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Accident

Hématome intracrânien de Cyprien Sarrazin après sa chute à Bormio : l’opération «s’est bien passée», le skieur est «réveillé et conscient»

Le skieur français, numéro 2 mondial de la descente, a été opéré dans la nuit après avoir chuté vendredi 27 décembre sur la redoutable et controversée piste Stelvio, où aura lieu dans treize mois la descente des JO 2026 de Milan Cortina.
Le Français Cyprien Sarrazin est violemment retombé sur la piste lors d'une descente de Coupe du monde de ski alpin, vendredi 27 décembre 2024, à Bormio, en Italie. (Gabriele Facciotti/AP)
publié le 27 décembre 2024 à 18h51
(mis à jour le 28 décembre 2024 à 17h32)

C’est ici même, il y a un an pile, que Cyprien Sarrazin avait entamé sa résurrection à ski. Douze mois après sa victoire sur la piste italienne de Bormio, le Français y a été victime ce vendredi d’une très lourde chute à l’entraînement. Meilleur temps la veille de la première session avant la descente de Coupe du monde prévue samedi, Sarrazin, dossard numéro 11, dévalait en tête à tous les intermédiaires quand il a perdu le contrôle de ses spatules dans la dernière difficulté de la redoutable et controversée Stelvio.

Déséquilibré par le «mur de San Pietro», le sportif de 30 ans s’est littéralement envolé sur une bosse. Le skieur du Dévoluy a ensuite violemment rebondi sur la neige, avant de terminer sa course dans les bâches et filets de protection après une interminable glissade. Coincé dans les filets de protection, en amont de la piste, il a fini par être rejoint par les services de secours pendant que l’entraînement était interrompu dans un silence glaçant et que tous les descendeurs s’interrogeaient sur l’état de santé de «Cyp». Après vingt minutes de soins loin des caméras, le numéro 2 mondial en descente de l’hiver dernier, a été évacué par hélicoptère vers l’hôpital de la commune voisine de Sondalo.

«Conscient»

Le Français souffre d’un «hématome sous-dural» et est hospitalisé «en réanimation neurologique pour le moment», a annoncé la Fédération française de ski (FFS). «Cyprien est conscient, il reste sous surveillance», a précisé Stéphane Bulle, le médecin des équipes de France de ski, dans un message partagé par la FFS. Ce samedi 28 décembre, la FFS a fait savoir que l’opération pour décomprimer l’hématome intracrânien dont il souffre s’est «bien passée». «Cyprien Sarrazin a été opéré dans la nuit […], il reste sous anesthésie pour le moment», a ajouté la Fédé, qui a de nouveau communiqué en fin de journée : «Suite à son opération vendredi soir à l’hôpital de Sondalo, près de Bormio, Cyprien Sarrazin est réveillé et conscient. Son état est stable, il sera gardé en observation pour une durée encore indéterminée.» La durée de son indisponibilité n’a pas encore été précisée.

Le Haut-Alpin avait renoncé à passer Noël en famille pour préparer le rendez-vous de Bormio. Il espérait que ses retrouvailles avec la Stelvio allaient lancer sa saison 2024-25, jusque-là mitigée avec une deuxième place en super-G à Beaver Creek (Etats-Unis) mais deux descentes - sa discipline fétiche - décevantes (9e à Beaver Creek, 17e à Val Gardena, en Italie).

L’hiver dernier, Sarrazin avait réalisé de très loin la meilleure saison de sa carrière, en signant à Bormio sa deuxième victoire en Coupe du monde, la première après sept ans et son succès dans un parallèle. Longtemps spécialiste du géant, Sarrazin a remporté quatre victoires en 2023-1924, avec notamment deux en deux jours à Kitzbühel (Autriche), considéré comme l’étape de vitesse la plus prestigieuse du circuit.

«Ils ne méritent pas les JO»

Sarrazin ne se projetait pas encore jusqu’aux JO 2026 dont la descente masculine, traditionnel moment fort du rendez-vous olympique, aura lieu le 7 février 2026 à Bormio. «Cela va venir petit à petit, pas mal de gens m’en parlent, c’est un peu dans ma tête», avait-il fait remarquer lors d’un point presse jeudi.

Longue de plus de trois kilomètres avec des portions en dévers éprouvantes, la Stelvio est l’une des pistes les plus difficiles du circuit avec son dénivelé de près de 1 000 mètres, ses 60 % de pente moyenne et surtout son revêtement glacé à cette période de l’année. Un autre descendeur, l’Italien Pietro Zazzi, s’est blessé vendredi et a été lui aussi évacué par hélicoptère, tandis que le numéro un mondial, le Suisse Marco Odermatt, a fait un «run» d’entraînement prudent.

Si Bormio fait partie des «classiques» de la Coupe du monde et a accueilli à deux reprises les Championnats du monde (1985, 2005), l’étape lombarde n’est guère appréciée des skieurs qui critiquent régulièrement la préparation de la piste. «Cela fait quarante ans qu’ils préparent les pistes et ils ne savent rien faire d’autre que préparer des pistes dangereuses», a asséné sur Eurosport le Français Nils Allègre, spécialiste du Super-G. «Ils ne méritent pas d’avoir les Jeux olympiques ici.»

Mis à jour ajout ce samedi 28 décembre à 9 h 10 du succès de l’opération , à 17 h 30 ajout du réveil du skieur après son opération.