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Il n’y avait pas grand monde autour du court 14 de Roland-Garros, le 8 juin, en début d’après-midi. A vue de nez, une centaine de curieux, tout au plus, avaient posé leurs fesses sur les inconfortables bancs en bois pour voir la finale du tournoi masculin de tennis fauteuil. C’est peu, mais Tokito Oda s’en fichait. Entre chaque parpaing envoyé vers Gustavo Fernández, un Argentin de 30 ans aux bras gros comme les cuisses d’un rugbyman, le Japonais de tout juste 18 ans haranguait le maigre public, comme s’il jouait sur le court Philippe-Chatrier, devant des tribunes pleines à craquer. Tout showman qu’il est, l’adolescent avait même prévu un petit mot, écrit sur une petite bandelette qu’il a tendue en direction des spectateurs, à peine la balle de match remportée et le Grand Chelem parisien avec. En plissant les yeux, on pouvait y lire : «Je t’aime Paris».

Phénomène de précocité, vainqueur de son premier Grand Chelem en juin 2023, à Paris, à 17 ans et 34 jours (il en compte désormais quatre à son palmarès), aujourd’hui numéro 2 mondial, Tokito Oda est un gamin à l’ego gonflé à bloc qui vit pour le spectacle. Quand on le rencontre au printemps dans les allées de Roland-Garros, il se balade en fauteuil la tête enfoncée dans la capuc