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JO : le judo français en fanfare, la planche à voile et les équipes à l’honneur

Jeux Olympiques de Tokyo 2021dossier
Les judokas français clôturent leur belle semaine par une seconde médaille d’or dans l’épreuve par équipe mixte face aux Japonais dans leur antre mythique du Nippon Budokan. La planche à voile, l’escrime et le rugby à VII récoltent quatre médailles d’argent. Le triathlon mixte touche le bronze.
L'équipe de France mixte de judo célèbre son titre de champion olympique samedi 31 juillet au Nippon Budokan de Tokyo. (Jack Guez/AFP)
publié le 31 juillet 2021 à 9h47
(mis à jour le 31 juillet 2021 à 14h45)

Judo. Emmenés par Clarisse Agbegnenou, médaillée d’or en individuel, et Teddy Riner, qui a confirmé ses bonnes dispositions malgré sa déception de la veille dans la catégorie des + 100 kg, les judokas bleus concluent sur un exploit une semaine intense et fructueuse. Face aux grandissimes favoris japonais aux neuf titres individuels de champion olympique depuis le début des Jeux, les Bleus ont vécu une journée «magique». Cette épreuve mixte, symbole parmi d’autres de la volonté du Comité international olympique de faire plus de place aux femmes et d’aller vers la parité, faisait ses débuts aux Jeux. Avec huit distinctions en huit jours, le judo français est à ce stade, et de loin, le premier pourvoyeur en médailles de la délégation française à Tokyo. Lire notre compte rendu de la finale.

Escrime. Pas d’exploit mais une médaille d’argent, la première de leur histoire, pour les escrimeuses de l’équipe de France de sabre qui ont cédé samedi face aux tenantes du titre russes (45-41). En individuel cette semaine, les Russes Sofia Pozdniakova et Sofia Velikaya étaient montées sur les deux plus hautes marches sur le podium du sabre. Samedi, les sabreuses du Comité olympique russe (ROC) n’ont pas failli. «Là on est tristes parce qu’on vient de perdre, c’est sûr, mais on va pouvoir le dire, franchement, on est fières de nous», a lancé Manon Brunet, déjà médaillée de bronze en individuel, sur France Télévisions, donnant d’ores et déjà rendez-vous dans trois ans à Paris.


Planche à voile. Charline Picon était assurée d’empocher la médaille de bronze samedi sur le plan d’eau du port d’Enoshima. En remportant l’ultime régate de ces Jeux, elle a grimpé une marche supplémentaire sur le podium et finit avec l’argent derrière la Chinoise Lu Yinxiu. Cinq ans après son sacre à Rio, la Charentaise n’a pas réussi son pari, deux titres olympiques d’affilée. Mais A 36 ans, la véliplanchiste, revenue à la compétition au printemps 2018 après une pause maternité et la naissance de sa fille, Lou, signe une performance de tout premier plan dans la continuité de ses précédentes sorties au plus haut niveau (2e en 2018, 2e en 2020 et 3e en 2021 lors de trois des quatre derniers championnats du monde). Dans l’histoire des jeux modernes, elle est la première Française à remporter deux médailles en voile. Notre guide sur les épreuves de voile olympique.

Lui succédant sur le plan d’eau d’Enoshima, le Néo-Calédonien Thomas Goyard a connu un samedi émotionnellement tendu. Disqualifié pour avoir volé le départ, il a assisté à la fin de la course en spectateur mais au final, par le jeu compliqué de la notation, s’empare de l’argent. L’or va au Néerlandais le Néerlandais Kiran Badloe qui a survolé toutes les régates de la semaine.

Rugby à VII. Pas de miracle pour l’équipe de France de rugby à VII, qui s’est inclinée samedi en finale du tournoi olympique face aux Néo-Zélandaises. Mais la médaille d’argent est historique pour le rugby bleu. «Il faut qu’on soit fières de ce qu’on a fait, du chemin parcouru, comment après match Fanny Horta, la capitaine des Bleues, au micro de France Télévisions. «On est forcément déçues à l’issue de ce match parce que c’était vraiment notre objectif. Bravo à la Nouvelle-Zélande pour cette victoire. Après, je pense qu’on a montré en tout cas de belles valeurs.»

Triathlon. Les triathlètes attendaient ça depuis l’an 2000 et l’apparition de leur discipline au programme des JO. Depuis Sydney-2000, les Bleus nageaient, pédalaient et couraient en vain après ce podium olympique alors qu’ils sont triples champions du monde en titre de la spécialité et s’offrent des podiums individuels dans tous les Championnats et Coupe du monde ou presque. L’affront est lavé : l’équipe de France de triathlon composée de Léonie Périault, Dorian Coninx, Cassandre Beaugrand et Vincent Luis, a remporté la première médaille de son histoire lors du relais mixte en terminant troisième derrière la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.

Athlétisme. «Je me voyais dans l’avion ce soir pour rentrer en France. Le contexte était encore plus dur que ce que j’aurais pu imaginer […] Je n’ai jamais connu un concours aussi dur depuis longtemps.» Renaud Lavillenie a tremblé, Renaud Lavillenie a fait peur, mais Renaud Lavillenie s’est qualifié après un saut à 5 m 75. Fragilisé par une entorse dans la dernière ligne de sa préparation, le perchiste français, médaillé d’or à Londres en 2012, médaillé d’argent quatre ans plus tard à Rio, a difficilement effacé sa première barre placée à 5 m 50 lors des qualifications du saut à la perche. C’est fini en revanche pour son frère Valentin et pour Ethan Cormont. Renaud Lavillenie sera le seul Tricolore sur le sautoir du stade olympique pour la finale, programmée mardi prochain à partir de 12h20. Notre rencontre avec Lavillenie.

Dans la même veine, le champion du monde 2017 du 800 m Pierre-Ambroise Bosse est passé par un trou de souris en séries, à l’inverse de Mélina Robert-Michon, vice-championne olympique du lancer du disque, éliminée dès les qualifications pour ses sixièmes Jeux olympiques à 42 ans.

Dans l’immédiat, place au sprint avec le 100 m féminin, épreuve reine du sport roi. La finale, programmée à 14h50, semble promise aux Jamaïcaines. Mais entre Shelly-Ann Fraser-Pryce, en quête d’un troisième titre olympique après Pékin-2008 et Londres-2012 (qui en ferait l’égal de son compatriote Usain Bolt), et Elaine Thompson-Herah, les paris sont ouverts.

Tableau des médailles. Une médaille d’or, quatre médailles d’argent, une de bronze : la délégation française est passée ce samedi à 19 médailles depuis le début des Jeux, le 23 juillet dernier, dont quatre en or (l’équipe mixte et Clarisse Agbégnénou en judo, Matthieu Androdias et Hugo Boucheron en aviron et l’épéiste Romain Cannone). S’y ajoutent neuf breloques en argent (les judokas Amandine Buchard, Sarah-Léonie Cysique et Madeleine Malonga, les véliplanchistes Charline Picon et Thomas Goyard, les équipes de France féminine de fleuret et de sabre, l’équipe de France de rugby à VII et les rameuses Laura Tarantola et Claire Bové) et six en bronze (les judokas Teddy Riner, Romane Dicko et Luka Mkheidze, l’équipe mixte de triathlon, la taekwondiste Althéa Laurin, l’escrimeuse Manon Brunet).

Natation. Comme la veille en série, Florent Manaudou a assuré en demi-finale du 50 m nage libre, l’hypersprint de la natation. Le Français s’est qualifié pour la finale la nuit prochaine en signant le deuxième temps derrière l’intouchable Américain Caeleb Dressel. Champion olympique sur la distance à Londres en 2012 puis médaillé d’argent à Rio quatre ans plus tard, Manaudou s’est offert un break de deux ans et demi et un détour par le handball avant de se relancer dans la discipline qui l’a vu naître médiatiquement, dans l’ombre de sa sœur Laure puis par ses propres performances. A 30 ans, il dit ne chercher à Tokyo que du plaisir, et ajoute que ses performances en découleront. «J’ai décidé de lâcher prise après les Championnats de France (mi-juin) parce que je ne suis pas revenu pour souffrir, ni dans l’eau ni en dehors. Je suis revenu pour vivre des émotions, mais cette année a été pleine d’émotions négatives et pas simples à gérer», a-t-il dit après sa course. Notre décryptage du 50 m.

Tennis. Il était le grandissime favori du tournoi olympique, il chassait un Grand Chelem doré (l’Open d’Australie, Roland-Garros, Wimbledon, l’US Open plus une médaille d’or aux Jeux sur la même année) que seule l’Allemande Steffi Graf a réussi, en 1988. Tous les rêves de Novak Djokovic se sont effondrés vendredi quand l’Allemand Alexander Zverev l’a sorti en demi-finale. Ce samedi, le Serbe s’est incliné dans le match pour la médaille de bronze face à l’Espagnol Pablo Carreno 6-4, 6-7 (8/6), 6-3 et échoue au pied du podium comme à Londres en 2012. Pas de médaille en double non plus, puisqu’il a déclaré forfait avant la petite finale. Il quitte le Japon bredouille et avec une blessure à l’épaule gauche, selon la Fédération internationale de tennis. «J’espère que physiquement, cela ne me posera pas de problèmes à l’US Open [30 août-12 septembre, ndlr], mais c’est quelque chose dont à l’heure actuelle je ne suis pas encore sûr», a déclaré le numéro un mondial, , expliquant que la baisse subite de son niveau de jeu était «également due à l’épuisement, mental et physique».

Gymnastique. Nouveau forfait pour Simone Biles : après avoir renoncé au concours général des Jeux olympiques de Tokyo, la superstar de la gymnastique américaine a fait samedi une croix sur ses deux prochains rendez-vous, programmés ce dimanche. La reverra-t-on en compétition durant ces JO dont elle devait être l’une des attractions principales ? Alors qu’elle était qualifiée pour six finales individuelles, il n’en reste désormais plus que deux à son programme, puisqu’elle a renoncé samedi à celles du saut et des barres asymétriques qui ont lieu dimanche. «Après des nouvelles discussions avec l’encadrement médical, Simone Biles a décidé de déclarer forfait pour les finales du saut et des barres asymétriques», a expliqué la Fédération américaine de gymnastique sur Twitter.