Le pari de ces deux grands espoirs français des haies était plus qu’osé : tout envoyer valser à quelques mois des Jeux olympiques de Paris pour recommencer loin de leurs douillets bercails. Just Kwaou-Mathey, 24 ans, a quitté cet automne le Creps de Poitiers qui le dorlotait depuis 2018 pour Créteil : après des débuts prometteurs en 2022, il avait échoué en demi-finale des championnats du monde l’été dernier et décrétait qu’il était temps d’aller affiner sa technique ailleurs. A peu près au même moment, Cyréna Samba-Mayela, 23 ans, décidait de traverser l’Atlantique, loin du groupe de Teddy Tamgho qui l’entraînait jusque-là, pour rejoindre le celui de l’Irlandais John Coghlan, coach de la médaillée d’or olympique en 2021, Jasmine Camacho-Quinn. Championne du monde du 60 m haies en 2022 à Belgrade, Samba-Mayela avait réalisé une saison 2023 décevante qui l’avait convaincue de la nécessité de changer de méthode d’entraînement.
Podium
Eh bien la prise de risque a déjà commencé à payer ce week-end, lors des championnats du monde en salle de Glasgow. Déjà d’une régularité exceptionnelle sur 60 m haies cet hiver, où il a fait passer son record de 7″59 à 7″43, Kwaou-Mathey a remporté samedi 2 mars le bronze mondial, derrière le recordman du monde américain, Grant Holloway, et l’Italien Lorenzo Simonelli. Une médaille au goût tout de même un peu amère pour l’ambitieux Français : «J’étais tellement concentré sur la médaille que j’en ai oublié des points techniques, a-t-il débriefé en