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Jeux paralympiques 2024 : les règles du para-judo, sur ses gardes

Jeux paralympiques - Les règles des épreuvesdossier
Pendant les Jeux, «Libé» vous raconte le fonctionnement parfois particulier des différentes disciplines. Focus sur le para-judo, réservé aux athlètes malvoyants ou aveugles, selon les mêmes règles que les valides. A une exception près : les deux judokas ont leur garde déjà installée à chaque début de séquence de combat.
Sandrine Martinet aux prises avec la parajudoka chinoise Li Liqing en quarts de finale des Jeux de Tokyo, en 2021. (Philip Fong/AFP)
publié le 26 août 2024 à 11h59

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Sandrine Martinet parle de «deux vérins» : une main au niveau de la manche, l’autre sur le revers du judogi de l’adversaire. C’est dans cette position que commence chaque séquence de combat en para-judo, apparu dans le programme paralympique en 1988 chez les hommes, en 2004 pour les femmes, et réservé exclusivement aux personnes atteintes d’une déficience visuelle. En or à Rio en -52 kg, et trois fois vice-championne paralympique, la judoka française détaille cette position de départ, seule différence avec le judo de Teddy Riner, Clarisse Agbegnenou, Shirine Boukli et consorts : «Comme on n’a pas la capacité visuelle à anticiper le mouvement de l’adversaire, on est obligés de partir garde installée. A chaque intervention de l’arbitre, on se replace au centre dans cette position.» Les juges au bord du tatami ont aussi la charge de prévenir oralement lorsque les combattants se rapprochent des limites de la zone de combat.

«Ça se joue en un millième de seconde»

A part cette subtilité au moment du «hajime» («commencez») de l’arbitre, les judokas ont les mêmes techniques à leur disposition que les valides pour remporter un combat : ippon, waza-ari, immobilisation, étranglement, clé de bras… Et les mêmes types de pénalités (appelées shido, le combat est perdu lorsqu’on en cumule trois) : fausse attaque, refus de combativité ou encore sortie intentionnelle de tapis. Hors interruption, les combats, qui auront lieu à l’Arena Champ-de-Mars du 5 au 7 septembre à Paris, durent quatre minutes et, s’il n’y a pas de vainqueur, c’est lors du golden score, où la lucidité est moindre et la tension au maximum, que les judokas se départagent. Le premier à marquer un point l’emporte.

«Le judo est un sport de sensation, décrit Sandrine Martinet, licenciée au PSG Judo. Ne pas voir n’est pas une difficulté une fois que la garde est installée, il faut être capable de ressentir si son adversaire est en déséquilibre, avant ou arrière et, en fonction de cette sensation, on enchaîne sur la technique adéquate, ça se joue en un millième de seconde !» Preuve en est de l’importance de l’instinct plus que de la vision dans ce sport : les para-judokas s’entraînent avec des judokas valides.