Lunettes occultantes sur les yeux, Guillaume Junior Atangana s’élance une nouvelle fois dans le couloir de la piste d’athlétisme bleue. Montée de genoux, jambes tendues, fentes avant… Depuis une vingtaine de minutes, l’athlète malvoyant enchaîne les gammes sous le soleil matinal de Reims (Marne). A chaque foulée, son guide lui frôle l’épaule avec une synchronie parfaite, les doigts reliés à ceux du sportif par une petite cordelette. «Allez, encore une dernière !» lance Donard Ndim Nyamjua, devant une poignée de caméras et de journalistes. A quelques mètres de là, Sayed Amir Hossein s’échauffe lui aussi. Raquette de ping-pong en main et genoux fléchis, le sportif contre les attaques lancées par son entraîneur. A chaque rebond, le bruit de la balle cognant la table résonne dans le vaste gymnase du Centre de ressources, d’expertise et de performance sportive (Creps) de Reims.
Traditionnellement dédié à entraîner les espoirs du sport français, le centre marnais accueille du 12 au 21 août l’équipe paralympique des réfugiés, pour un stage de préparation. Cet été, huit athlètes porteront le traditionnel vêtement blanc orné des couleurs paralympiques. De quoi constituer «la plus grande équipe de réfugiés paralympiques de l’histoire !» répètent fièrement les attachés de presse. Au moment de la création de la délégation, lors des Jeux paralympiques de Rio en 2016, seuls deux athlètes faisaient partie de la sélection.