En résumé :
- Après un démarrage en trombe samedi et la folle journée de dimanche, la France pointait ce lundi matin à la quatrième place dans le tableau des médailles olympiques, derrière le Japon, l’Australie et les Etats-Unis. Le fameux «home advantage» ?
- La journée de lundi a confirmé le départ canon des Français. Le canoéiste Nicolas Gestin a remporté le titre olympique en fin de journée. Au judo, Sarah-Léonie Cysique a remporté le bronze, Joan-Benjamin Gaba l’argent. En VTT, après le sacre de Pauline Ferrand-Prévot, Victor Koretzky a obtenu l’argent. Même métal pour les cavaliers français et l’équipe de tir à l’arc masculine. Dans la soirée, les sabreuses françaises ont réalisé un doublé, Manon Apithy-Brunet en or, Sara Balzer en argent.
- A Roland-Garros, le 60e match opposant Rafael Nadal à Novak Djokovic s’est conclu par une victoire sans trembler du Serbe.
- Dans une Défense Arena bouillante, la pépite de la natation française Léon Marchand a entamé dimanche sa quête de quatre médailles d’or parisiennes en remportant le 400m quatre nages, record olympique à la clé.
- Retrouvez toutes les informations, analyses et commentaires de Libération sur la journée de dimanche dans notre live ici.
Tennis de table : expéditif Alexis Lebrun. Après un match déjà aérien dimanche contre l’Argentin Santiago Lorenzo, l’aîné de la fratrie, 20 ans, a explosé le Croate Tomislav Pucar, 53e joueur mondial, 4 sets à 0. Après un premier set accroché, Alexis Lebrun a passé un 11-3 sévère puis un 11-6 à Pucar, qui n’a jamais paru ailleurs que dans les cordes. Cela fait donc toujours deux Lebrun dans ce tournoi individuel, puisque Félix s’est qualifié deux heures plus tôt. Leurs deux 8e de finale sont programmés mercredi et cette fois, il ne sera plus question de tours de chauffe. Félix ramasse le redoutable Allemand Dimitrij Ovtcharov, ex-numéro 1 mondial, aujourd’hui 14e au ranking. Ce sera pire encore pour Alexis, qui écope du Brésilien Hugo Calderano, 6e joueur mondial, et premier non chinois du classement hormis… Félix. Par Willy Le Devin
Rugby : les Bleues du VII éliminées en quart de finale. Un match de montagnes russes, comme la discipline en réserve souvent. Menées, puis en tête, et enfin coiffées au poteau, les tricolores ont chuté ce lundi soir au Stade de France contre le Canada (14-19). Il n’y aura donc pas de doublé après le succès des hommes samedi.
Natation : Ariarne Titmus détrônée sur 200m nage libre. Mais que ce monsieur vêtu d’un kimono aux couleurs de l’Australie, deux gros poings verts au bout des bras, se rassure. C’est une compatriote, Mollie O’Callaghan, qui s’empare de l’or olympique (en 1′53″27), signant un nouveau record olympique. Parée d’argent sur 200m après son titre en 400m, Ariarne Titmus passe tout près du doublé sur ces deux distances, qu’elle avait accompli lors des derniers Jeux de Tokyo. Siobhán Bernadette Haughey, nageuse hongkongaise née de père irlandais, complète le podium. Par Elsa de La Roche Saint-André
Escrime : Manon Apithy-Brunet championne olympique de sabre, Sara Balzer en argent. Un doublé bleu. En finale du concours individuel féminin de sabre, la piste du Grand Palais a livré son verdict, sur les coups de 22 heures. Et c’est l’outsider de la finale, Manon Apithy-Brunet, qui s’est imposée face à la numéro 1 mondiale, Sara Balzer, 15 touches à 12. Les 15e et 16e médailles de la délégation française lors de ces Jeux.
Natation : la médaille échappe à Yohann Ndoye-Brouard sur 100m dos. Dans une finale très serrée, le Français de 23 ans a finalement été le septième homme à toucher le mur. Grosse déception pour cet intello de la natation, qui connaît par cœur toute l’histoire de sa discipline. C’est l’Italien Thomas Ceccon qui s’est emparé de la médaille d’or, précédant le Chinois Xu Jiayu et l’Américain Ryan Murphy. Par Elsa de La Roche Saint-André
Tennis de table : Félix Lebrun passe encore un tour. Ce fut finalement plus dur qu’envisagé. Félix Lebrun, le plus jeune des deux frères, 17 ans, s’est imposé 4 sets à 2 contre le 25e joueur mondial, le Suédois Anton Kallberg. Le Montpelliérain est parti très fort, agressant son adversaire de son dyptique service-revers foudroyant. Sauf que le Suédois a courbé l’échine, mais ne s’est pas totalement démonté. Surtout, il a tout changé dans sa manière de servir et d’appréhender l’échange à partir du quatrième set, et a commencé à grignoter peu à peu l’avance de Lebrun. Le Français a alors opté pour la prise d’un temps-mort, permettant de casser le rythme et la confiance renaissante de son rival. En zone mixte, il a concédé avoir ressenti un certain stress, «celui de sortir trop tôt des Jeux olympiques». Mercredi, en 8e de finale, la pente va encore s’élever avec, sauf surprise, un match très risqué contre le 14e joueur mondial Dimitrij Ovtcharov. Allemand né en Ukraine, Ovtcharov était numéro 1 mondial en 2018. Par Willy Le Devin
Natation : deux Françaises en finale du 100m dos. Cela passe tout juste pour Béryl Gastaldello et Emma Terebo. Respectivement septième et huitième chronos des demies, les deux nageuses françaises s’envolent en finale du 100m dos (programmée pour demain à 20h56). Par Elsa de La Roche Saint-André
Une finale pour l’histoire. La dernière finale olympique franco-française (hommes et femmes confondus), date de 1996, aux JO d’Atlanta, entre les épéistes Laura Flessel et Valérie Barlois, remportée par la première. Sara Balzer avait 18 mois et Manon Apithy-Brunet en avait 7. Depuis, aucune Française n’a remporté l’or olympique. La gagnante de ce soir va donc entrer dans l’histoire de l’escrime française. Par Gilles Dhers
La finale du sabre dames entre Sara Balzer et Manon Apithy Brunet devrait proposer une opposition de style. En juin, la sabreuse Cécilia Berder (éliminée en 16e de finale aujourd’hui), présentait ainsi ses coéquipières de l’équipe de France : «Je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi exigeant que Sara. Si elle est touchée, elle veut comprendre. Elle est pointilleuse, dure dans l’effort. Elle est d’une précision bluffante, elle a toujours cinq coups d’avance grâce à sa vitesse de pointe et de jambes. Manon propose une escrime féline, élégante, c’est une joueuse.» Balzer et Apithy-Brunet se sont rencontrées deux fois dans leur carrière. Les deux femmes se sont rencontrées trois fois en compétition, Apithy-Brunet mène deux victoires à une. Par Gilles Dhers
La jeunesse en force dans les finales de natation. La soirée a commencé sur un premier titre olympique en 400m 4 nages pour la prodige Summer McIntosh, l’équivalent féminin canadien de Léon Marchand. A seulement 17 ans, la nageuse est donc déjà championne olympique, double championne du monde sur la distance (en 2022 et 2023), et détentrice du record du monde depuis ses 16 ans. Puis le fabuleux Roumain David Popovici, 19 ans, s’est imposé sur 200m nage libre. Champion du monde sur 100 et 200m à 17 ans, auteur d’un record du monde la même année (dont il a depuis été destitué), il est désormais aussi champion olympique sur la deuxième distance. Et reste dans la course pour le doublé avec le 100m, course reine des Jeux. Par Elsa de La Roche Saint-André
Gymnastique par équipes : le Japon remporte le 8e titre de son histoire messieurs. Le Japon a remporté le 8e titre de son histoire en gymnastique masculine par équipes, ce lundi dans l’Arena Bercy, au terme d’un duel très serré avec la Chine, qui s’est inclinée de très peu (259,594 contre 259,062). Les Japonais, qui détenaient déjà le record de titres olympiques par équipes messieurs, ont porté leur collection à un total de 16 médailles, dont 8 en or, s’imposant en toute fin de compétition. Les Américains ont décroché le bronze, ce qui ne leur était plus arrivé depuis seize ans.
Handball : les Bleus en panne. On peut rester sur quatre finales olympiques consécutives (et trois titres), et manquer complètement son entame de tournoi. C’est ce qui arrive aux handballeurs français, fessés par le Danemark en match inaugural, et guère plus fringants ce soir contre la Norvège (22-27). Menés tout au long de la rencontre, laborieux en attaque, en échec au tir, apathiques en défense, ils ne sont pas encore au bord du gouffre, mais le match contre l’Egypte mercredi pourrait valoir cher.
En images.
JO de Paris 2024 : Djamili-Dini Aboudou, la revanche du boxeur discipliné. Après avoir manqué sur blessure les Jeux de Tokyo, le Nordiste au profil atypique pour un super-lourd est entré concentré et préparé dans sa première compétition olympique, ce lundi 29 juillet. Et a remporté son combat avec éclat. Lire notre portrait.
Manon Apithy-Brunet rejoint Balzer en finale. A 19h20, au tour de l’autre Française de disputer sa demi-finale. Sur le papier, Apithy-Brunet, médaillée de bronze à Tokyo, partait largement favorite face à la Coréenne, Choi Sebin, sans aucune référence internationale. Elle a mené tout le match, sauf quand son adversaire est revenue à 8-8. Elle s’impose 15-12, la France est assurée de faire le doublé au sabre féminin. La finale est programmée à 21h45.
Sara Balzer en finale du sabre. A 19 heures Sara Balzer et la légende ukrainienne Olga Kharlan descendent les marches du Grand Palais, scénario en grande pompe de ces demi-finales. Balzer démarre fort et mène 8-5 à la pause. Elle ne laissera pas l’Ukrainienne, débordée face à la puissance adverse, revenir dans le match et s’impose 15-7.
Après leur médaille d’argent par équipes, les Bleus du tir à l’arc savourent. «Cette médaille, c’est que de la joie. Une petite pointe de déception quand même de ne pas avoir l’or. Des collègues de France Archery (la fédération de tir à l’arc) m’appellent Poulidor, ils vont encore me charrier», rigole Jean-Charles Valladont, déjà médaillé d’argent en individuel à Rio en 2016. «Par équipe, c’est la plus belle des médailles. C’est l’objectif que je m’étais fixé. Et dans cette ambiance c’était juste magnifique», se réjouit à son tour Thomas Chirault, la breloque argentée autour du cou. Après la ferveur de la journée, les archers tricolores se rendront au club France ce soir pour célébrer leur podium avec les supporters français. «Mais pas trop longtemps», car le numéro 1 tricolore Thomas Chirault dispute son premier match individuel à 12 heures demain. «Je reste très concentré pour la suite de la compétition, pour l’individuel et le mixte, on ne lâche rien.» Avec leur expérience de l’arène des Invalides aujourd’hui, les Bleus se sont mis dans les meilleures dispositions pour la suite. Par Marie Thimonnier
Au Club France, «les JO, c’est comme les Knaki». Ségolène et Pierre regardent la descente de Nicolas Gestion assis dans l’herbe, a une centaine de mètres de l’écran géant extérieur du Club France. Ils ne décrochent le temps que le Français explose le chrono et rafle l’or. Contrairement à la plupart des gens croisés dans parc de La Villette, les deux vingtenaires n’étaient il y a encore quelques jours pas vraiment emballés par les JO. Pierre cite en vrac «le casse social» que les olympiades ont engendré à Paris, le fait que le gouvernement se serve de ces Jeux pour se donner une bonne image et les marques pas toujours éthiques qui tournent autour de l’évènement comme autant des motifs qui le rebutaient. «Puis il y a eu la cérémonie, c’était magnifique, ça m’a mis un gros coup, dit-il. Maintenant il y a les épreuves, on voit des athlètes qui se dépassent, des belles images, et à la fin c’est dur de rester indifférent. J’avais eu le même sentiment pendant la Coupe du monde au Qatar. Les JO, c’est comme les Knaki : c’est bon, mais il vaut mieux pas regarder comment c’est fait.» Par Julien Lecot
Judo : Joan-Benjamin Gaba en argent. Face à l’Azerbaïdjanais Heydarov, le tricolore des -73 kilos, la catégorie reine chez les hommes tant la densité de la concurrence y est forte, s’est incliné en finale des Jeux olympiques. Le combattant de 23 ans au CV modeste (un seul bronze européen) a emporté l’Arena Champ-de-Mars tout au long de cette journée en apesanteur, mais a fini par craquer au bout du golden score. C’est la cinquième médaille de l’équipe de France de judo, sur six possibles. Déjà gigantesque.
Tennis : Clara Burel éliminée, plus de Française en simple. Clara Burel (55e mondiale), la dernière Française encore en lice dans le tournoi olympique en simple, a été éliminée ce lundi au deuxième tour, battue par l’Ukrainienne Marta Kostyuk (19e mondiale) 7-6, 6-2. La Française de 23 ans, qui disputait ses premiers JO, a bien résisté dans la première manche, ne cédant qu’au tie-break après plus d’une heure et vingt minutes de jeu. Sa défaite sonne le glas des minces chances françaises pour les femmes en simple. Les deux doubles femmes doivent jouer plus tard dans la soirée.