Dimanche soir, alors que les huit coureurs du 100 m hommes étaient prêts à s’élancer depuis plusieurs minutes sur la ligne de départ de la piste d’athlétisme du Stade de France, le temps d’attente s’est étiré. De quoi surprendre à la fois commentateurs et spectateurs réunis dans l’enceinte de Saint-Denis. Aucun problème technique en cause mais une tentative d’intrusion avortée qui est passée inaperçue à la télévision, grâce à la vigilance des stadiers. «Tout de suite, la sécurité privée a très bien réagi. Les gens sont préparés, ils sont rigoureux, ils sont pros et les forces de l’ordre font un travail remarquable», a réagi le président du Comité d’organisation des JO (Cojo) Tony Estanguet.

Qui est l’homme qui a tenté de court-circuiter la finale du 100 mètres ? A Libération, le parquet de Bobigny confirme la garde à vue en cours «d’un homme né en octobre 1999 intercepté par la sécurité du stade de France alors qu’il tentait d’entrer sur la piste d’athlétisme au moment du départ du 100 mètres masculin». Âgé de 24 ans, le militant «portait un t-shirt floqué “free Palestine, Free Ukraine, Jésus”», précise le parquet qui ajoute qu’il a été placé en garde à vue : «la garde à vue, confiée à la DTSP, a été prise du chef d’entrée sur une aire de compétition d’une enceinte sportive troublant le déroulement de la compétition». De source policière, l’AFP précise qu’il est de nationalité australienne.

Pour l’heure le parquet n’a pas précisé si l’homme était muni d’un billet d’entrée pour la compétition ou bien d’une accréditation. Enfin, le parquet de Bobigny a rappelé qu’il a déjà été signalé «pour des performances du même style à l’occasion d’autres évènements sportifs dans le monde».

En effet, ce n’est pas la première fois que cet homme fait parler de lui. En novembre dernier, en Inde, celui qui se fait appeler «John l’Australien» avait réussi un coup d’éclat : s’introduire sur le terrain du stade Narendra Modi d’Ahmedabad où se déroulait la finale de la Coupe du monde de cricket opposant l’Inde à l’Australie devant 132 000 spectateurs. Une fois sur la pelouse, John l’Australien a couru vers le batteur indien superstar Virat Kohli pour l’enlacer, avant que des officiers de sécurité ne l’escortent hors du terrain. Lors de cette finale déjà, le militant portait un t-shirt bardé du slogan «Arrêtez de bombarder la Palestine».

Dimanche soir à Saint-Denis, John l’Australien n’a pas réussi à aller au bout de son entreprise. Les concurrents du 100 m ont patienté plusieurs minutes face à leur couloir de course, avant d’être invités à s’installer dans les blocs de départ. «On parle de 4 minutes mais moi ce qu’on m’a dit, c’était plutôt une minute trente, a souligné Tony Estanguet. A l’échelle d’une épreuve, de la dernière épreuve de la soirée, c’est pas si grave. Je pense que la fédération internationale (d’athlétisme) […] est celle qui décide ou pas de donner le coup d’envoi des épreuves quand toutes les conditions sont bien réunies. Ils ont attendu justement que tout le monde soit prêt pour lancer ce 100 mètres.» Le médaillé d’or, l’américain Noah Lyles, et les sept autres athlètes, ont disputé l’une des finales les plus rapides de l’histoire du 100 mètres avec des temps tous situés en dessous des 10 secondes.

Mise à jour : à 20h10, l’homme est de nationalité australienne.