C’est peut-être l’un des bonds les plus vertigineux qu’il ait eu à réaliser. Samedi 7 septembre, Dimitri Pavadé, athlète français spécialisé en saut en longueur, a révélé son homosexualité. «Oui je suis petit, métis, unijambiste, et pour en remettre une couche, gay !» écrit sur Instagram le Réunionnais, quatrième de sa catégorie T64 aux Jeux de Paris. Désormais, le champion paralympique estime avoir un «deuxième combat à mener auprès de [sa] communauté LGBTQIA +».

Dans sa publication, mêlant touches d’humour et messages inspirants, le sportif raconte avoir attendu ce moment «avec impatience». «Me voilà aujourd’hui prêt encore une fois à affronter, surmonter et à avancer sans prendre en compte ce que les autres peuvent dire ou penser de moi», écrit-il. Avant de tacler au passage les discours homophobes : «La personne que je suis et comme d’autres, n’ont jamais eu à faire un choix alors arrêtez avec vos discours pitoyables et vos jugements sans raisonnements parce que vous n’allez jamais changer le monde.»

Dans le milieu du sport de haut niveau, le geste est encore rare. Alors le médaillé d’argent aux JO de Tokyo en profite pour lancer un appel «aux personnes encore dans le placard ou à ces sportifs de haut niveau qui n’osent pas vivre au grand jour et librement cette liberté qui [leur] est due de droit». «Le handicap n’est pas fait pour être caché ou en avoir honte, il en est de même pour votre orientation sexuelle alors assumez vous comme vous êtes et rappelez-vous que vous n’êtes pas seul», relève le trentenaire.

Pour conclure sa publication, Dimitri Pavadé rappelle que «des enfants et des adultes se suicident ou se font tuer encore aujourd’hui». L’association SOS homophobie estime à titre d’exemple que les jeunes LGBT ont ainsi 2 à 7 fois plus de risques d’effectuer une ou plusieurs tentatives de suicide au cours de leur vie. «N’oubliez pas que dans votre entourage vous pourriez un jour être touché», termine l’athlète.

Sur les réseaux sociaux, les mots de Dimitri Pavadé ont largement été relayés. Et salués. A l’image de la judoka Clarisse Agbegnenou qui le félicite pour sa prise de parle : «Ne change jamais !!!! Merci d’être qui tu es». Ou du coéquipier de l’athlète, Arnaud Assoumani, champion paralympique de saut en longueur à Pékin (T46), qui lui écrit en commentaire : «Tu étais déjà une inspiration, tu deviens aujourd’hui une icône et un modèle pour des millions d’autres personnes.»