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Libération
Rude concurrence

Jeux paralympiques 2024 : en escrime fauteuil, du dépit pour l’épée tricolore

Après les déceptions de la semaine, aucun des quatre escrimeurs français en lice n’a atteint le podium ce vendredi 6 septembre. Les combats de samedi, par équipes, font figure de dernière chance pour les Bleus, qui n’ont obtenu qu’une médaille de bronze au fleuret en individuel.
Clémence Delavoipière contre l'escrimeuse thaïlandaise Aphinya Thongdaeng, le 6 septembre au Grand Palais, à Paris. (Gonzalo Fuentes/REUTERS)
publié le 6 septembre 2024 à 18h16

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Nouvelle journée sans médaille pour l’escrime fauteuil tricolore, qui n’en a pour l’heure décroché qu’une, jeudi : le bronze à l’épreuve du fleuret par équipes hommes. Le programme de ce vendredi 6 septembre était l’épée en individuel, et les Bleus ont calé, côté femmes comme côté hommes. Au grand dam d’un Grand Palais qui a de nouveau joué le troisième mousquetaire. «Comment ça va ? Ça ira mieux après les Jeux», grince Brianna Vidé, à la sortie du match de repêchage perdu dans l’après-midi, contre la Thaïlandaise Aphinya Thongdaeng. L’escrimeuse toulousaine ajoute : «C’est difficile à digérer parce que je me suis sentie limitée dans mes mouvements, par des cartons qui ne me parlent pas. Comme je suis très mobile sur le fauteuil [avec lequel le bretteur doit toujours rester en contact d’au moins une fesse, ndlr], j’ai l’habitude de prendre des cartons mais là, j’en ai pris avec un arbitre et pas avec l’autre…»

Cette incompréhension de l’arbitrage est une répétition. Jeudi, après que l’équipe féminine de fleuret a échoué en quart de finale contre la Hongrie, Brianna Vidé qui en est la meneuse déplorait déjà «un match difficile avec un jugement qui n’était pas du tout en notre faveur et qui n’était pas au niveau des Jeux, comme hier. Ce sont les mêmes arbitres que pour le match que j’ai perdu [au fleuret en individuel la veille]». Maxime Valet s’est aussi plaint de certaines décisions lors de son dernier match de fleuret, mardi.

«Aucun match n’est facile»

Cela dit, Brianna Vidé souligne que les forces en présence sont considérables : «Franchement, quand je suis en chambre d’appel et que je regarde les noms de toutes les athlètes en lice, aucun match n’est facile, je n’ai envie de rencontrer aucune des quinze.» Ses coéquipières Clémence Delavoipière et Cécile Demaude ont aussi fait les frais de cette concurrence, emmenée par la Chine. Alors, quand un confrère lui lance «Demain [samedi], il faut absolument aller chercher une médaille !» à l’occasion de l’épée par équipe, la championne renvoie, comme on conjure le mauvais sort : «Des médailles, on en a fait, on est vice-champions d’Europe, aux mondiaux on ne finit pas loin, on perd 45-44, on finit quatrièmes… Les breloques, ce n’est pas grave, on finit par les ranger dans un placard, le Grand Palais en revanche, ça fait des souvenirs irremplaçables.»

Brianna Vidé, tout comme Yohan Peter, perdant dans le tableau masculin de l’épée, ont fait corps avec le public, manifestement très à l’aise. Elle confirme, en pointant l’intérêt tactique : «On a travaillé cet aspect en préparation mentale. On a un public très “franco-encourageant” on va dire, alors si je ne joue pas avec lui quand j’ai des moments de “down” et de doute… Quoi de mieux que de chauffer la salle et d’avoir du bruit, ce qui nous accorde peut-être trente secondes de plus [avant de combattre] parce que l’arbitre ne peut pas dire le ’“Allez”. Ça me permet de souffler, d’emporter toute cette bonne énergie et d’expulser la mauvaise dont je n’ai pas besoin sur la piste.»