En résumé :
- Quelque 300 athlètes, olympiens et paralympiens ont défilé sur le haut de l’avenue mythique de Paris. Au total entre 8 000 et 10 000 personnes, artisans des JO comme des bénévoles, des membres du comité d’organisation (Cojo), des agents publics, se sont joints aux sportifs.
- Un concert géant se tient place de l’Etoile à 21 heures, avec certains des artistes qui ont marqué les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques et paralympiques : Marc Cerrone, les chanteurs Rahim Redcar (Christine and the Queens) et Lucky Love, le duo Amadou et Mariam, ou encore la mezzo-soprano Axelle Saint-Cirel.
- Pour sécuriser cette ultime fête olympique, plus de 4 000 policiers et gendarmes sont mobilisés, selon le ministre de l’Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin. «La circulation dans la zone de Paris Ouest» sera «très compliquée demain (samedi)», avait prévenu le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez en appelant à éviter le secteur.
«Ça fait plaisir d’être dans cette parade.» Tout champion olympique qu’il est, Nicolas Gestin ne masque pas sa joie d’être présent dans la capitale et de reprendre une petite dose de magie des Jeux. «C’est une belle manière de les clore que de les terminer avec les athlètes paralympiques, c’est un beau message», a apprécié le médaillé d’or de slalom. Le Breton espère que cet engouement populaire conjugué aux médailles glanées dans sa discipline boostent la rentrée sportive, notamment pour les fédérations d’ordinaire plus confidentielle comme celle du canoë-kayak. «C’est une opportunité pour notre Fédé de mettre en valeur le sport. Si ça peut avoir amené des licenciés, des jeunes licenciés dans les clubs, c’est tout gagné. Nous on a vécu les olympiades de Tony Estanguet, Denis Gargaud à la télé aussi avant de commencer donc si on peut servir à ça, c’est tant mieux.» Par Romain Métairie.
Le cas Teddy Riner. A noter que les athlètes qui ont gagné une médaille d’or sur plusieurs olympiades pourront être promus au grade d’officier de la Légion d’honneur. Dans ce lot de privilégiés, il y a encore le cas de Teddy Riner, doré à Londres (2012), Rio (2016) et Paris (2024). La légende française du judo, déjà distinguée chevalier (2013) et officier (2021) de la Légion d’honneur, sera promue au grade de commandeur de l’ordre national du Mérite. Le judoka français est vêtu d’un costume bleu foncé pour l’occasion.
Deux grands souvenirs des JO de Félix Lebrun. Avant de se faire décorer, le double médaillé de bronze en tennis de table livre deux séquences mémorables de ses Jeux. La médaille qui l’a le plus marqué : «Avant la cérémonie d’ouverture le rugby a VII m’a beaucoup marqué parce j’étais rentré dans les Jeux en tant que compétiteur mais pas vraiment dans l’ambiance des Jeux. Et voir ce qui s’est passé pour le rugby m’a carrément mis dedans.» Son moment des Jeux : «Celui où on est avec toute l’équipe au club France où on célèbre notre médaille. C’était le jour même on était encore dans l’euphorie du truc. Il y avait tout le soutien du public, on se jetait dans la foule, c’était incroyable.» Par Romain Métairie.
Quelle décoration pour qui et par qui ? Les us et coutume de la politique et du sport français jusqu’ici immuables imposent que le protocole de décoration des athlètes se passent dans la salle des fêtes de l’Élysée. Pour la première fois, elle va se faire sous les yeux de la foule dans quelques minutes. Légion d’honneur ou ordre national du Mérite, cela dépend de la couleur de la médaille. Les détenteurs d’argent et/ou de bronze recevront la médaille de l’ordre national du Mérite. Les champions olympiques ou paralympiques seront élevés au rang de chevalier de la Légion d’honneur. Histoire que la cérémonie ne dure pas des plombes, vu le nombre de médaillés à récompenser, Emmanuel Macron a souhaité un protocole sur-mesure. Les athlètes et para athlètes médaillés seront décorés en même temps par une ancienne gloire du sport qui a elle-même reçu une distinction du genre par le passé. Didier Deschamps, Laura Flessel et Thierry Omeyer sont de ceux qui joueront ce rôle.
«C’est qui lui ? Il a gagné quelque chose ?» Un gendarme blague en voyant arriver Antoine Dupont sous les vivats du public. L’intéressé, lui, discute avec sa mère pendant qu’à côté, Léon Marchand se plie au jeu des photos avec ses médailles d’or. Dans la cohue, un homme manque de tâcher tout le monde en renversant son bowl au poulet, sous le regard amusé de généraux qui prennent des photos de la grande scène à 360 degrés qui trône derrière, devant l’Arc de Triomphe. «J’aurais bien aimé avoir toute l’estrade mais il y a trop de monde», souffle l’un d’eux. Sur l’estrade, les bénévoles agitent leurs bras. C’est leur moment, avant la cérémonie de décoration des athlètes. Par Romain Métairie.
Un «chanceux du tirage au sort». Arnaud, 47 ans, a emmené tôt son fils Maxence, en primaire, pour être aux premières loges et voir pour de bon les médaillés. «On est venu profiter parce qu’on n’a pas vraiment pu pendant les épreuves à cause du boulot», explique-t-il, maillot de l’équipe de France fièrement affiché. On a juste vu un match basket fauteuil. «Deux matchs», corrige son fils, casque gaulois vissé sur la tête. «On a vu les plus connus, reprend Arnaud. Léon (Marchand) notamment, c’est super cool d’organiser ça.» Par Romain Métairie.
Les politiques entrent en Jeux. Emmanuel Macron et Michel Barnier arrivent accompagnés de Tony Estanguet, le patron du Cojo. Le président et son nouveau Premier ministre entrent en piste, au croisement entre l’avenue de Friedland et de la place Charles de Gaulle. Ils doivent participer à la décoration des athlètes, dont la cérémonie doit débuter à 18 heures 30.
La nostalgie pointe son nez. «Déjà on n’est pas sous la pluie !», se marre Nelia Barbosa, en argent la semaine dernière en para-canoë. «On est très émus. On attendait les Jeux depuis des années. Il y a eu un grand scepticisme auprès de la société françaises et des athlètes. Maintenant de finir cette fête avec tout le monde pour clôturer tout ca avec tout le monde c’est génial. Il y a les athlètes mais aussi les bénévoles qui ont fait un travail incroyable, donné toute leur âme et on leur doit toute cette magie et la réussite de ces Jeux.» La vice-championne paralympique ressent déjà beaucoup de nostalgie. «Tout de suite après ma course, dès que j’ai passé la ligne d’arrivée, j’ai tellement tellement aimé, que la première chose que je me suis dite c’est “J’ai envie d’y retourner, de le refaire” parce que c’était génialissime. Je me rends compte de la chance que j’ai, à quel point ça va marquer ma vie.» Par Romain Métairie.
Et maintenant, la Marseillaise ! Les athlètes et la foule chantent maintenant (un peu mollement) l’hymne national.
L’entrée des athlètes sur l’air de «Lettre à France» de Michel Polnareff. Ils sont 200 et ils ont fait vibrer la France pendant les Jeux, et la foule les applaudit avec ferveur, notamment les 81 médaillés. Ces champions et championnes olympiques et paralympiques défilent ensemble, avec le même survêtement blanc, sur un fauteuil ou leurs deux jambes. Une dernière célébration en commun pour ces athlètes qui vont devoir tourner la page. Manquent à l’appel tous les sportifs professionnels qui sont déjà de retour à l’entraînement de foot, de handball, de basket ou de volley. Seul Teddy Rinner arbore un costume-cravate bleu et fait son show en solo. «Merci merci merci», lance-t-il à la foule qui hurle en retour «Teddy, Teddy, Teddy !!!»
«Marie-Jo ! Marie Jo !» Impossible pour le quidam agglutiné derrière les rubalises de louper Marie- Josée Pérec sur les Champs. Affublée d’un costume entièrement rouge, la championne olympique, ultime porteuse de la flamme lors de la cérémonie d’ouverture, monopolise l’attention. «Il faut qu’on garde en tête ces moments», souligne la Guadeloupéenne à Libération, et espère désormais que le pays surfe sur «l’héritage». Que la France «s’appuie sur les Jeux pour changer les choses. Qu’on puisse descendre dans le métro avec son fauteuil roulant.» Regrette-t-elle de ne pas avoir pu participer en tant qu’athlète ? «Ah mais moi j’ai vécu ma best life! Qu’est-ce que c’est bon de vivre ces Jeux par procuration», s’amuse-t-elle, tout en redisant sa fierté envers les athlètes. «C’était fabuleux, merci.» Par Romain Métairie.
Les Champs, théâtre historique des fêtes sportives. L’avenue mythique a souvent servi de lieu de célébration, notamment pour l’équipe de France de football. Le dernier défilé en date, en 2018, avait d’ailleurs frustré des milliers de personnes lorsque les Bleus, champions du monde en Russie, avaient descendu à toute vitesse l’avenue en bus pour rejoindre l’Elysée. Cette fois, les célébrations sont bien plus lentes.
Il applaudit sa femme, volontaire aux JO 2024. Nicolas, 47 ans, ne pouvait pas manquer le cortège sur l’avenue avec ses deux filles : sa femme est dedans et déambule avec les volontaires de Paris 2024. «C’est l’aboutissement de deux mois de travail pour elle. Ça a été un gros sacrifice pendant deux mois avec des horaires de nuit. C’est une jolie reconnaissance. Défiler sur les Champs, c’est un beau symbole», la félicite son mari, habitant de Rosny-sous-bois, qui n’a pu assister qu’à une épreuve - «les places étaient difficiles d’accès». Il a toutefois pu bénéficier de petits lots de consolation : «Ma femme nous a ramené régulièrement des petits goodies», dit-il tout en montrant son survêtement de l’équipe paralympique du Mexique. Il se réjouit aussi de voir les athlètes paralympiques plébiscités. «En allant voir une épreuve, on a vraiment pu apprécier le challenge que ça représentait pour eux par rapport aux athlètes non-handicapés. C’est la première année où on les met vraiment en lumière, et c’est important de le faire.» Par Romain Métairie.
Tony Estanguet entre en piste, le visage radieux. Le grand ordonnateur des Jeux de Paris 2024 défile à son tour devant les centaines de salariés de Paris 2024 qui ont contribué à la réussite des JO. La foule crie : «merci Tony !», «bravo Tony !» Jusque là dans les coulisses, les équipes de Paris 2024 ont droit ce samedi à leur quart d’heure warholien. En tenue bleu nuit, ils profitent de ce dernier moment de ferveur.
Après les phryges, les volontaires. Des phryges rouges ont ouvert le défilé sur le podium. Derrière elles, 2000 chanceux (sur les 45 000 volontaires) ont la chance de parader ce samedi sur les Champs, vêtus de leurs tenues pastel devenues collector. Ils ont la banane, des lunettes (et des doigts) en forme de cœur. Ils affichent une joie et une allégresse, qui rappellent celles des Jeux.
«On prolonge la fête !» Survêt tricolore blanc floqué Equipe de France, médaille soigneusement disposée dans la poche gauche, l’escrimeur Enzo Lefort multiplie photos et accolades. Le défilé, il valide, forcément : « Ça prolonge un peu la fête et surtout ça détend. On sait qu’il y a beaucoup de personnes qui n’ont pas pu forcément avoir de place pour assister aux épreuves. On voit ça comme une occasion pour les personnes qui n’ont pas pu goûter à la magie des Jeux d’avoir son essence la plus pure. C’est trop bien», s’enthousiasme le médaillé de bronze en fleuret par équipes dans la verrière du Grand Palais. Après ses olympiades, l’escrimeur s’est ressourcé en famille en Guadeloupe, avant de reprendre sa vie parisienne et se «projeter vers le futur», avec 2028 en ligne de mire, à condition que «le corps tienne». Pour l’instant, il compte bien profiter du défilé. «Là je vois ça comme une petite parenthèse enchantée.» Par Romain Métairie.
Quelles stars attendues ce samedi ? De nombreux athlètes et para-athlètes olympiques et paralympiques prendront part à la fête. Parmi les stars françaises des JO de Paris, on attend celui qui a fait démarrer le compteur de médailles d’or pour la France avec le rugby à VII, Antoine Dupont. Le nageur quatre fois doré Léon Marchand, l’escrimeuse Manon Apithy-Brunet ou encore la triathlète Cassandre Beaugrand seront aussi là. Côté para, on verra les frères Portal qui ont fait vibrer le bassin de Paris La Défense Arena, Timothée Adolphe et Gloria Agblemagnon qui ont fait trembler le Stade de France, Sandrine Martinet pour qui les Français ont retenu leur souffle, ou encore Alexis Hanquinquant, victorieux sur l’épreuve individuelle en para-triathlon. En tout, près de 300 sportifs, sur les quelque 800 membres des délégations olympiques et paralympiques, sont attendus sur les Champs.
«C’était impossible que je ne sois pas là !» Accolée à l’une des grilles qui donnent sur la place de l’étoile, Nana se réjouit des hostilités à venir. Elle a «profité à fond» des JO. «C’est comme si j’avais pris deux mois de vacances. J’étais en télétravail mais j’ai dit à mon patron que je ne pouvais pas louper ça», sourit la jeune femme de 23 ans, consultante en IA et venue de Vélizy (Yvelines). On a vibré avec les athlètes olympiques et paralympiques, «certains avec des histoires incroyables», se souvient celle qui a «rafraîchi» constamment la page de la mairie de Paris dès l’ouverture de la billetterie pour être sûre d’avoir un sésame pour la parade. «C’était impossible que je ne sois pas là !» Par Romain Métairie.
A quoi s’attendre pour la soirée ? Une grande scène sera disposée en 360° autour de l’Arc de Triomphe. Plusieurs artistes qui ont marqué les cérémonies d’ouverture et de clôture seront de la partie, comme Marc Cerrone, les chanteurs Rahim Redcar (ex-Christine and the Queens) et Lucky Love, le duo Amadou et Mariam, ou encore la mezzo-soprano Axelle Saint-Cirel, qui avait chanté la Marseillaise lors de la cérémonie d’ouverture du 26 juillet. La soirée se finira par un «DJ set» de 23 heures à minuit. Côté médias, France Télévisions retransmettra la parade et le concert, et TF1 sera en émission spéciale.
Le programme de la parade. Le défilé doit démarrer à partir de 16 heures. Les bénévoles et autres protagonistes de l’ombre des Jeux ouvriront le bal, suivis des athlètes aux alentours de 17 heures. La parade se terminera à 18 heures, laissant place à la cérémonie de remise des décorations, place de l’Etoile, prévue de 18h30 à 20 heures. Ensuite, rideau ? Pas encore : un concert géant aura lieu dès 21 heures, avant un DJ set programmé de 23 heures à minuit. Là, ce sera vraiment fini.