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JO 2024

Coupe du monde de gymnastique : Mélanie de Jesus Dos Santos et Coline Devillard remportent l’or

Les deux gymnastes de 24 et 23 ans se sont imposées aux barres asymétriques et au saut de cheval, leurs agrès de prédilection, lors du Mondial de gymnastique en Croatie. Une victoire dans un contexte de crise.
Coline Devillard, le 15 janvier 2024 à l’Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep), à Paris. (Denis Allard/Libération)
publié le 6 avril 2024 à 19h47

Qu’il est doux, ce double parfum hexagonal sur la première marche du podium à Osijek, en Croatie. Une semaine après sa victoire aux barres asymétriques à Antalya (Turquie), la quadruple championne d’Europe Mélanie de Jesus Dos Santos a réitéré un enchaînement pas piqué des hannetons lors de la deuxième étape de Coupe du monde de gymnastique. «Je déteste les barres», nous confiait pourtant en 2021 l’élégante athlète multimédaillée. Deux ans après avoir quitté son pôle de Saint-Etienne pour le Texas, où elle s’entraîne aux côtés de la superstar Simone Biles, MDJDS semble avoir importé un savoir-faire américain.

De son côté, la double championne d’Europe et troisième mondiale au saut de cheval, Coline Devillard, s’est imposée devant la Hongrie et la Slovénie. Elle a dégainé sa traditionnelle lune vrille et demie proche de la perfection. Puis a proposé une nouvelle figure : le tsukahara vrillé. Si le nom peut faire penser à une marque de piano ou un poisson japonais, il s’agit d’un saut en arrière particulièrement prisé des hommes. «Le tsuk est moins vu chez les femmes», analysait l’affable gymnaste lors de notre rencontre en janvier à l’Insep. Pour les championnats d’Europe à Rimini (Italie) début mai, la bombe d’1,48 m montée sur ressorts compte d’ailleurs rajouter une vrille supplémentaire. Un nouvel atout à moins de quatre mois des Jeux.

Sacrée troisième aux championnats du monde en octobre à Anvers – une victoire historique –, l’équipe de France de gymnastique féminine vit une période tourmentée. Début mars, Nellu Pop, l’un de ses trois entraîneurs, a été mis à pied à titre conservatoire par le ministère des Sports pour une durée de quatre mois, après l’ouverture d’une enquête préliminaire pour agressions sexuelles sur mineurs. Il serait reproché à l’entraîneur des gestes déplacés lors de «parades», les techniques mises en place pour assurer la sécurité d’un athlète lors de figures dangereuses.

Selon l’Equipe, plusieurs gymnastes et une grande partie du staff ont pris la plume pour le défendre. «C’est une personne en qui j’accorde ma confiance à 100 %», a ainsi écrit Coline Devillard au ministère. Ce dernier a répondu appliquer une «tolérance zéro».