Dans un mélange d’ardeur et de candeur, Sya Dembélé, alias Bgirl Syssy, nous l’avait confié : la jeune athlète aime tellement s’entraîner que sa mère est parfois contrainte de lui interdire. Dimanche, la championne de France et médaillée de bronze mondiale de breaking a terminé quatrième au Tournoi de qualification olympique (TQO) à Budapest (Hongrie), décrochant son billet pour les Jeux de Paris. «Je suis super contente. C’était un travail acharné pour être qualifiée et je suis très satisfaite de ma performance aujourd’hui, cela m’a permis de tester de nouveaux mouvements», a réagi la Stéphanoise de 16 ans, qui a rejoint en septembre le pôle breaking de l’Insep, créé en 2022. Cette année-là, elle avait fini 27e aux championnats d’Europe pour sa première compétition officielle fédérale.
Reportage
La petite sœur de Damani Dembélé, autre champion de la discipline qui n’ira pas aux Jeux pour cause de blessure, signe à Budapest une saison et une ascension fracassantes. «Tout est allé très vite, je m’y suis mise à fond depuis septembre. L’entrée du break aux Jeux a changé ma vie, j’étudie à la maison et je n’aurais jamais fait ça autrement», racontait-elle en avril. En Hongrie, armée de son combo fétiche bonnet-sweat noir-bracelets porte-bonheur, l’élégante athlète d’1 mètre 76 s’est inclinée en finale devant Riko, native du Japon, nation phare du break féminin qui a envahi toutes les marches du podium.
Un peu moins performants lors de ce TQO, Carlota Dudek (20e), dite Bgirl Carlota, et Gaëtan Alin (13e), dit Bboy Lagaet, ont également réussi à se qualifier pour les JO grâce à leur classement mondial cette année. Les trois rejoignent Dany Dann, l’un des favoris aux Jeux, qui avait obtenu le premier quota des Bleus pour Paris grâce à son sacre aux Jeux européens en Pologne à l’été 2023.
Sport additionnel des JO aux côtés de l’escalade, du skateboard et du surf, le breaking n’a pas été retenu pour Los Angeles 2028. Sur la Place de la Concorde, les 9 et 10 août, leur discipline chérie prendra toute la lumière… Tricolore ? Sya Dembélé préfère la jouer fair-play : «C’est une fierté d’accueillir tous nos concurrents qu’on connaît bien, se réjouit celle qui a fait ses premiers championnats de France à 8 ans. Ça va être historique !»