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Jeux paralympiques 2024 : les règles du goalball et son ballon à grelots

Pendant les Jeux de Paris, «Libé» vous aide à comprendre les différentes épreuves. Focus sur la discipline à la croisée du handball, du bowling et de la balle aux prisonniers, pratiquée par les personnes avec une déficience visuelle.
La joueuse brésilienne Moniza Aparecida de Lima (au premier plan) lors du match pour la médaille de bronze aux Jeux de Tokyo, en 2021, perdu face au Japon. (Kiyoshi Ota/Getty Images. AFP)
publié le 26 août 2024 à 11h59
(mis à jour le 29 août 2024 à 9h41)

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Des sports comme le goalball, il n’y en a pas deux. Ce n’est pas une expression toute faite : la boccia mise à part, toutes les disciplines présentes aux Jeux paralympiques de Paris ont un équivalent aux Jeux olympiques. Le goalball, lui, n’en a pas : il n’y a que du 29 août au 5 septembre que vous pourrez en voir à Paris, dans l’immense parc des expositions de la porte de Versailles. Créée au sortir de la Seconde Guerre mondiale par des vétérans qui avaient perdu la vue, cette discipline à la croisée du handball, du bowling et de la balle aux prisonniers n’est ouverte qu’aux personnes qui ont moins de 10 % d’acuité visuelle ou un champ de vision limité.

Sur le papier, le principe est simple : sur une aire de jeu de la taille d’un terrain de volley, six joueurs se font face (trois dans chaque équipe), les yeux bandés pour s’assurer qu’ils y voient tous la même chose (à savoir, rien). L’objectif pour l’équipe qui attaque est de faire rouler un ballon de 1,25 kg rempli de grelots dans l’immense but adverse (neuf mètres de large pour 130 cm de haut). Celle qui défend doit à l’inverse empêcher le ballon de venir s’échouer dans ses filets, ses trois joueurs faisant office de gardien pouvant plonger et utiliser toutes les parties de leur corps pour le stopper. Une fois le lancer effectué, qu’il y ait but ou non, les rôles s’inversent : l’équipe qui attaquait défend, et vice versa.

Comme tout se joue au bruit du ballon, les spectateurs sont, entre les arrêts de jeu, réduits au silence complet. Un point peut même être rejoué si l’arbitre estime que les joueurs ont été dérangés par le public. Les plus de 5000 personnes qui pourront garnir les gradins à chaque match porte de Versailles sont prévenues.

Seulement 200 licenciés en France

En plus du bruit du ballon, les joueurs se repèrent sur le terrain grâce à la texture spécifique des lignes (chaque équipe doit rester dans sa zone). Les rencontres se jouent en deux mi-temps de douze minutes, avec, comme en basket, des arrêts de jeux à chaque changement, sortie ou but (un match dure en général autour d’une heure). Une fois le ballon récupéré, les joueurs ont dix secondes pour le relancer – manière de rendre les matchs plus dynamiques. Impossible de le lancer en cloche : le ballon doit rebondir au moins une fois de chaque côté du terrain avant d’atteindre les filets adverses. Si ces règles ne sont pas respectées, un penalty est sifflé pour l’équipe adverse. Dans cette situation, un seul joueur fait office de gardien, ce qui rend le grand but particulièrement ouvert.

Si les équipes de France féminine et masculine participent à la compétition, difficile d’imaginer une médaille des tricolores en goalball. Bien que présente aux Jeux paralympiques depuis 1976, la discipline est dans l’Hexagone toute nouvelle : on compte seulement 200 licenciés en France et les Bleus n’ont jamais eu de résultat majeur en compétition internationale.