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Libération
«Un moment particulier»

Athlétisme : Christophe Lemaitre, l’adieu de stade

Deux jours après avoir annoncé sa retraite internationale, le sprinteur français a reçu un hommage enthousiaste lors des championnats de France d’athlétisme, samedi, à Angers.
Christophe Lemaitre lors de la deuxième journée des Championnats de France d'Athlétisme à Angers, samedi 29 juin 2024. (Daniel Derajinski/Icon Sport)
par Caroline Vigent, Envoyée spéciale à Angers
publié le 29 juin 2024 à 20h28

Le public du stade d’Angers grelotte, mais Christophe Lemaitre a chaud au cœur. En ce samedi 29 juin quasi automnal aux championnats de France d’athlétisme, auxquels il a jusqu’au dernier moment espéré participer pour tenter la qualification olympique avant de se résoudre à prendre sa retraite, le sprinteur a reçu un hommage à la hauteur de sa carrière.

Chauffés par la retransmission sur l’écran géant des plus grandes courses de la star française du 100 et du 200m – notamment le bronze tellement inattendu, après des années de galères, en 2016 aux Jeux de Rio, «son plus beau souvenir» –, les spectateurs n’en finissent plus d’applaudir, debout. Lemaitre, planté face à la tribune, en plein milieu de la ligne droite qu’il a tant fait enflammer au cours de sa carrière, salue, se tortille, s’emmêle les mains dans le dos. Moment émotion, sa compagne, Anaïs Mougeot, et leur fille, Anna, 2 ans le rejoignent sur le tartan. Le plus fou ? Les potes de son club d’Aix-les-Bains sont aussi de la partie. «Je ne m’y attendais pas du tout», en rira-t-il avant, émotion encore, de rendre hommage au coach savoyard qui l’a suivi la majeure partie de sa carrière, Pierre Carraz, mort en 2023.

«J’ai du mal à tout voir, c’est fou»

L’émotion est toujours perceptible en zone mixte après la cérémonie : «Je suis super ému. Je savais que j’allais vivre un moment particulier ici, j’étais vraiment dans l’événement, j’ai ressenti toutes les émotions, revu tout ce que j’ai fait au cours de ma carrière, ça m’a procuré beaucoup de joie. Ça fait aussi beaucoup de bien de voir le public, je savais qu’il était derrière moi durant ma carrière donc c’est normal aussi de le saluer pour tout ce qu’il a fait pour moi et pour l’athlétisme en général. Les athlètes font vibrer le public, mais le public nous fait vibrer aussi.»

Jusque sur les réseaux sociaux, où les messages affluent depuis jeudi et l’annonce de sa retraite, dont l’un tout droit venu de son ex-voisin de couloir voire de podium Usain Bolt, sur la page Facebook de la Fédération française d’athlétisme. «C’est la première fois que je suis autant sollicité sur les réseaux. J’ai du mal à tout voir, c’est fou», s’étonnait encore Lemaitre samedi avant de continuer son petit tour des popotes, selfie par-ci, interview par-là, avant un détour au micro d’athlétv. Tiens ça tombe bien, pile au moment où ses successeurs sont prêts à en découdre en séries du 200m. Pablo Matéo, titré la veille sur 100m (qualifié sur 200m pour Paris), Ryan Zézé, qui remportera plus tard dans la soirée la finale du 200m (et que l’on retrouvera aussi sur le 200m au Stade de France)… Une génération prometteuse, que Lemaitre côtoie sur le stade d’entraînement à Nantes, mais malgré tout encore un peu verte pour ces JO 2024 où aucun Français n’a réussi à se qualifier sur 100m – Matéo a réussi les minimas sur 200. «Il y a une très bonne densité, rassure le désormais vieux sage du sprint français. La finale du 100m hier était très serrée, ça s’est joué à quelques centièmes, même s’il n’y a pas de chrono sous les 10 secondes.» Cette fameuse barrière qui avait fait sa renommée internationale il y a quatorze ans, quand il était devenu le premier Français, mais aussi le premier sprinteur blanc, à passer en dessous.