Deux semaines de compétition et voici venue l’heure du bilan. Dans un entretien au journal l’Equipe publié peu après minuit ce lundi matin, quelques minutes après la clôture des Jeux olympiques de Paris, Emmanuel Macron a témoigné de sa satisfaction à l’égard d’un événement dont l’organisation a été saluée à l’unanimité. «Il y a un perdant : c’est l’esprit de défaite. […] Tous ceux qui n’ont pas cru aux Jeux se sont trompés, dans l’organisation comme dans le sport. Ce qui m’a ému, au fond, c’est la capacité d’enthousiasme et d’émotion des Français devant le dépassement», a relevé le président de la République. Et de s’enthousiasmer sur la cérémonie d’ouverture – «un moment formidable parce qu’elle a été pleine d’audace, d’esprit français» – et sur les résultats des athlètes français, qui ont battu à Paris le record national de médailles (64) et de titres olympiques (16). «C’est aussi la réussite de nos athlètes, puisqu’on termine dans le top 5», a-t-il déclaré.
Devant plusieurs centaines de professionnels mobilisés durant cet événement et reçus à l’Elysée ce lundi, le chef de l’Etat a aussi mis l’accent sur la réussite sécuritaire de ces JO. Selon lui, les policiers ont pu entraver des «centaines d’actions» dangereuses pendant les Jeux olympiques. «Tout cela a été d’abord possible parce qu’il y a eu des centaines d’actions qui ont été entravées grâce à plus d’un million d’enquêtes administratives conduites par le Sneas», le service national des enquêtes administratives de sécurité. Ces enquêtes ont permis d’«écarter près de 5 600 personnes potentiellement dangereuses», a-t-il précisé.
Des «mesures d’héritage» bientôt annoncées
A l’Equipe, Emmanuel Macron a indiqué qu’il dévoilerait «des mesures d’héritage» des Jeux de Paris, le 14 septembre, en marge du défilé des athlètes français sur les Champs-Elysées. «Il ne faut rien s’interdire» concernant la vasque olympique qui pourrait rester dans la capitale, a-t-il ajouté. «Il y a des tas de sujets techniques. Tout ça doit être regardé et on va décider ensemble» avec notamment les ministres des Sports et de la Culture, ainsi que la ville de Paris. «Le sport comme la culture sont des investissements légitimes, ce ne sont pas des budgets sur lesquels on doit faire des économies», a-t-il conclu.
Interrogé sur sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale dans la foulée des élections européennes et à quelques semaines de l’événement planétaire, Emmanuel Macron a estimé que «c’était beaucoup plus responsable de clarifier» la situation politique avant les Jeux, considérant que cette décision ne les avait pas «gâchés». «Le message qu’ont envoyé les Français est très cohérent avec les Jeux : travaillez ensemble. C’est ce qu’ils ont dit aux forces politiques» lors des élections législatives anticipées, les 30 juin et 7 juillet, a estimé le chef de l’Etat. Largement défait, son camp est arrivé en troisième position à l’issue du scrutin et le gouvernement a démissionné, mais Emmanuel Macron n’a toujours pas nommé de Premier ministre pour remplacer Gabriel Attal.
«La France sait faire de grandes choses»
Emmanuel Macron a en outre «remercié» la maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), et la présidente de l’Ile-de-France, Valérie Pécresse (LR), en rappelant que tous les trois étaient «en compétition les uns contre les autres pour l’élection présidentielle» de 2022. «Et pourtant, on a travaillé ensemble», s’est félicité le président de la République, en notant que «les Français ont redécouvert qu’ils pouvaient faire de grandes choses ensemble». «Un énorme travail a été fait par les services de l’Etat, les collectivités locales, le mouvement sportif, les fédérations. C’est la démonstration que la France, quand elle se rassemble, sait faire de grandes choses», a-t-il ajouté. «Il ne faut pas écouter les Cassandre. Tous ceux qui vous disent que les clivages sont plus importants… Quand on a des objectifs communs, quand on travaille ensemble, rien n’est insurmontable», a-t-il encore noté.
Mis à jour : à 14h22 avec le bilan sécuritaire.