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Les épreuves d’escrime fauteuil commencent ce mardi au Grand Palais, qui devrait de nouveau faire le plein après avoir été un des chaudrons des Jeux olympiques. La perspective réjouit Sébastien Barrois, l’entraîneur et manager de la performance de l’équipe de France, qu’on a sondé en amont des Paralympiques. Celui qui a été précédemment manager des équipes de France d’escrime, loue la version fauteuil, une discripline «très spectaculaire» selon lui «pas estimée à sa juste valeur».
Quelles sont les chances de l’équipe de France en escrime fauteuil ?
On a sept qualifiés, et comme on figure dans le top 5 mondial en épée hommes, épée femmes et fleuret hommes, tous sont potentiellement médaillables. Mais la concurrence est féroce, qu’elle soit asiatique (notamment chinoise) ou européenne. On a fait de belles choses au cours des quatorze derniers mois, des podiums, on a battu les meilleurs, décroché trois médailles aux championnats du monde. La priorité est que nos tireurs kiffent, on va vivre quelque chose d’exceptionnel au Grand Palais, avec 5 000 spectateurs derrière nous. Disons que repartir avec trois à cinq médailles serait génial.
Tirer dans ces conditions peut être impressionnant…
On espère bien que ça va porter nos équipes comme l’ont été les équipes valides. Bien sûr, c’est impressionnant de se produire devant un public aussi nombreux, mais certains d’entre eux sont expérimentés, Maxime Valet, Damien Tokatlian, Ludovic Lemoine. Les autres pourraient être un peu inhibés, mais les championnats d’Europe organisés en mars à la halle Georges-Carpentier, avec 3 000 à 4 000 spectateurs, dont pas mal d’enfants qui criaient, ont été une bonne occasion de se familiariser à ce type d’atmosphère. C’est surtout pour les plus jeunes que la question se pose, on a des émotives et des émotifs… Mais bon, être chez nous est tout de même un avantage, et nous leur tenons le discours suivant : «Il faut en profiter, c’est une occasion unique, la chance d’une vie de faire découvrir notre discipline.» Ils sont à la fois les ambassadeurs de l’escrime et du handisport. De toute façon, comme dans tous les sports d’opposition, ce sera le mental qui fera la différence, la capacité à se dépasser et à se faire mal. La force mentale, tous les athlètes l’ont, mais les para-athlètes ont connu des choses, des parcours qui font qu’ils relativisent plus et qu’ils voient les choses différemment : il faut vraiment avoir envie, quand le seul fait de venir s’entraîner est compliqué.
Comment se porte la discipline en France ?
L’escrime fauteuil en France, c’est environ 600 pratiquants. On a été parmi les pays précurseurs, là on est en plein développement, avec ces dernières années un accent mis sur les jeunes. D’ailleurs, parmi nos qualifiés, on a deux filles de moins de 26 ans, et on a un vrai vivier qui fait que je crois aussi beaucoup en nos chances pour les Jeux de Los Angeles. L’escrime fauteuil s’est aussi professionnalisée dans l’encadrement et dans les méthodes, par exemple avec la mise en place d’une grosse bibliothèque vidéo pour décrypter et analyser le jeu des tireurs étrangers. Mais on est en concurrence avec des grosses machines (la Chine, les pays de l’Est) qui ne nous ont pas attendus…