Les Franciliens s’apprêtent à vivre une journée tout aussi historique que cauchemardesque. Vendredi 26 juillet, alors que la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 promet un spectacle éblouissant sur la Seine, la capitale et l’Ile-de-France vont se transformer en parcours du combattant pour les habitants qui n’ont pas anticipé leurs déplacements. Entre périmètres de sécurité, restrictions de circulation pour les véhicules, fermetures des lignes de métro, et transports dans les gares chamboulés, Libération vous détaille comment éviter les écueils.

Comme prévu. La journée du vendredi 26 juillet sera classée de rouge à noire par Bison Futé, notamment dans le sens des départs, sur toutes les routes de la région Ile-de-France. «Les mesures de circulation prévues pour garantir la bonne tenue de la cérémonie d’ouverture auront un impact important sur les conditions du trafic à Paris et dans sa banlieue», explique le service du ministère des Transports chargé des prévisions du trafic routier, qui annonçait le 18 juillet sur X que «la circulation sera extrêmement difficile en Ile-de-France» à partir de 10 heures du matin, un horaire de début de l’enfer confirmée par plusieurs autres sources officielles.

De plus, Patrice Vergriete, ministre délégué des Transports du gouvernement démissionnaire, a annoncé ce jeudi 25 juillet sur RMC que le périphérique parisien «sera particulièrement réservé à la circulation des athlètes», «particulièrement perturbé», «très congestionné», et qu’il pourrait même être en partie fermé à partir de 10 heures et pour une partie de la journée de vendredi. Peut-être même en totalité ? «La question reste en suspens», répond le ministre, qui rappelle que la décision incombe à la préfecture de police de Paris.

La situation générale sera encore plus complexe en raison de la réservation des voies de gauche sur des tronçons entiers des autoroutes A1, A4, A12 et A13 aux véhicules prioritaires pendant toute la durée des JO. Sur ces voies, attendez-vous à des bouchons. D’autant qu’entre le chassé-croisé des juillettistes et des aoûtiens, le week-end du 27 au 28 juillet est attendu comme un pic majeur de départs en vacances depuis Paris.

Les solutions maintenant. D’abord, les automobilistes sont invités par Bison Futé et le ministère à reporter leurs trajets, ou à voyager «plutôt le dimanche 28 juillet si possible». A cette date, la circulation francilienne sera classée en rouge et «des difficultés de circulation pourraient être enregistrées entre le milieu de l’après-midi et la fin de soirée, au moment où les trafics seront les plus importants aux barrières de péage». Il est donc recommandé de quitter ou de passer à travers l’Ile-de-France dimanche avant 7 heures dans le sens des départs, et de rejoindre ou traverser la région avant 14 heures. L’ensemble des recommandations et la liste des axes à éviter sont disponibles sur le site du ministère de la Transition écologique.

Dans tous les cas, il est formellement recommandé de ne pas prendre la route le samedi 27 juillet. La journée sera classée noire dans le sens des départs sur l’ensemble du pays, et en Ile-de-France, également dans le sens des retours. Dernière possibilité, pour le vendredi 26 juillet : partir avant dix heures du matin, tout en anticipant suffisamment pour ne pas se retrouver coincé sur le périphérique ou dans les bouchons avec ceux qui auraient eu la même idée. Patrice Vergriete est particulièrement explicite : «Partez avant 10 heures ; après 10 heures, on ne garantit plus rien.»

Pour la SNCF, même si toutes les grandes gares parisiennes resteront ouvertes vendredi, c’est le grand chamboule tout. La gare d’Austerlitz (XIIIe arrondissement), située en «zone rouge», conservera son accès piéton, mais il sera impossible de s’y rendre par la route, tandis qu’un accès bus et taxi sera exceptionnellement aménagé. A l’inverse, même si elles se situent à proximité de la Seine, ni la gare de Lyon, ni la gare de Bercy ne sont dans un périmètre de restriction, et resteront donc accessibles normalement, selon le ministère de l’Intérieur.

Toutefois, dans ces trois gares, les départs des trains seront tous stoppés à 16 heures. Ainsi, selon la SNCF, cité par BFMTV : «Au départ de ces trois gares parisiennes, les réservations pour les TGV Inoui depuis la France et l’Europe, Ouigo, Intercités seront possibles pour des départs jusqu’à 16 heures Après 16 heures, aucun train ne sera proposé à la vente.» Toutefois, dans le sens des arrivées, «les réservations des TGV Inoui depuis la France et l’Europe, Ouigo, Intercités et TER seront possibles pour des circulations toute la journée». Pour finir, «il n’y aura pas de train de nuit au départ de Paris Austerlitz le soir du 26 juillet 2024. Deux d’entre eux seront reportés, au départ de Paris Bercy», annonce la direction du rail.

Il semble donc que la SNCF soit forcée de changer les itinéraires de ses trains. Ainsi, certains trains qui partent habituellement de la gare d’Austerlitz vers le sud-ouest, notamment à Toulouse, partiront de la gare Montparnasse. Même chose pour les destinations normalement au départ de la gare de Lyon : pour se rendre dans la capitale des Gaules, il faudra partir soit de Montparnasse, soit de la gare du Nord. Enfin, à la gare de Bercy, la zone «Paris-Bercy Bourgogne-Pays d’Auvergne» apparaît comme ouverte, avec des départs après 16 heures, vers Dijon par exemple.

Toutefois, le nombre de trains semble très limité, et nous vous conseillons donc de vérifier si votre trajet est possible depuis votre gare de départ. La SNCF invite aussi ses usagers à arriver suffisamment à l’avance, à vérifier les conditions d’accès et enfin, à privilégier les transports en commun. D’ailleurs, concernant ces derniers…

Prévenante, la RATP ? Pour la cérémonie d’ouverture, le réseau souterrain parisien est certes sens dessus dessous. Onze stations sont déjà fermées depuis le 18 juillet sur les lignes 1, 4, 5, 6, 7, 9, 11 et 13, auxquelles il faut ajouter trois stations du RER C. Toutefois, le métro bénéficiera d’un renforcement de son nombre de métros en circulation le 26 juillet, pour faciliter l’arrivée et le départ des spectateurs. Les fermetures et réouvertures des stations seront adaptées au fil de la journée en fonction des besoins. Et enfin, aucune ligne ne sera complètement fermée pour toute la journée.

Voilà pour les «bonnes» nouvelles et voici maintenant pour les mauvaises. Deux lignes du métro seront particulièrement affectées vendredi, avec des fermetures partielles dès le matin. D’abord, la ligne 6, qui ne s’arrêtera pas entre Charles-de-Gaulle-Etoile et La Motte-Picquet-Grenelle, laissant six stations non desservies. De plus, la ligne sera entièrement fermée à partir de 18 heures et jusqu’à 21h30. La raison selon Ile-de-France Mobilités est «le transport de la flamme Olympique», et «les opérations de déminage». Ensuite, la ligne 9, fermée entre Miromesnil et Porte de Saint-Cloud. Ces deux stations serviront de terminus temporaires : comme aucun métro ne circulera sur ce tronçon, les voyageurs provenant de Sèvres ou de Montreuil devront descendre à ces deux arrêts.

De plus, le tronçon de la ligne 1 qui ne prend pas de voyageur s’agrandit dès le matin, avec la fermeture de la station Franklin D. Roosevelt, qui s’ajoute aux stations Tuileries, Concorde (également sur la ligne 8 et 12) et Champs-Elysées-Clémenceau (aussi sur la ligne 13), déjà fermées au cours des mois de juin et juillet. La ligne 10 se trouvera également amputée de ses stations Michel-Ange-Molitor et Michel-Ange-Auteuil, et la ligne 7 du tronçon entre Jussieu et Palais-Royal. IDF Mobilités précise toutefois que «la ligne 7 passera sous la Seine sans voyageurs et sera exploitée en deux tronçons distincts».

A partir de 13 heures, plusieurs autres arrêts seront fermés. Il s’agit des stations Saint-Paul et Hôtel-de-ville sur la ligne 1, du tronçon entre Arts et Métiers et Châtelet sur la ligne 11 (qui comprend les stations Hôtel de Ville et Rambuteau), la station Assemblée Nationale sur la ligne 12, l’arrêt Invalides sur la ligne 13, et enfin, en cas d’affluence, toutes les stations à proximité de la rive gauche de Seine sur les lignes 8, 12 et 13.

Pour finir, à partir de 18 heures et jusqu’à 22 heures, les tronçons des lignes passants par la Seine seront fermés en raison du renforcement des périmètres de sécurité. En particulier, il s’agit de la partie de la ligne 5 entre Bastille et Gare d’Austerlitz, et du tronçon du RER C entre Gare d’Austerlitz et Javel. De plus, le tramway T3a ne circulera pas sur le Pont National. Après la cérémonie, pour aider au départ des voyageurs, les trois lignes automatisées de la capitale (1, 4 et 14) seront actives pour la nuit (après 23 heures), et seront également renforcées dès 22 heures. Même chose pour les RER A et B, de 15 heures à 18 heures, et après 23 heures. Des bouts des lignes 5 (viaduc) et 6 (sa partie est vers Nation) seront également réouverts, tout comme le tronçon parisien du RER C.