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Billet

Arrivée de la flamme olympique : un Jul légitime face à des gardiens du temple passéistes

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Plus gros vendeur de disques du rap français, idole des jeunes, natif de Marseille : qu’on apprécie ou pas sa production, disqualifier le rappeur comme porteur de la flamme relève de la mauvaise foi ou du conservatisme culturel.
Le rappeur Jul avec la flamme olympique sur le Vieux-Port de Marseille, mercredi 8 mai. (Patrick Gherdoussi/Libération)
publié le 10 mai 2024 à 16h26

Tout fout le camp, la France est vérolée, c’est la «bonne» culture qu’on assassine, notre déchéance est internationale. Voilà grosso modo ce qu’on entend depuis mercredi soir et la prestation de Jul sur le Vieux-Port de Marseille. En cause : le choix du rappeur de 34 ans comme allumeur du chaudron olympique, après débarquement de la flamme du trois-mâts Belem et transmission par le nageur Florent Manaudou. Julien Mari aka Jul a ensuite gratifié les 150 000 spectateurs – au premier rang desquels le couple présidentiel – de la Faille. Sur fond de liesse, il a conclu en souhaitant des médailles «d’or, d’argent et de platine» – référence à son propre label (indépendant).

Une fièvre tendance collapsologie

Mais déjà, sur les réseaux sociaux, les gardiens du temple national partaient en torche : «C’est donc Jul, un rappeur, qui a allumé la flamme des sportifs au lieu de Florent Manaudou. La France vient de se taper la première honte mondiale, magnifique» ; «La culture des débiles mise à l’honneur… y a plus de France» ; «Quelle honte ce pays ! on voulait Zidane, homme respecté par la planète entière, mais on se retrouve avec un débile que personne ne connaît […]. La France est la risée du monde». Et depuis, la fièvre peine à redescendre, avec une grosse tendance collapsolog