En résumé :
- C’était la journée ballons d’or, trois finales olympiques tricolores qui s’enquillaient avec dans l’ordre les volleyeurs qui l’ont emporté contre la Pologne, les handballeuses qui ont échoué face à la Norvège et les basketteurs qui ont regardé Team USA dans les yeux mais ont fini par s’incliner.
- Et de 16 médailles d’or pour la France ce samedi (record d’Atlanta battu), avec la victoire des volleyeurs et celle d’Althéa Laurin en taekwondo. Le pays remonte à la cinquième place du tableau des médailles à la veille de la fin des JO. Au total, les Bleus et Bleues en ont déjà remporté 62 dans ces Jeux parisiens.
- En soirée, l’équipe de France d’athlétisme jouait ses principales (et dernières) chances de médailles. Cyréna Samba-Mayela décroche l’argent sur le 100 m haies, Gabriel Tual termine 6e de la finale du 800m. En breaking, Dany Dann est en argent.
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Basket : les Etats-Unis prennent l’or olympique. Il n’y a pas eu de miracle. Comme à Tokyo en 2021, la France s’incline face à Team USA en finale des Jeux olympiques de Paris : 87-98. Pour le capitaine, Nicolas Batum, et sept de ses coéquipiers, ce sera donc une nouvelle médaille d’argent. Valeureux et longtemps au contact, les Bleus font désormais partie de la longue bibliothèque de victimes du meilleur shooter de sa génération, «The Baby faced assassin» Stephen Curry. Le sniper de Golden State a planté trois flèches à trois points dans les deux dernières minutes (pour un total de 24 points, à 8 sr 13 au tir). Côté tricolore, Guerschon Yabusele et Victor Wembanyama ont été à la hauteur du défi proposé par les Avengers, avec respectivement 20 et 27 points. Vincent Collet, le sélectionneur, quitte donc la sélection après quinze années d’un chemin multimédaillé avec cette nouvelle breloque en argent. Par Willy Le Devin.
Heure de vérité. La France court désespérément derrière le score, mais elle est toujours dans le game à la fin du troisième quart temps face aux Avengers américains en finale du tournoi olympique de basket : 72-66. La salle, relativement apathique, commence à sentir le money-time approcher et se réveille peu à peu. A l’énergie, de manière parfois totalement désordonnée, les Bleus s’accrochent. La marque n’est plus assurée que par deux joueurs, les intérieurs Victor Wembanyama et Guerschon Yabusele, 39 points à eux deux. Pour faire la différence et renverser la partie, un autre joueur français va devoir prendre feu. Evan Fournier, auteur d’une fin de match incandescente contre le Canada en quart, avec un tir du milieu de terrain à 55 secondes du buzzer ? Par Willy Le Devin.
Althéa Laurin médaillée d’or en +67 kg, premier titre olympique pour le taekwondo français. La Française a remporté a battu en finale des +67kg l’Ouzbèke Svetlana Osipova, offrant à la France sa 16e médaille d’or depuis le début des Jeux, nouveau record. Avec une victoire par deux manches à zéro, la jeune femme met fin à la malédiction du taekwondo français aux Jeux olympiques. S’il en était toujours reparti avec une médaille, il n’avait en revanche encore jamais réussi à accéder à l’or olympique.
C’est un match de basket autant qu’un combat de catch. A la mi-temps de cette finale olympique électrique, les Américains mènent 49-41 contre des Bleus, qui vendent pourtant chèrement leur peau. Physique à souhait, la joute se joue pour le moment sur le tir extérieur, où Kevin Durant, Devin Booker et Jrue Holiday refroidissent les ardeurs françaises : 9/20 à 45% pour Team USA (19% côté tricolore…). Les Bleus répondent par un impact de tous les instants, qui a conduit à une action qui tapissera pour sûr les piaules des gamins du pays : Guerschon Yabusele écrasant un énorme dunk à la face de LeBron James. Et Bercy de hurler alors «MVP, MVP, MVP». Soporifique offensivement en quart et en demie, Victor Wembanyama est également bouillant ce soir avec déjà 13 points et 5 rebonds. Ce sera dur, mais la France est dans le coup. Par Willy Le Devin.
Premier quart-temps pétaradant entre l’équipe de France et Team USA. Un dunk de bestiasse de LeBron James pour ouvrir le bal, un tir à trois points de Victor Wembanyama pour lui répondre. Et puis des contres méchants, des fautes accouchant de torse contre torse virils, Français et Américains ont décidé de jouer aux plus massifs. Vincent Collet s’adapte d’ailleurs au basket ultra-physique de Team USA en relançant le pivot Rudy Gobert, très fort défenseur, et l’ailier de Washington Bilal Coulibaly, très peu utilisé dans ce tournoi olympique. 17-15 pour les Américains après les dix premières minutes de jeu.
Dany Dann médaillé d’argent. Dans une ambiance folle à la Concorde, le numéro 5 mondial s’est incliné contre le Canadien Phil Wizard. Lui en rouge, Phil en bleu. Après trois passages explosifs, les votes du jury étaient clairs : 4 pour Dany, 23 pour le transatlantique. Il n’empêche, les gens sont devenus dingues et acquis à la cause du breaking. Sur du Method Man et du Babe Ruth, entre regards de défiance, sourire et exhibition des abdos, les deux champions ont terminé leurs danses en se faisant des checks. Un sport urbain, en somme. Par Julie Lassale-Slama.
Basket : les Bleus bientôt en piste. A quelques minutes du début de la finale du tournoi olympique de basket, la Bercy Arena se remplit doucement, et sans effusion. Est-ce parce que la présence de Team USA a encore renforcé les contrôles de sécurité aux abords de la salle, où les embouteillages étaient sévères en début de soirée ? Seule une huée appuyée à l’encontre du toujours provocateur Joel Embiid, le pivot qui a choisi les Etats-Unis au détriment de la France, est à signaler. Avec toute de même, les chaussures brillantes et dorées qui habillent les pieds du King LeBron James. Par Willy Le Devin.
La Chine reine de la natation artistique. Après le titre par équipe, les nageuses chinoises sont sacrées en duo, entérinant la suprématie de leur pays dans la discipline. Les Britanniques et les Néerlandaises complètent le podium. En revanche, la douche est glacée pour le duo français formé par Anastasia Bayandina et Romane Lunel. Alors qu’elles n’avaient jamais été pénalisées, que ce soit en duo ou en équipe, les juges n’ont cette fois pas validé toute leur carte de difficulté. Les Bleues finissent donc quatorzièmes, après deux ballets sur «Born to be alive» de Patrick Hernandez et sur le Bolero de Maurice Ravel. Déjà, par équipe, les nageuses avaient rendu hommage à la France dans leurs trois programmes, les hissant au pied du podium, à quelques points du bronze. Autre prestation marquante : celle des jumelles ukrainiennes Maryna et Vladyslava Aleksiiva, émues de représenter leur pays aux Jeux. Elles s’emparent de la cinquième place. Par Elsa de La Roche Saint-André.
Taekwondo : de l’or pour la France ? Le Grand Palais retient son souffle, à 20 minutes de la finale d’Althea Laurin, attendue en haut du spectaculaire balcon dominant l’aire de combat. La taekwondoïste de 22 ans, déjà en bronze à Tokyo, pourrait devenir la première championne olympique française de la discipline coréenne. Impériale, la Francilienne n’a pas perdu une manche de la journée, dans cette catégorie des «lourdes» (+ 67 kilos), où elle est une des plus élancées, du haut de son 1,84 mètre - sur le circuit international, elle est la championne du monde en titre des -73 kilos, catégorie qui n’existe pas dans le tournoi olympique. Pour décrocher l’or, il lui faudra battre Svetlana Osipova, la vice championne du monde ouzbèque des «vraies» lourdes, en + 73. Par Guillaume Gendron.
Dany Dann en finale. La tristesse et la frustration de sa camarade Syssy, arrivée 7e au break hier, sont bien loin. Sur un beat posé, le Français Danis Civil alias Dany Dann, 36 ans, s’est tranquillement hissé en finale de breakdance samedi soir. Au coucher de soleil, dans la douceur auguste, on l’a vu mettre à l’amende l’Américain Victor, sur des «Dany Dany Dany». L’excitation des spectateurs a manqué de faire chuter les tribunes presse. Mais tout va bien, on est vivant. La France pourrait s’imposer dans une finale de breakdance, sûrement la seule et unique de l’histoire. Hip hip hip, hop !!! Par Julie Lassale-Slama.
Athlétisme : le Norvégien Jakob Ingebrigtsen sacré sur 5000m après sa déception sur 1500m. Il a bouclé sa course en 13′13″66, devant le Kényan Ronald Kwemoi et l’Américain Grant Fisher. Les Français Yann Schrub et Hugo Hay se sont classés respectivement douzième et seizième.
Eh bien pour une journée de daube, ce fut une belle journée de daube pour les pistards français. Après l’élimination de Mathilde Gros en 8e de finale de la vitesse, la 12e place de la paire Thomas-Boudat sur l’américaine, Sébastien Vigier est passé par-dessus le bastingage en repêchage du keirin. Le seul tout petit coin de ciel bleu s’est vite obscurci. Rayan Helal avait gagné sa place en quart de finale de finale du keirin avant d’être déclassé pour avoir tassé un adversaire. Le titre de Benjamin Thomas sur l’omnium sera la seule médaille de la piste française. Quand ça veut pas, ça veut pas. Par Gilles Dhers.
Après l’or olympique, la plainte. La boxeuse algérienne Imane Khelif, médaillée d’or vendredi aux JO de Paris, a déposé plainte le même jour pour cyberharcèlement aggravé, après avoir été victime d’une polémique sur son genre, a annoncé samedi son avocat Me Nabil Boudi dans un communiqué. «La boxeuse Imane Khelif a décidé de mener un nouveau combat: celui de la justice, de la dignité et de l’honneur», écrit l’avocat, indiquant avoir «déposé une plainte pour des faits de cyberharcèlement aggravé auprès du Pôle de lutte contre la haine en ligne (PNLH) du parquet de Paris».
Une médaille d’argent pour l’athlétisme français. Métamorphosée depuis son départ en Floride, démultipliée par sa rage d’effacer son échec à Tokyo, la hurdleuse française Cyréna Samba-Mayéla a remporté la médaille d’argent du 100 m haies devant un Stade de France en ébullition. L’or est pour l’Américaine Masai Russell et le bronze pour la Portoricaine Jasmine Camacho-Quinn.
Sale, très sale après-midi pour les Bleus du cyclisme au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines. Elle a commencé par l’élimination dès les 8e de finale de Mathilde Gros de l’épreuve de vitesse, dont elle comptait parmi les favorites. Championne du monde de la discipline en 2022, elle avait certes reculé dans la hiérarchie mondiale, mais à domicile, sur une piste qu’elle connaît par coeur, on lui avait réservé une place sur le podium. Elle en termine très loin. La journée s’est poursuivie par le naufrage de la paire Thomas-Boudat dans ce grand bordel qu’est l’Américaine : il est apparu assez rapidement que l’avant-dernière place de Benjamin Thomas et Thomas Boudat à mi-course d’une course très tactique ne relevait pas de la stratégie mais d’un manque de cannes. La paire était attendue sur le podium, elle termine 12e sur 15. Par Gilles Dhers.
Athlétisme : Gabriel Tual sixième du 800m, le Kényan Emmanuel Wanyomi en or. Le Français a tenté le tout pour le tout en passant en tête à 300 mètres de l’arrivée. Trop tôt, il se faisait vite redoubler dans l’ultime virage. Le Canadien Marco Arop et l’Algérien Djamel Sedjati complètent le podium de cette course folle : quatre coureurs ont couru les deux tours en moins de 1‘42. Du jamais-vu. Par Caroline Vigent.
Football : les Etats-Unis viennent à bout du Brésil. Après la victoire des Espagnols contre les Français vendredi soir, les Américaines se sont imposées ce samedi en fin d’après-midi en finale du tournoi de foot olympique, 1 but à zéro.
Finales à gogo et dernières chances de médailles bleues ce soir au Stade de France. La soirée d’athlétisme va commencer fort avec les deux finales où les Bleus pourraient rafler la mise : Gabriel Tual sur 800m, à 19 h 15 et Cyréna Samba-Mayéla sur 100m haies, 20 minutes plus tard. Le public sera aussi aux aguets à 19 h 10 pour voir si le facétieux Italien Gianmarco Tamberi participera à la finale du saut en hauteur – il était encore à l’hôpital cette nuit pour des calculs rénaux. Enfin, après le javelot femmes, le 5000m hommes et le 1500m femmes (avec la recordwoman du monde Faith Kipyegon et la recordwoman de France Agathe Guillemot), les relais 4x400m viendront clôturer la dernière soirée d’athlétisme. Par Caroline Vigent.
Episode 9
Les Espagnoles sacrées pour la première fois au water-polo. En dominant en finale l’Australie 11 à 9 dans la piscine de La Défense, les espagnoles ont remporté leur premier titre olympique de water-polo. Avec quatre buts de Bea Ortiz et trois de Maica Garcia Modoy, les Espagnoles n’ont pas laissé le suspense s’installer, prenant le large dans le troisième quart-temps. C’est la première médaille d’or olympique pour cette sélection, après deux finales perdues contre les Etats-Unis à Londres en 2012 et à Tokyo en 2021.
Enorme déception pour Mathilde Gros au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines. La championne du monde de vitesse 2023 a été éliminée en repêchage des huitièmes de finale. Sèchement battue par la Néerlandaise Hetty van de Wouw, elle devait remporter ce repêchage à trois coureuses pour rester en vie dans le tournoi. Après avoir lancé le sprint, elle échoue à 27 centièmes. Après des JO de Tokyo décevants et une quasi dépression, elle avait remonté la pente pour devenir championne du monde en 2022 sur cette même piste de Saint-Quentin et faisait partie des favorites pour l’heure. Par Gilles Dhers.