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Libération
Reportage

Jeux paralympiques 2024 : à Reims, la «famille» de l’équipe des réfugiés veut incarner «une voix d’espoir»

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Avant le début des Jeux le 28 août, le Creps de Reims accueille la plus grande équipe de réfugiés jamais constituée. Saluant un camp d’entraînement inédit, les huit parathlètes venus du Cameroun, d’Afghanistan ou de Colombie se préparent au mieux tout en apprenant à se connaître.
L'équipe de réfugiés pour les Jeux paralympiques, le 19 août à Reims. De gauche à droite : le taekwondoïste Hadi Hassanzada, le lanceur du poids Salman Abbasiki, le paratriathlète Ibrahim Al Hussein, l'haltérophile Hadi Darvish, le pongiste Sayed Amir Hossein Pour, le sprinter Guillaume Junior Atangana (Para athlétisme) accompagné de ses guides Donard Ndim Nyamjua et Israel Harrison, l'escrimeur en fauteuil Amelio Castro Grueso. (Florence Brochoire/Libération)
par Clara Grégoire, envoyée spéciale à Reims (Marne)
publié le 20 août 2024 à 18h11

Lunettes occultantes sur les yeux, Guillaume Junior Atangana s’élance une nouvelle fois dans le couloir de la piste d’athlétisme bleue. Montée de genoux, jambes tendues, fentes avant… Depuis une vingtaine de minutes, l’athlète malvoyant enchaîne les gammes sous le soleil matinal de Reims (Marne). A chaque foulée, son guide lui frôle l’épaule avec une synchronie parfaite, les doigts reliés à ceux du sportif par une petite cordelette. «Allez, encore une dernière !» lance Donard Ndim Nyamjua, devant une poignée de caméras et de journalistes. A quelques mètres de là, Sayed Amir Hossein s’échauffe lui aussi. Raquette de ping-pong en main et genoux fléchis, le sportif contre les attaques lancées par son entraîneur. A chaque rebond, le bruit de la balle cognant la table résonne dans le vaste gymnase du Centre de ressources, d’expertise et de performance sportive (Creps) de Reims.

Traditionnellement dédié à entraîner les espoirs du sport français, le centre marnais accueille du 12 au 21 août l’équipe paralympique des réfugiés, pour un stage de préparation. Cet été, huit athlètes porteront le traditionnel vêtement blanc orné des couleurs paralympiques. De quoi constituer «la plus grande équipe de réfugiés paralympiques de l’histoire !» répètent fièrement les attachés de presse. Au moment de la création de la délégation, lors des Jeux paralympiques de Rio en 2016, seuls deux athlètes faisaient partie de la sélection.