Le programme s’annonce particulièrement copieux. Le Comité international olympique (CIO) a entériné ce lundi 16 octobre l’arrivée du cricket aux JO 2028 de Los Angeles, principale innovation destinée à séduire de nouvelles audiences. «Le cricket a plus de 2,5 milliards de supporters dans le monde et représente une possibilité extraordinaire d’engager de nouveaux pays et de nouvelles communautés, dont le pays hôte de cette session : l’Inde», a vanté l’Autrichien Karl Stoss, président de la Commission du programme olympique.
Reportage
Le sport aux 120 millions de pratiquants dans le monde n’avait fait qu’une brève apparition aux JO, lors de l’édition parisienne de 1900, le temps d’un match remporté par les Anglais contre les Français.
Populaire dans tout le Commonwealth, particulièrement dans le sous-continent indien, ce sport de batte peut d’ores et déjà espérer être reconduit aux JO 2032 de Brisbane, avant peut-être d’intégrer définitivement le programme olympique. D’autant que l’Inde, plus grand pays à n’avoir jamais accueilli les JO, a profité de la cérémonie d’ouverture de la session pour présenter samedi sa candidature pour l’édition 2036.
Décision repoussée sur la boxe
Le cricket n’est pas le seul sport à intégrer le programme olympique dans quatre ans. Le baseball /softball, déjà présent entre 1992 et 2008 puis à Tokyo en 2021, fera aussi son retour. Los Angeles signera aussi l’arrivée du squash, du flag football - un sport proche du football américain où les placages sont remplacés par l’arrachage de foulards - et de la crosse, un sport collectif dérivé des cultures amérindiennes.
Le CIO a également confirmé l’inclusion du skate, du surf et de l’escalade, tous deux arrivés aux JO 2020 en tant que «sports additionnels» et reconduits par les organisateurs parisiens, dans le programme olympique initial aux côtés des 28 disciplines établies.
Exit en revanche le breaking, qui fera ses premiers pas olympiques aux JO 2024 de Paris mais n’a pas été retenu par Los Angeles, bien que le CIO ait souvent mis en avant son attrait pour un public jeune et urbain et le peu d’équipements qu’il nécessite.
Analyse
Concrètement, la Commission du programme olympique réunie à Bombay jusqu’à mardi valide jusqu’à cinq «sports additionnels» proposés par les organisateurs des Jeux de Los Angeles, des disciplines censées refléter une tradition locale et qui n’ont aucune garantie de revenir aux Jeux suivants.
Les nouveaux arrivants portent à 35, voire 36, le nombre de sports au programme de Los Angeles, un record historique, puisque le CIO a dans le même temps confirmé le maintien de deux disciplines sur la sellette - le pentathlon moderne et l’haltérophilie. Reste la question de la boxe, discipline sur la sellette. «Nous voulons la boxe au programme. Nous n’avons aucun problème avec la boxe ni les boxeurs, juste un énorme problème avec son instance dirigeante», a cependant précisé Thomas Bach vendredi, ne laissant guère de doute sur le maintien à terme de la discipline. Le CIO a en effet définitivement retiré sa reconnaissance à la fédération internationale (IBA) après une cascade de scandales, et attend de voir si World Boxing, toute jeune organisation initiée par la fédération américaine, parvient à rassembler suffisamment de pays pour la remplacer.
Vers des JO d’esport ?
Discrédité par les accusations de maltraitance animale aux JO 2020 de Tokyo, le pentathlon moderne a de son côté sauvé sa place grâce au remplacement de son épreuve équestre par un parcours de saut d’obstacles effectué à pieds, contesté par les puristes mais potentiellement plus télégénique.
L’haltérophilie, minée par le dopage au point de représenter plus du quart des contrôles positifs dans l’histoire des JO, doit elle sa survie olympique au fait d’avoir confié son programme antidopage à l’Agence de contrôles internationale, a précisé Thomas Bach.
Enfin, le Comité international olympique (CIO) envisage de créer des Jeux olympiques d’esport, a déclaré samedi le président de l’instance, Thomas Bach, lors de la 141e Session du CIO à Bombay. Le patron de l’olympisme a souligné que trois milliards de personnes pratiquent l’esport et les jeux vidéo dans le monde. Selon les estimations, plus de 500 millions d’entre eux s’intéressent spécifiquement à l’esport, qui comprend les sports virtuels et les simulations sportives.