Ce n’est pas seulement sa mâchoire, cassée en deux, béante. Il y a les yeux aussi. Quand Jérôme Le Banner s’est levé, le regard de la quinqua de la table de derrière, son foulard de soie noué au cou, s’est levé également. Et ses yeux ont roulé en bonds. Elle est restée comme ça, interdite, en suspension. Il est vrai : on ne rencontre pas tous les jours dans une brasserie parisienne un personnage de shonen, ces mangas pour enfant, ado ou adulte nostalgique, on ne sait pas trop. Avec, afférent, la gueule (crâne large et lisse paré de fines mèches rabattues vers l’arrière, sans parler des biceps taillés comme des cuisses), l’accoutrement (un pull-marcel à capuche, un jogging kaléidoscopique XXL), le mantra («j’ai toujours aimé être plus bas que terre»), même l’attitude vorace (il commande un burger-frites, puis un poke ball pour son trajet en train à venir).
Rencontre
Jérôme Le Banner, légende française du kick-boxing : «Mon nez, à un moment, c’était la virgule Nike»
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L'ancien champion de kick-boxing Jérôme Le Banner, à Sainte-Marie-au-Bosc (Seine-Maritime), le 6 mai 2022. (Florence Brochoire/Libération)
par Romain Boulho
publié le 16 novembre 2024 à 13h00
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