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Géopolitique

Jeux olympiques 2024 : la Fédération russe de lutte annonce son retrait

Les lutteurs russes se retirent de la compétition. Dénonçant «des restrictions infondées», la Fédération a annoncé ce 6 juillet qu’aucun de ses athlètes ne se rendrait à Paris.
Le lutteur russe Zaur Uguev, le 5 août 2021 à Chiba, au Japon. (Maddie Meyer/Getty Images. AFP)
publié le 6 juillet 2024 à 16h43
(mis à jour le 6 juillet 2024 à 16h44)

«Une décision prise à l’unanimité.» Ce samedi 6 juillet, la Fédération russe de lutte a annoncé qu’aucun de ses athlètes ne se rendrait aux Jeux olympiques de Paris (26 juillet-11 août). La raison : sur dix-huit lutteurs, seuls dix ont obtenu l’autorisation d’y participer. Seize avaient pourtant obtenu leur licence olympique et espéraient se joindre à la compétition. Celle-ci est accordée par le Comité international olympique (CIO) selon des critères très stricts lorsqu’il s’agit de sportifs russes. Ni leur drapeau ni leur hymne national ne sont autorisés. Ils sont obligés de concourir sous dossard «AIN» (pour Athlètes indépendants neutres) et sont interdits de cérémonie d’ouverture le 26 juillet.

Des conditions établies l’hiver dernier afin de vérifier le passif des sportifs et de contrôler, entre autres, s’ils n’avaient pas soutenu la guerre en Ukraine. «Nous n’acceptons pas le principe non sportif de la sélection sur lequel se basait le CIO en établissant sa liste d’athlètes autorisés et dont l’objectif est de saper l’unité de notre équipe», a expliqué la Fédération dans un communiqué, dénonçant «des restrictions infondées».

«Parodie de compétition»

Dans la liste des lutteurs russes autorisés à participer, le CIO a notamment exclu les plus redoutables, à l’instar du double champion olympique Abdulrashid Sadulaev ou du double champion du monde Zaur Uguev. Le premier s’était vu exclu des qualifications pour les Jeux de Paris en raison de son soutien à la guerre en Ukraine, avait précisé le CIO début avril.

Ainsi, «le monde unifié de la lutte a perdu sa dernière chance de voir une compétition entre les plus forts lors des JO», a estimé la Fédération russe de lutte. Dans ce contexte, la présidence a organisé une réunion débouchant sur le retrait total des lutteurs. «Ce ne sont pas des Jeux olympiques, c’est une parodie de compétition», a affirmé le président de la Fédération russe de lutte, Mikhaïl Mamiashvili. Et de s’insurger contre la «dictature injustifiée du CIO» qui définit elle-même «la composition des sélections», ce qui est «déjà trop».

Forcés de concourir sous bannière neutre, de nombreux athlètes russes ont déjà choisi de renoncer, dénonçant des critères «discriminatoires». C’est le cas de la Fédération russe de judo qui a refusé le 1er juillet d’envoyer ses athlètes aux JO. D’autres ont vu la porte olympique se fermer en raison de leur soutien à l’assaut russe ou parce qu’ils sont dans des clubs liés aux forces armées ou de sécurité, au regard des conditions fixées par le CIO.