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Jeux paralympiques 2024 : les règles du cécifoot, la voix des filets

Jeux paralympiques - Les règles des épreuvesdossier
Pendant les Jeux, «Libé» vous raconte le fonctionnement parfois particulier des différentes disciplines. Focus sur le cécifoot, pour l’instant réservé aux hommes aux paralympiades, qui oppose des joueurs malvoyants ou aveugles guidés par la parole, sauf le gardien.
Le joueur brésilien Jardiel Soares (numéro 11) lors d'un match contre l'équipe de France, en août 2023 à Birmingham, au Royaume-Uni. (Eileen Langsley/Popperfoto. Getty Images)
publié le 26 août 2024 à 11h59

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Et à la fin, c’est le Brésil qui gagne. Côté résultat, c’est grosso modo la principale règle à retenir du cécifoot depuis son instauration aux Jeux paralympiques en 2004. Quintuple médaillée d’or (en autant de tournois paralympiques), la Seleçao règne sur ce sport dont elle a inventé les règles dans les années 60. Précision regrettable : les femmes n’ont toujours pas leur tournoi paralympique.

Mais intéressons-nous de plus près au jeu et aux principes qui le régissent. Opposant deux équipes de cinq joueurs (quatre sont malvoyants ou aveugles, le gardien a lui toutes ses facultés visuelles), le cécifoot se joue sur un terrain aux dimensions de hand (40 m de long, 20 m de large) lors de deux mi-temps de quinze minutes. Le chrono s’arrête à chaque coup de sifflet de l’arbitre ou sortie de balle. L’espace de jeu est bordé dans sa longueur par deux barrières, faisant entièrement partie du jeu. Les cages font 3 m de large pour 2 m de haut. Contrairement au foot à onze, il n’y a pas de hors-jeu. Par souci d’égalité, les joueurs de champ portent chacun un pansement oculaire, ainsi qu’un masque occultant. Noir complet garanti.

Sur votre écran (ou dans les gradins du stade devant la tour Eiffel, pour les plus chanceux), une prouesse collective et auditive prend forme. Au cécifoot, la communication, et par corollaire l’ouïe, sont essentielles. Entre les protagonistes d’abord, la règle du «voy» est fondamentale : lorsqu’ils se déplacent vers le porteur de balle, les joueurs ont pour obligation de se signaler par ce mot. Cela évite les chocs brutaux entre eux, potentiellement sources de blessures. «Certains essayent de gruger, nous explique Toussaint Akpweh, le coach des Bleus. Un joueur va arriver fortement sur un adversaire en se signalant tardivement. Ça crée une forte perturbation pour le porteur de balle.» Et peut-être sanctionné par l’arbitre. Chaque équipe a le droit à cinq fautes collectives par mi-temps, au-delà, la moindre faute supplémentaire provoque un pénalty à huit mètres.

Au cécifoot, les personnes voyantes participent aussi au jeu : le gardien est autorisé à parler quand la balle est dans la zone défensive, quand elle est dans une zone médiane, c’est au coach de hausser la voix, et dans la zone de finition (c’est-à-dire les douze derniers mètres), un assistant de l’entraîneur placé derrière le but donne ses consignes pour trouver le chemin des filets. «Les informations données doivent être précises, car le joueur ne s’arrête pas pour écouter. On donne des mots, pas des phrases», détaille Akpweh. Ensuite, et bien… c’est du foot : beau jeu, dribbles, petits ponts et mauvaise foi au menu.