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Libération
Fin du suspens

Jeux paralympiques de Paris : la sprinteuse Nantenin Keita et le paratriathlète Alexis Hanquinquant élus porte-drapeaux

Les deux athlètes ont été choisis par leurs pairs pour représenter la délégation française lors de la compétition, fin août. Notamment pour la cérémonie d’ouverture, le 28 août, sur la place de la Concorde et les Champs-Elysées.
Nantenin Keïta aux championnats du monde de para-athlétisme en juillet 2023 à Paris. Alexis Hanquinquant aux championnats du monde de triathlon à Yokohama, au Japon, en mai. (Jean-Marie Hervio.KMSP/Yohei Osada.AFLO SPORT.PressSports)
publié le 12 juillet 2024 à 13h17

Une fumée blanche qui a vingt-quatre heures d’avance. Les noms de Nantenin Keïta, sprinteuse paralympique multimédaillée – bronze sur 400 m et argent sur 200 m à Pékin, bronze sur 100 m aux Jeux de Londres, le sacre du 400 m à Rio en 2016 – et celui du paratriathlète Alexis Hanquinquant – qui a obtenu l’or à Tokyo en 2021 – sont sortis jeudi 11 juillet. Ils composeront le binôme de porte-drapeaux de la délégation tricolore lors des Jeux paralympiques de Paris, qui se dérouleront du 28 août au 8 septembre 2024. L’information a été confirmée dans la soirée dans un communiqué conjoint du Comité national olympique et sportif français et le Comité paralympique et sportif français. Côté olympique, ce sont les nageurs Florent Manaudou et la doyenne Mélina Robert-Michon qui ont été choisis pour représenter la délégation tricolore.

Devenus des figures du paralympisme en France, Hanquinquant et Keïta ont été désignés par leurs pairs lors d’un vote électronique qui s’est clôturé mercredi. Côté paras, une liste réduite avait été établie le 13 juin et les deux athlètes étaient en concurrence avec le nageur David Smétanine et Nélia Barbosa, spécialiste du paracanoë. Alexis Hanquinquant et Nantenin Keïta seront donc à la tête de la délégation française – qui n’est pas encore tout à fait complète – lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques qui se déroulera le 28 août sur la place de la Concorde et sur l’avenue des Champs-Elysées.

«C’était peut-être un signe»

Le 8 mai, Nantenin Keïta était devenue la première femme relayeuse de la flamme olympique sur le sol français à Marseille. Elle avait transmis le la torche au rappeur marseillais Jul pour qu’il allume le premier chaudron olympique en France. A 39 ans, Nantenin Keïta, qui participera à Paris à sa cinquième paralympiade, est devenue une figure de son sport et au-delà. «J’avais candidaté pour être porte-drapeau à Tokyo, c’était pas passé, je me dis que c’était peut-être un signe pour que je le sois à Paris», glissait à Libé la sprinteuse à l’issue de son 400 m au stade Charléty mi-juin lors du Handisport Open de Paris. La native de Bamako avait décidé de rempiler après Tokyo, motivée par la perspective des Jeux à la maison.

Parallèlement à sa carrière, elle mène aussi un combat pour sensibiliser sur l’albinisme, maladie dont elle est atteinte, comme son père, le célèbre chanteur malien Salif Keïta. Cette mutation génétique provoque une dépigmentation de la peau qui la rend extrêmement fragile au soleil et est associée à une forte déficience visuelle chez l’athlète. Arrivée en France dans son enfance, elle œuvre dans son pays natal et y multiplie les actions de prévention et de sensibilisation, via la fondation Keïta, pour venir en aide aux personnes atteintes par cette maladie, souvent victimes de discrimination et d’ostracisation.

Hanquinquant, sextuple champion du monde

De son côté, Alexis Hanquinquant, native d’Yvetot (Seine-Maritime), est un ancien champion de France de boxe full-contact chez les valides. Après un grave accident sur un chantier en août 2010, il est blessé à la jambe, et décide de se faire amputer trois ans plus tard. «Après un tel accident, deux choix s’offraient à moi : me laisser aller ou rebondir après cette épreuve de la vie… J’ai décidé de m’en sortir, de me fixer un challenge et de refaire du sport : le triathlon est devenu une évidence. J’ai participé à mes premiers championnats de France de paratriathlon en 2016 et j’ai terminé en deuxième position», racontait le Normand en 2017. Aujourd’hui, il survole sa catégorie et est le grand favori des Jeux de Paris. A Tokyo en 2021, il avait devancé de près de quatre minutes son poursuivant, le Japonais Hideki Uda, dans cette épreuve comportant 750 mètres de natation, 20 kilomètres de vélo et 5 kilomètres de course à pied.

Aujourd’hui sextuple champion du monde de paratriathlon, il tentera de remporter un deuxième titre paralympique à Paris le dimanche 1er septembre. Nantenin Keïta, elle, est qualifiée dans la catégorie T13 (malvoyants) et s’alignera au départ du 400 m lors de la compétition de para-athlétisme qui se déroulera au Stade de France du 30 août au 7 septembre.