Menu
Libération
Analyse

Sport de haut niveau: pourquoi les lesbiennes font davantage leur coming out que les gays

Article réservé aux abonnés
LGBT +dossier
Alors que le nombre d’athlètes out devrait exploser lors de JO de Paris, des sociologues estiment que l’homosexualité est encore plus stigmatisante chez les champions, dans un milieu où tout ce qui déroge à la virilité est sanctionné.
La judoka Amandine Buchard aux Championnats d'Europe 2023, à Montpellier. (Sylvain Thomas /AFP)
publié le 17 mai 2024 à 8h04

«Je suis très fier de dire que je suis un homme gay et aussi, champion olympique !» Il faut peser l’importance de ces paroles prononcées par Tom Daley, dans la foulée de son sacre en plongeon synchronisé aux Jeux olympiques de Tokyo. Alors que l’homosexualité se vit encore largement dans le silence sur le terrain sportif, les athlètes LGBT + n’avaient jamais été aussi nombreux à concourir. 186 sportifs «out» ont participé aux JO d’été en 2021 contre 56 en 2016 et 23 en 2012, un an avant le coming out du plongeur britannique, selon le média spécialisé OutSports, qui s’attend, à l’approche des JO de Paris, «à ce que le total de cette année dépasse» celui des olympiades japonaises.

La parole de Tom Daley est d’autant plus précieuse au regard de la proportion de neuf femmes pour un homme «out» dénombrée aux JO de Tokyo. Sous le drapeau français, la totalité étaient des femmes (l’escrimeuse Astrid Guyart, les handballeuses Alexandra Lacrabère et Amandine Leynaud, la judoka Amandine Buchard et la nageuse Mélanie Henique).

Cette visibilité accrue des sportives lesbiennes ou bi en comparaison avec les sportifs gays ou bi a «sauté aux yeux» de la chercheuse en sociologie associée au Cerlis Louise Déjeans, lors de son enquête sur les LGBT