«Si on se fait expulser, on va faire quoi ? On va aller où ?» s’alarme Andréa, jeune femme rom de 18 ans en formation hôtellerie et restauration de luxe. «Il n’y a vraiment pas de solution ?» demande-t-elle à Clément Etienne, coordinateur du programme bidonvilles de Médecins du monde, inquiète pour ses études. A cinq jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, quelque 200 personnes, dont Andréa, craignent d’être expulsées d’un bidonville de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), où elles vivent depuis quatre mois. Une nouvelle illustration de ce que certaines associations qualifient de «nettoyage social», puisque le terrain dans le viseur des autorités se trouve sur le parcours du marathon paralympique ?
La cinquantaine de familles roms est arrivée entre mars et avril sur l’aire d’accueil des gens du voyage de La Courneuve, à quelques kilomètres au nord de Paris. Officiellement, les lieux sont fermés depuis début 2024. Une décision de Plaine commune, l’établissement gestionnaire du site : «Nous avons fermé l’aire pour faire des travaux plus lourds de remise aux normes, ce qui n’est pas possible si le site est occupé. […] Or, les familles ont forcé les barrières et construit leur campement.» Et David Lebon, directeur de cabi