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Libération
Droit du travail

A Versailles, l’Inspection du travail a interrompu un chantier des JO de Paris 2024

JO Paris 2024dossier
Le journal «l’Equipe» révèle ce mardi 23 avril que le chantier du site olympique de Versailles a été interrompu par l’Inspection du travail en mars. Cette dernière avait estimé que les conditions de sécurité pour les ouvriers n’étaient pas garanties.
Les 200 ouvriers qui travaillaient sur les tribunes du site olympique de Versailles n'étaient pas en sécurité selon l'inspection du travail. (Denis Allard/Libération)
publié le 23 avril 2024 à 22h14

Après l’emploi de travailleurs sans papiers, nouveau scandale pour les chantiers de Paris 2024. Le journal l’Equipe révèle ce mardi 23 avril que l’Inspection du travail a exigé le 8 mars l’arrêt immédiat des travaux sur le chantier du site olympique de Versailles, dédié aux épreuves d’équitation. Ce jour-là, des inspecteurs en visite sur les lieux auraient donné l’alerte sur les conditions de travail d’ouvriers dédiés à la construction de tribunes en fer de 16 300 places et 23 mètres de haut. Certains des travailleurs auraient été «positionnés sur des planches qui n’étaient pas solidaires de la structure, et ils étaient dès lors susceptibles de glisser, basculer ou tomber sur les autres salariés situés en contrebas», auraient-ils rapporté. Quand d’autres «travaillaient sur le montage de la partie en décroché», à environ 20 mètres de hauteur.

Un danger que la société GL Events, celle qui assure les travaux, dément. L’entreprise, chargée d’après l’Equipe de la construction des deux tiers des 200 000 places de tribunes provisoires des JO, soutient qu’il n’existe aucun «danger grave et imminent» pour ses 200 ouvriers sur le site, au plus fort de l’activité. Auprès du tribunal administratif de Versailles, elle a réclamé en avril la reprise du chantier en soulignant un «risque de pénalités de retard». La suspension des travaux peut d’après elle compromettre «la tenue des événements sportifs liés aux Jeux Olympiques», les épreuves d’équitations commençant le 27 juillet.

Danger grave et imminent de chute

Dans une ordonnance rendue en déféré le 11 avril, le tribunal de Versailles a rejeté ces arguments. Il a relevé une «situation de danger grave et imminent de chute de hauteur des salariés» et précisé que «la condition d’urgence tenant à la reprise du chantier […] [n’était] pas remplie en l’espèce». Le tribunal a enfin précisé que, depuis un refus de relance des constructions émis le 14 mars, «aucune demande de reprise sur la base d’un mode opératoire révisé n’a été présentée par la société».

Malgré tout, auprès de l’Equipe, GL Events relativise en estimant que la totalité des travaux n’auraient pas été arrêtés. D’après elle, seules certaines tâches auraient été reportées. Désormais, l’entreprise assure que ses ouvriers auraient repris le travail sur le chantier, lancé depuis le 5 février.