Mi-décembre, Vladimir Poutine n’y était pas allé de main morte. Pour le président de la Russie, faire concourir ses athlètes et ceux de Biélorussie sous bannière neutre lors des Jeux olympiques de Paris, à l’été 2024, revient à «enterrer le mouvement olympique».
«On se moque de ce qu’il pense, lui a indirectement répondu la ministre française de Sports, Amélie Oudéa-Castéra, ce mercredi 3 janvier. Il y a des règles qui sont posées par le [Comité international olympique, CIO], c’est le CIO qui a l’autorité pour décider qui participe ou qui ne participe pas.»
«Ce qu’essaie de faire Poutine, c’est d’instrumentaliser le sport pour la gloire de son propre pays. Ce sont des messages provocateurs, on l’a également entendu parler de discriminations ethniques, tout cela est du n’importe quoi», a insisté la ministre sur France 2.
🔴🗣️ "On se moque des provocations de Vladimir Poutine, c'est le CIO qui pose les règles"
— Telematin (@telematin) January 3, 2024
Amélie Oudéa-Castéra confirme que les athlètes russes et biélorusses seront bien présents aux JO #Paris2024 sous bannière neutre. #Les4V @AOC1978 pic.twitter.com/FoYZLcoigJ
Dans une décision rendue début décembre, après des mois de tractations, le Comité international olympique a autorisé les athlètes russes et biélorusses à participer aux Jeux de Paris 2024 mais sous plusieurs conditions : ne pas porter les couleurs de leurs pays et concourir sous bannière neutre uniquement, en dehors des épreuves d’équipe et à condition qu’ils n’aient pas soutenu activement l’invasion russe de l’Ukraine. Il n’y aura donc pas de drapeau ni d’hymne russes à Paris cet été. Une décision similaire avait été prise en septembre par le Comité international paralympique.
Dimanche 31 décembre, le président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, Tony Estanguet, a expliqué qu’il soutenait «plutôt» la décision du CIO. «Je trouve ça bien de permettre aux athlètes qui n’ont aucun contact avec les autorités [russes et biélorusses] de pouvoir participer, a-t-il développé sur RMC. Sanctionner des athlètes qui n’ont pas de responsabilité dans les conflits internationaux, je trouve ça déplacé.»
Le ministre russe des Sports, Oleg Matytsine, a quant à lui dénoncé les conditions «discriminatoires» imposées par le CIO : «Elles nuisent aux Jeux olympiques eux-mêmes et non au sport russe. Cette approche est inacceptable.» Il avait cependant confirmé début décembre la participation de ses athlètes aux Jeux de Paris. Actuellement, selon le CIO, seuls onze sportifs de ces deux pays – huit Russes et trois Biélorusses – respectent le cahier des charges et sont qualifiés. Contre plus d’une soixantaine d’Ukrainiens déjà en lice pour la compétition.