En résumé :
- Après le succès de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, place à celle des Jeux paralympiques. Toujours orchestrée par le directeur artistique Thomas Jolly, la cérémonie s’est déroulée une nouvelle fois au cœur de la capitale. Elle se voulait «unique», spectaculaire et artistique.
- Grande première, ce sont 45 000 spectateurs qui ont pu assité gratuitement aux festivités, depuis le bas de l’avenue des Champs-Elysées et le jardin des Tuileries. Une parade populaire qui a vu défiler depuis l’Arc de triomphe quelques-uns des 4 400 athlètes et des 184 délégations du monde entier.
- Les 240 sportifs français étaient emmenés par la sprinteuse Nantenin Keïta et le paratriathlète Alexis Hanquinquant, tous deux porte-drapeaux de la délégation tricolore. Les épreuves débuteront dès jeudi avec onze parasports au programme, dont le rugby fauteuil, la boccia ou encore le cyclisme sur piste. En début de soirée, place au para-taekwondo au Grand Palais et aux épreuves de natation.
Et place aux épreuves ! La cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques est terminée, elle aura duré près de quatre heures. Place au sport maintenant, puisque les épreuves démarrent ce jeudi. Après le succès des Jeux olympiques, l’événement, qui réunira 4400 athlètes, comporte des enjeux sportifs autant que sociétaux. Libé vous raconte ce «Pari 2024» dans son édition de jeudi, et dans toutes les suivantes, jusqu’à la cérémonie de cloture, le dimanche 8 septembre.
🏅 Paralympiques : pari 2024
— Libération (@libe) August 28, 2024
C'est la une de @Libe ce jeudi.
Après le succès des Jeux olympiques, les Paralympiques ont démarré mercredi avec une cérémonie en plein Paris. Ultramédiatisé, l’événement qui réunit 4 400 athlètes a un enjeu autant sportif que sociétal.#Paris2024 pic.twitter.com/os5X0DvKhw
Allez, rideau. Quasi aux premières loges pour l’entièreté des séquences du spectacle tout au long de la soirée, on se retrouve les yeux rivés sur le mini-téléviseur de la tribune presse pour suivre les derniers relayeurs de la flamme entre la Concorde et les quelques centaines de mètres jusqu’au jardin des Tuileries. De nos gradins, on est tout de même bien placé pour voir, au loin, la vasque paralympique qui monte doucement dans le ciel parisien. Et qu’à cela tienne, on ne repartira pas sans un dernier émerveillement : on est aux premières loges pour admirer le feu d’artifice final et les pétards qui explosent juste au-dessus de nos têtes pendant la reprise de Born to Be Alive de Christine and the Queens. Et maintenant, au lit ! Par David Darloy
Christine and the Queens reprend Born To Be Alive. Après une solennelle quoique un peu longue traversée des Tuileries, la flamme olympique allume la vasque, qui décolle au-dessus du jardin parisien. Et on revient à la musique et à la fête. Le célébrissime (et unique) tube de Patrick Hernandez, Born To Be Alive retentit, interprété par Christine and the Queens, de retour après avoir interprété Piaf au début de la cérémonie. La Concorde s’enflamme.
La vasque est rallumée ! Ce sont d’abord Alexis Hanquinquant et Nantenin Keita qui, comme pour les Jeux olympiques, amènent la flamme aux abords de la vasque. Avant de l’allumer avec trois autres médaillés d’or paralympiques qui concourront à nouveau dans les dix prochains jours : Charles-Antoine Jouajou (athlétisme), Elodie Lorandi (natation) et Fabien Lamirault (tennis de table). La vasque est à nouveau en feu et flotte dans le ciel parisien.
Des légendes para-sportives françaises à l’honneur. Marcus Rehm court de la place de la Concorde aux Tuileries, pour transmettre la flamme à des légendes françaises qui ont raccroché après avoir battu des records nationaux : Assia El Hannouni la recupère d’abord (l’athlète le plus titré en para-athlétisme), puis Christian Lachaud (en escrime fauteuil), et enfin Béatice Hess (en natation), les parathlètes tricolores les plus titrés de l’histoire.
Derniers pas de la flamme pour une floppée de stars internationales. Sur fond de boléro de Ravel, des athlètes paralympiques d’hier et d’aujourd’hui se passent le relais. Le Français Michaël Jérémiasz, champion de tennis fauteuil et porte-drapeau à Rio 2016 reçoit la flamme de Manaudou et la transmet à trois multi-médaillé qui concourent cette année : la fleurettiste italienne Bebe Vio, la cycliste américaine Oksana Masters et le sauteur en longueur allemand Markus Rehm. Ce relai cinq étoiles rappelle celui entre Zidane et plusieurs stars internationales, parmi lesquelles Serena Williams ou Rafael Nadal.
Le nageur Florent Manaudou ravive la flamme. C’est le géant de la natation française Florent Manaudou qui ramène la flamme place de la Concorde, lui qui avait déjà porté le feu lors de son arrivée dans la rade de Marseille, au printemps. Façon de symboliser le lien entre les deux Jeux, olympiques et paralympiques : en mai dernier, il avait d’ailleurs transmis la flamme à Nantenin Keïta, l’une des porte-drapeau de la délégation française. Sébastien Tellier accompagne le nageur au piano.
John McFall, para-sprinteur et para-astronaute, porte drapeau paralympique. C’est au Britannique John McFall, 43 ans, que revient l’honneur d’apporter le drapeau paralympique. Il le vaut bien. John McFall est un ancien para-athlète qui est devenu handicapé à 19 ans, suite à un accident de moto en Thaïlande où, après ce grave accident de moto, il a dû être amputé de la jambe droite, au-dessus du genou. Venu au sprint après sa rééducation, il a décroché le bronze à Pékin en 2008, sur 100 m dans la catégorie T42 (amputés des membres inférieurs). En 2009, il s’inscrit en fac de médecine, formation qu’il finalisera avec une spécialisation en traumatologie orthopédique. John McFall pourrait aussi atteindre la stratosphère : il a intégré le programme Fly, une étude lancée il y a un peu plus d’un an par l’Agence spatiale européenne pour déterminer s’il est possible d’envoyer vivre et travailler dans l’espace une personne porteuse d’un handicap physique dans le cadre d’une mission de plusieurs mois. La réponse est oui. John McFall pourrait donc être, un jour, le premier para-astronaute de l’histoire.
Retour au village pour les athlètes. 23 heures. Alors que la séquence «Sportographie» met en scène ces danseurs tantôt para-taewkondoîstes, para-canoéistes, ou para-athlètes coureurs de fonds autour de l’obélisque, des grappes entières de survêtements aux couleurs de multiples pays en profitent pour partir. Guidés par des bénévoles pour pas gêner le bon déroulé du spectacle - ça serait ballot de percuter ces personnes en handbike qui enchaînent les tours de piste -, plusieurs dizaines d’entres eux quittent les lieux. Direction les lits - en carton - du village des athlètes. Par David Darloy
Mais c’est quoi le processus artistique derrière tous ces costumes ? Le designer Louis-Gabriel Nouchi, dont la marque bouscule les codes du prêt-à-porter masculin, a conçu les 700 costumes de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques. Il nous a raconté il y a quelques jours le processus de fabrication de ces vêtements.
Sportographie, la réunion de deux mondes. Après un plat discours de Tony Estanguet, président de Paris 2024, un autre convenu d’Andrew Parsons, président du comité international olympique, nouveau tableau : «Sportographie.» Derrière le nom abscons se dessine la réunion de deux mondes. Les deux groupes de danseurs et danseuses du début de la cérémonie - la «strict society» représentant les valides et le «creative gang» symbolisant les personnes en situation de handicap - ne sont dorénavant plus opposés, mais unis dans une même tenue blanche et dans une même danse, sur des rythmes à la fois tribaux et futuristes.
Les Jeux sont ouverts. Comme le veut le protocole, Emmanuel Macron a déclarés «ouverts» les Jeux paralympiques. Let the show begin.
Electricity is back. L’accent so french de Tony Estanguet, directeur du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, nous a rappelé notre discussion en franglais avec la bénévole qui s’était affairée en tribune presse lorsque l’électricité avait subitement été coupée (cf : les puces précédentes). Sachez que tout est revenu à la normale, le courant passe à nouveau, notre ordi va tenir jusque la fin de la soirée pour vous conter cette cérémonie. Mais d’ailleurs, combien de temps reste-t-il ? Comptez environ une heure. Par David Darloy
Moment sieste. Place aux traditionnels (et barbants) discours des officiels. Au menu : de l’autocongratulation, un remerciement exagéré des athlètes et du public. Tony Estanguet, le président de Paris 2024, prend d’abord place au micro. Puis Andrew Parsons, celui du Comité international paralympique, prendra le relai. Avant qu’Emmanuel Macron ne déclare les Jeux ouverts. Si vous attendiez un temps mort pour aller aux toilettes, décapsuler une bière ou vous servir un verre de soda : c’est maintenant !
Cours d’histoire paralympique. Aznavour et Piaf présageaient de ce retour en arrière, mais c’est dorénavant un vrai moment «cours d’histoire». Une vidéo retraçant l’origine des Jeux paralympiques est diffusée. On remonte à 1948, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, et à l’histoire du neurochirurgien allemand Ludwig Guttman, qui avait fui quelques années plus tôt les persécutions nazies. Dans l’hôpital britannique de Stoke Mandeville, le médecin organise des épreuves sportives entre blessés de guerre, notamment atteints à la moëlle épinière en vue de leur rééducation. En 1952 se tient une première confrontation internationale entre para sportif, dans ce village au nord-ouest de Londres ; et en 1964 la première édition des Jeux paralympiques.
Certains athlètes sont déjà parti se coucher. Grillés ! Au pied de notre tribune, certains para-athlètes des délégations chinoise, coréenne, ou encore quelques Brésiliens se sont déjà fait la malle. Alors que la parade des athlètes vient de s’achever, certains sièges sur lesquels ils avaient pris place sont désormais libres. Souhaitent-ils s’épargner la laborieuse séquence discours à venir ou juste retourner au village paralympique dans le nord de Paris pour se reposer en vue de leurs épreuves ? On vous laisse choisir la version que vous préférez. Par David Darloy
Et le spectacle reprend. Sur la scène de la Concorde, la nuit tombée, le chanteur Lucky Love fait le lien entre les valides et les personnes touchées par un handicap. Attirant comme un Freddie Mercury à la voix soul douce, il chante une composition originale, My Ability, avant de tomber la veste et de s’exhiber, sublime, torse nu. Lucky Love, né sans bras gauche, nous montre son épaule, un bras dont le commencement est déjà la fin. «Certains disent que je prends une revanche sur la vie. Mais c’est un terme négatif. En réalité, tout ça, j’en ai fait une force», disait-il à France 3 en novembre 2023. Le «ça» de son handicap et cette force, des sportifs en ont parlé quelques minutes plus tôt dans un film où ils se racontaient. On y a entendu des phrases comme : «J’ai un corps qui a survécu», «Je dédramatise tout», «J’ai plus confiance en moi depuis», «Tu peux pas danser, t’as pas de pieds ? Danse à genoux. On est illimités dans ce qu’on peut faire». Par Guillaume Tion
Sur les Champs-Elysées, la zone gratuite n’affiche pas complet... mais on refuse les retardataires. «Stop ! Ce n’est plus possible de rentrer à cette heure-ci.» Sur les Champs-Elysées, les policiers redirigent les spectateurs retardataires vers les rues parallèles et les bars alentours. Mais les cafés, lorsqu’ils sont encore ouverts, n’ont pas toujours de télé. La plupart des terrasses sont d’ailleurs tristement vides. Le groupe d’espagnols recalé affiche une mine déconfite. «Oh non, je suis dégoutée !», s’agace une touriste en tapant du pied. Après une courte négociation, le policier ne cède pas, et ce même si la zone dédiée aux spectateurs sans billet est loin d’afficher complet. Par Camille Sciauvaud
Oui, Roman Pol...ianskyi fait les Jeux. Non, vous n’avez pas mal entendu, et la langue des pom-pom commentateurs de France Télévisions n’a pas fourché. Roman Polianskyi participe bien aux Jeux Paralympiques. Rien à voir avec le réalisateur de cinéma polonais : ce Polianskyi-là est ukrainien, et rameur d’aviron handisport, et pas des moindres: détenteur de deux titres de champion du monde, champion paralympiques à Rio de Janeiro en 2016 et Pékin en 2020.
Pendant que les athlètes défilent en rythme, les Phryges jouent les clowns du spectacle. On a vu la mascotte surfer, se pavaner sur les sites de compétition, tirer à la carabine pendant les Jeux Olympiques. La revoilà dansant au pied de l’obélisque de la Concorde. Depuis plus d’une heure, les mascottes devenues super populaires pendant les JO, se trémoussent devant le public, avec quelques chutes inévitables. A l’instant, la petite délégation de Phryges a entamé un Facteur n’est pas passé. Un jeu de cour d’école : une Phryge tourne autour de ses collègues réunis en cercle et bouscule l’une d’elles qui doit la courser et la rattraper. Et ainsi de suite... en musique. Avant ça, on les avait vu jouer à Un, deux, trois, soleil. Par Marie Thimonnier
Les Phryges qui jouent à 1, 2, 3 soleil… C’est pour m’abattre ? 🥹#phryge #ceremoniedouverture pic.twitter.com/B17G1sq5c2
— JulDux ✨ (@Jlngi_) August 28, 2024