Des bassins sans eau dont le fond se pare d’une pellicule verdâtre et de détritus. Une grande partie des sites construits dans la périphérie d’Athènes pour les Jeux olympiques de 2004 font grise mine. Au nord comme au sud, les stades aux lignes futuristes sont dégradés, leurs sièges désespérément vides et autour des bâtiments délaissés, les pelouses sont recouvertes de mauvaises herbes. «Le sentiment qui prévaut est celui de l’abandon», soupire Athanase Contargyris. Pour l’ancien porte-parole d’Attac Grèce, «il n’y a jamais eu de prévision en ce qui concerne l’utilisation des infrastructures sportives après les Jeux.»
Il y a vingt ans, la Grèce accueillait avec fierté la compétition mondiale, prenant une revanche sur l’histoire de l’olympisme. Athènes avait tenté d’obtenir les Jeux de 1996, cent ans pile après que les premières olympiades modernes sur son sol avant d’être écartée en raison d’un mélange de pressions américaines et d’instabilité économique. Atlanta avait remporté la mise. Alors quand Athènes coiffe Rome au poteau pour les Jeux de 2004, c’est l’euphorie.
«Ces travaux gigantesques ont plombé les finances publiques»
Sorti depuis 1974 de la dictature des colonels, le pays entame alors une modernisation à marche forcée mais les infrastructures peinent à sortir de terre. Pour tenir les délais, les organisateurs sont contraints d’accélérer encore plus dans la dernière année avant la cérémonie d’ouverture même s’ils recyclent le Stade panathénaïque, dans le cœur de la capitale, qui avait déjà accueilli les JO de 189