Elles s’appellent Caster Semenya, Margaret Wambui ou encore Christine Mboma. Jugées trop viriles et trop musclées, elles sont les indésirables, les pointées du doigt, les sacrifiées au nom du règlement de la Fédération internationale d’athlétisme (World Athletics) qui, depuis 2018 a plafonné le niveau naturel de testostérone des femmes sous le seuil des 5 nanomoles par litre de sang afin «d’assurer une compétition équitable et significative» sur toutes les épreuves de course comprises entre le 400 mètres et le mile (soit 1 609,34 mètres) dans les compétitions mondiales. Pour Tokyo, certaines d’entre elles ont réussi à se qualifier sur des distances inférieures ou supérieures aux épreuves interdites, et concourront donc dans une discipline étrangère à leurs habitudes et leurs efforts. Les autres, qui refusent par ailleurs la moindre médicalisation de leurs corps pour redevenir éligibles et satisfaire aux folies de la World Athletics, sont tout simplement bannies du stade olympique.
De ce fait, la Sud-Africaine Caster Semenya – double championne olympique et triple championne du monde du 800 mètres, bloquée en dessous des minima exigés pour le 5 000 mètres qu’elle avait décidé