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Tennis de table

Jeux paralympiques 2024 : l’argent pour le pongiste Lucas Didier, la quatrième médaille de la famille

Petit frère du nageur triple médaillé Ugo Didier, Lucas est monté sur la deuxième marche du podium ce samedi 7 septembre après s’être incliné en finale du tournoi de para-tennis de table (catégorie S9).
Lucas Didier ce samedi 7 septembre lors de sa demi-finale des Jeux paralympiques. (Maria Abranches/Reuters)
publié le 7 septembre 2024 à 17h24

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La marche était trop haute, l’équation insolvable. Avant même d’entrer dans une salle bouillante et pleine à craquer ce samedi 7 septembre, dans le hall 4 du parc des expositions de la porte de Versailles, dans le sud de Paris, Lucas Didier savait bien que le défi qui s’offrait à lui était impossible : faire vaciller celui qui ne vacille jamais, déboulonner l’indéboulonnable. Face à lui, en finale de la catégorie S9 se présentait le Belge Laurens Devos, 24 ans, double champion paralympique, invaincu depuis plus de sept ans chez les para, et 413e mondial chez les valides. Le Français disait espérer «le bousculer, au moins, un petit peu». On ne l’a pas franchement vu : peu après 17 heures, Laurens Devos a plié l’affaire en trois sets (9-11 ; 7-11 ; 7-11) et s’est adjugé sa troisième médaille d’or paralympique consécutive – il n’avait que 16 ans lors de son premier sacre, à Rio.

Cette franche défaite, Lucas Didier ne l’a pas mal vécue. Au contraire même : plus tôt dans la journée, juste après avoir écarté en cinq sets l’Australien Ma Lin, il nous avait confié sa surprise, presque, de se retrouver en finale paralympique. Sa demie, il l’avait abordée «défaitiste» avec comme simple objectif de «rester le plus longtemps possible sur l’aire de jeu» pour profiter d’un public qu’il craint de ne jamais retrouver – 7 000 personnes qui crient votre nom et sautent à chaque point, ça n’arrive pas tous les jours.

Au-delà d’un argent garanti, la plus prestigieuse médaille ramenée par la délégation française de para-tennis de table lors de ces Jeux, la qualification en finale lui offrait donc surtout une petite demi-heure de rab, une ultime montée d’adrénaline, une dernière ovation. «Ce public depuis le début des Jeux, c’est quelque chose de fou. On a l’impression que chaque spectateur a bu de la potion magique, souriait l’expérimentée française Thu Kamkasomphou (55 ans) après la demi-finale de Didier. Ils sont tous là à nous encourager non-stop pendant quatre heures, dès qu’un Français joue… Je ne sais pas si on revivra ça un jour.»

Des parents cantonnés à la piscine

Cette médaille d’argent est aussi la quatrième pour la prolifique famille Didier. Ces dix derniers jours, on avait beaucoup parlé d’Ugo, l’aîné de la fratrie, qui souffre du même handicap (il est né avec des pieds bots et une atrophie des mollets) et qui enchaîne les podiums en natation : un titre sur le 400 mètres nage libre, deux deuxième place sur 100 mètres dos, et 200 mètres quatre nages. Avec sa médaille d’argent, Lucas s’est lui aussi fait un prénom.

Son unique finale, ses parents l’ont pourtant suivie à quelques kilomètres de là, depuis les gradins de l’Arena de La Défense, où Ugo Didier dispute ce samedi soir (à 20h34) sa dernière course des Jeux, le relais mixte 4x100 m nage libre. N’y voyez là aucune préférence entre leurs rejetons : «C’est moi qui les ai envoyés là-bas, ça me stresse trop quand ils sont avec moi, nous disait Lucas Didier ce samedi en fin de matinée. A force, ils savent faire : ils gardent un œil sur mon match en vidéo, l’autre sur la piscine.»