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Décryptage

JO 2024 : ce qu’il faut savoir sur les «voies olympiques et paralympiques» en Ile-de-France et à Paris

JO Paris 2024dossier
A partir du lundi 15 juillet, les organisateurs ouvriront 185 kilomètres de routes réservées, étiquetées «voies olympiques et paralympiques», à travers la grande et la petite couronne, pour faciliter les déplacements des véhicules accrédités pendant le grand raout sportif de l’été. «Libé» vous explique tout.
Rue de Rivoli à Paris, le 3 juillet. Les voies réservées comportent systématiquement soit le logo des Jeux, soit la mention «Paris 2024». (Julien de Rosa/AFP)
publié le 12 juillet 2024 à 13h16

Annoncées par le gouvernement il y a cinq ans, vilipendées par les VTC qui n’y auront pas accès, les voies olympiques et paralympiques (185 km) seront bien mises en place lundi 15 juillet. Les organisateurs des Jeux olympiques de Paris espèrent permettre aux athlètes, aux officiels, aux journalistes accrédités, aux services de sécurité, aux bus, aux taxis et aux secours de se rendre rapidement sur les lieux des épreuves en région Ile-de-France et dans la capitale. Quels axes sont touchés ? Qui peut y circuler ? Quelle amende si vous les empruntez sans autorisation ? Libé vous ouvre la voie.

Quels axes sont concernés et jusqu’à quand ?

Tout d’abord, le plus long et le plus emprunté boulevard de Paris, le périphérique, sera occupé par une voie olympique et paralympique sur ses versants nord, ouest, et est, de la Porte de Vanves à la Porte de Bercy, dans les deux sens. Le trajet sud entre ces deux portes sera libre de toute voie réservée. Cela ne veut pas dire pour autant que les trois quarts du périphérique seront uniquement réservés aux personnes accréditées pendant les JO. En effet, il est important de préciser qu’une seule voie par axe de circulation sera réservée, et que ces voies représentent donc «un linéaire inférieur à 1 % du réseau routier francilien», nuance ainsi l’office du tourisme de Paris.

En plus du périph, le boulevard circulaire autour de la Défense est également concerné. Dans les deux cas, ces voies spéciales seront ouvertes du 15 juillet au 13 août, puis du 22 août au 11 septembre. Au niveau des autoroutes et des nationales, des voies olympiques et paralympiques seront ouvertes sur quatre axes :

  • L’autoroute A1, entre la Porte de la Chapelle à Paris et l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle. La voie réservée sera ouverte du 15 juillet jusqu’au 11 septembre.
  • L’autoroute A4, de la porte de Bercy à Paris jusqu’à la commune de Collégien, en Seine-et-Marne, à proximité de Marne-la-Vallée, du 15 juillet au 13 août, puis du 30 août au 8 septembre.
  • L’autoroute A12 dans les Yvelines, entre Rocquencourt et Montigny-le-Bretonneux, à côté de Trappes, du 15 juillet au 13 août puis du 27 août au 8 septembre.
  • L’autoroute A13, de la porte Maillot à Paris jusqu’à Rocquencourt dans les Yvelines, là encore du 15 juillet au 13 août puis du 27 août au 8 septembre.
  • Et la nationale RN13, entre la Porte Maillot et la Défense, toujours du 15 juillet au 13 août et du 27 août au 8 septembre.

Dans Paris intra-muros, d’autres rues et avenues seront également concernées, la plupart jusqu’au 8 septembre. A en croire la carte interactive disponible sur le site anticiperlesjeux.gouv.fr, on peut relever entre autres l’avenue de la Porte d’Auteuil (XVIe arrondissement), l’avenue de la Grande Armée (entre les XVIe et XVIIe arrondissements), l’avenue Marceau (VIIIe et XVIe arrondissements), l’avenue de New York (XVIe arrondissement), les avenues Rapp et Bosquet (VIIe arrondissement), le cours Albert-1er (VIIIe arrondissement), ou encore les rues qui font le tour du jardin des Tuileries (Ier arrondissement). La liste complète et détaillée des portions de voie réservées pour les JO est à retrouver dans un décret gouvernemental du 4 mai 2022.

Comment reconnaître une voie olympique et paralympique ?

Pour éviter aux automobilistes franciliens de se tromper de voie, des signalisations spéciales doivent être mises en place autour des voies réservées. Que ce soit sur des panneaux fixes ou des portiques à messages variables, elles comportent systématiquement soit le logo des Jeux, soit explicitement la mention «Paris 2024». Elles se trouveront sur les bretelles d’accès, à l’approche de la voie réservée, en présignalisation à 150 mètres de la voie, en début de voie, en fin de voie, et des signalisations de jalonnement en cas de changement d’affectation de la voie réservées seront également mises en place. Il y aura également un marquage au sol «Paris 2024». Sur la voie réservée, des panneaux dédiés ont d’ores et déjà été installés. Le Parisien les a notamment testés sur le périphérique.

Qui peut emprunter ces voies ?

Les voies olympiques et paralympiques seront réservées aux véhicules accrédités par le comité d’organisation des JO (Cojo), et ils sont en réalité nombreux. Cela comprend notamment les véhicules utilisés par les 10 000 athlètes participants et leurs délégations olympiques, dont les bus des équipes des 206 comités nationaux olympiques participants. Il faut également y ajouter les véhicules des organisateurs et ceux utilisés pour transporter les officiels et les arbitres. S’ajoutent aussi les véhicules utilisés par les services de sécurité (police, gendarmerie, sécurité privée, militaires), les services d’urgences, comme les ambulances, les bus destinés à favoriser le transport des personnes à mobilité réduite (navettes PMR) et les véhicules particuliers des journalistes accrédités.

De plus, les taxis parisiens seront également autorisés à circuler dans ces voies, tout comme les «bus olympiques», des navettes déployés spécifiquement pour assurer aux spectateurs des liaisons directes «point à point» vers les différents sites de la compétition, et rendre accessibles 100 % des sites de la compétition. Selon l’office de tourisme de Paris, 400 bus seront spécifiquement mobilisés pour les sites olympiques et paralympiques en grande couronne (Versailles, Saint-Quentin-en-Yvelines, Vaires-sur-Marne) et à Paris Ouest (Roland-Garros et Parc des princes). Pour faire circuler en bus 200 000 personnes durant les Jeux, 900 véhicules et 2 000 chauffeurs seront mobilisés à partir du «plus grand dépôt de bus temporaire au monde», selon le Comité international olympique, cité par France Info.

Enfin, certains professionnels pourront bénéficier d’une dérogation et d’un «pass Jeux» pour leur permettre de profiter des voies olympiques, après avoir effectué une procédure en ligne. Attention, les critères d’attribution sont stricts, comprenant le fait d’exercer une activité essentielle, sans possibilité d’alternative.

Quels contrôles et quelles amendes ?

Cinq nouveaux radars «intelligents» ont été installés au cours de l’année 2023 sur le boulevard périphérique pour s’assurer le moment venu qu’aucun véhicule non accrédité ne tenterait d’emprunter ou de traverser ces voies réservées. Ils seront activés dès le début des Jeux, le 26 juillet. De plus, de nouvelles caméras de vidéosurveillance ont été installées, et des agents de contrôle devraient être déployés. La préfecture de police de Paris a précisé que «tout véhicule circulant sur une voie olympique et paralympique sans avoir reçu une autorisation préalable se verra infliger une amende de 135 euros et sera passible de poursuites judiciaires».

Quelle différence avec les «itinéraires olympiques» ?

Les voies olympiques et paralympiques sont à distinguer des «itinéraires olympiques». Ces derniers sont accessibles à tous les usagers et ne font l’objet d’aucune signalisation. Les itinéraires olympiques fonctionnement simplement comme des «guides» pour rejoindre les sites de compétition. Les itinéraires olympiques listés par anticiperlesjeux.gouv.fr se juxtaposent souvent aux voies olympiques sur les axes routiers. Dans Paris, le pont de l’Alma (VIIIe arrondissement), des sections de l’avenue du Président-Wilson (VIIIe arrondissement), de l’avenue d’Iéna (XVIe arrondissement), du boulevard de la Tour-Maubourg (VIIe arrondissement) et de la rue Fabert (VIIe arrondissement) sont uniquement des itinéraires olympiques.

Et après les JO ?

Un retour à la normale doit se faire progressivement après les Jeux. Certaines voies resteront cependant réservées aux transports en commun, aux taxis et aux covoiturages après les JO pour améliorer la circulation à long terme et pérenniser ces installations. Cela devrait concerner trois axes, l’A1 vers Paris, entre Gonesse (bretelle A3) et Saint-Denis, l’A1 depuis Paris, entre la fin du tunnel du Landy et la Courneuve, et l’A13 vers Paris entre l’A12 et le tunnel de Saint-Cloud.