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Libération
Reportage

Avec la flamme olympique à Saint-Denis : «Nous sommes une ville-monde qui accueille le monde»

JO Paris 2024dossier
La préfecture de Seine-Saint-Denis accueillait ce vendredi 26 juillet le dernier passage de relais de la flamme olympique, à quelques heures de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris, dans une ambiance festive marquée par l’apparition du rappeur star Pharrell Williams.
Laetitia Casta à côté du chanteur Pharell Williams, porteur de la torche olympique à Saint-Denis, ce vendredi 26 juillet 2024. (Stéphane de Sakutin/AFP)
publié le 26 juillet 2024 à 19h09

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Une grande fête pour commencer. Sur la place Jean-Jaurès, à l’abri de la quasi-millénaire basilique des rois de France, Saint-Denis accueille ce vendredi 26 juillet après-midi le dernier passage de relais de la flamme olympique avant la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris, quelques heures plus tard. Et la ville a vu les choses en grand. Un décor somptueux, une scène gigantesque, un orchestre, un concert de Slimane, le représentant de la France au dernier concours de l’Eurovision, et des célébrités, dont le nom sera longtemps tenu secret pour assurer les dernières transmissions de la torche. La foule commence à affluer dès le début d’après-midi, nombreuse et joyeuse, avec des enfants, beaucoup d’enfants. Kamil attend des amis, adossé à un poteau, et raconte sa «fierté» de voir la flamme passer là, chez lui, dans une ville qui «rassemble les gens» mais n’est «pas assez mise en lumière». Il a 19 ans, il est étudiant, et il a «toujours regardé les Jeux olympiques avec [ses] parents». Aujourd’hui il est ravi : il les verra de ses propres yeux. «Je me suis levé du bon pied», rigole-t-il.

La «fierté», c’est ce dont parle aussi le maire socialiste de la préfecture de Seine-Saint-Denis, Mathieu Hanotin, dans les locaux de l’hôtel de Ville qui donne sur la place Jean-Jaurès et la scène qui la recouvre. A Saint-Denis auront lieu notamment des épreuves d’athlétisme et de water-polo, en plus du tournoi de rugby à VII qui a commencé mercredi au stade de France. «Nous sommes une ville-monde qui accueille le monde. Nous voulons travailler pour que notre société cosmopolite soit de plus en plus attractive et désirable, pour construire des modèles qui demain pourront être des antidotes aux passions tristes. Les Jeux olympiques peuvent y contribuer», explique l’édile, la voix couverte par la sono poussée à fond, dehors, pour faire patienter les spectateurs avant l’arrivée de la flamme olympique, partie de Grèce le 16 avril et qui parcourt la France depuis le mois de mai.

Hurlements de joie et feu d’artifice

La place est désormais bondée, épargnée par la pluie qui menace sévèrement mais semble faire acte d’indulgence pour préserver le spectacle. Plusieurs milliers de personnes, à vue d’œil, qui agitent dans tous les sens des drapeaux bleu blanc rouge. Et s’enflamment quand débarque sur scène au son de l’orchestre le journaliste de France Télévisions Mohamed Bouhafsi, un garçon du coin qui a grandi dans le quartier dionysien de Franc-Moisin. C’est lui, ce jeune homme de 32 ans, le premier porteur de la torche olympique de l’après-midi. Il la transmet sous les hourrahs du public à l’actrice et mannequin Lætitia Casta, qui prêta ses traits à Marianne à la fin du siècle dernier.

Puis apparaît sur le grand écran le visage du Pharrell Williams, l’interprète de Happy et Get Lucky, à la célébrité planétaire. Nouveaux hurlements de joie dans la foule, qui redoublent d’intensité quand le chanteur apparaît tout là-bas, en haut de la basilique Saint-Denis, brandissant la torche. Trois porteurs de flamme qui représentent respectivement «la Seine-Saint-Denis, la France et le monde», avait expliqué Mathieu Hanotin – le troisième permet en plus de faire le pont avec les Etats-Unis et Los Angeles, théâtre de la prochaine olympiade. Un feu d’artifice tricolore dissimule brièvement la basilique, qui s’efface dans les volutes de fumée. Dans le public, une jeune femme s’émeut : «Je chiale, c’est ouf !»