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On dirait un remake d’un slogan pour une eau minérale dans les années 90 qui disait : «Un volcan s’éteint, un être s’éveille.» Dans sa version Paris 2024, ça donnerait : «Des tribunes olympiques s’élèvent, des rues ferment.» A mesure que poussent les infrastructures des JO, les plans de circulation se compliquent dans le centre de la capitale.
Sept sites olympiques s’installent dans Paris : au Trocadéro, à la tour Eiffel, au Champ-de-Mars, sur l’esplanade des Invalides, sur le pont Alexandre-III, sur les places de la Concorde et de l’Hôtel de ville. «Il y a des perturbations prévues et on commence à les vivre. La population francilienne n’avait pas totalement intégré que les perturbations seraient aussi en amont des Jeux», a reconnu jeudi 30 mai le ministre délégué aux Transports, Patrice Vergriete, promettant de renforcer la communication gouvernementale sur ces questions.
Trois axes majeurs – le pont Alexandre-III, une partie de la place de la Concorde et l’avenue Gallieni, qui traverse l’esplanade des Invalides – sont fermés depuis le 17 mai. Ils accueilleront respectivement les épreuves de nage du triathlon et du marathon de natation qui doivent se dérouler dans la Seine ainsi que le passage des courses cyclistes sur route, les épreuves de sports urbains (skate, BMX, breakdance et basket 3x3) et celles de tir à l’arc. L’arrivée du marathon olympique est également prévue aux Invalides.
Reports de trafic
A partir du samedi 1er juin, la place de la Concorde sera intégralement fermée aux voitures mais aussi aux vélos et aux piétons. Depuis le déconfinement post-Covid, la rue de Rivoli n’est censée accueillir que les bus, les taxis et les véhicules de livraison. Sa piste cyclable est devenue centrale pour les déplacements des Parisiens à vélo d’est en ouest. La fermeture de la Concorde devrait donc engendrer de gros reports de trafic sur les axes parallèles. Par ailleurs, des «olympistes» cyclables sont en cours d’achèvement à Paris et en petite couronne mais mi-avril, les services de l’Etat ont fait savoir que la piste reliant Paris au Stade de France n’allait pas être aménagée. Cette infrastructure devait pourtant être un élément phare de l’héritage cyclable des JO en région parisienne.
Pour circuler librement dans Paris, les automobilistes doivent impérativement obtenir leur «pass jeux» qui permettra d’accéder aux périmètres rouges mis en place autour des sites de compétition. La plateforme d’inscription pour acquérir le précieux sésame a ouvert vendredi. «L’activation des périmètres rouges a pour objectif, notamment, de protéger les flux de spectateurs lors des compétitions, mais aussi les piétons et les cyclistes de passage», selon la préfecture de police. Dans le but de «maintenir les activités sociales, économiques et culturelles», les piétons et les cyclistes pourront circuler normalement dans ces zones, «sans contrôle ni justificatif».
Une dizaine de stations de métro fermées
Côté transports en commun, le prolongement de la ligne 11 ouvrira le 13 juin et celui de la 14, qualifiée de «colonne vertébrale» des JO, le 24 juin avec l’inauguration en grande pompe de la gare Saint-Denis-Pleyel par Emmanuel Macron. Celui, en service réduit, du RER E jusqu’à Nanterre en passant notamment par La Défense et Porte Maillot, a, lui, eu lieu le 6 mai.
[#Prolongement #ligne14] Save the date! Rendez-vous le 24 juin 2024 pour l'ouverture des prolongements nord et sud de votre ligne. A cette date, la ligne deviendra la plus longue du réseau métro, et reliera Saint-Denis — Pleyel à l'Aéroport d’Orly. 🚇 #RATP pour @IDFmobilites pic.twitter.com/kkAguVsjDL
— Ligne 14 (@Ligne14_RATP) May 24, 2024
Mais à ces trois exceptions près, les usagers quotidiens vont devoir s’adapter et souvent marcher, en descendant par exemple un arrêt plus tôt. Car une dizaine de stations de métro seront fermées (pendant tout ou partie des JO) notamment Concorde, Tuileries ou Champs-Elysées-Clémenceau, sur les lignes 1, 8, 12 ou 13. D’autres stations seront à éviter certains jours et certaines heures, tant la foule sera dense. Pour se préparer, le site «Anticiper les Jeux» taguera des stations en vert, orange ou rouge – ce qui peut signifier jusqu’à un quart d’heure d’attente pour accéder au quai. Fin avril, Ile-de-France Mobilités (IDFM) a lancé l’application Transports publics Paris 2024 à destination des voyageurs et des spectateurs des JO afin qu’ils optimisent leurs trajets cet été.
L’offre de transports en commun augmentera de 15 % en moyenne par rapport à un été traditionnel, «et jusqu’à 70 % sur les lignes les plus sollicitées», selon IDFM. Soit la ligne 9 du métro, qui traverse Paris d’est en ouest, et les RER A et C, deux axes clés de la capitale. Huit lignes desservant les sites olympiques seront également renforcées à hauteur de 23 %. En outre, 300 bus en guise de navettes gratuites permettront d’accéder à deux sites d’épreuves de l’ouest de Paris, Roland-Garros et le Parc des princes, et à ceux de Versailles, Saint-Quentin-en-Yvelines et Vaires-sur-Marne. L’équivalent d’«un bus par minute» et par site et même deux par minute à Versailles. Il faudra bien ça pour desservir Saint-Denis : 1 000 spectateurs par minute sont attendus au Stade de France et au nouveau Centre aquatique olympique.
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Jeudi, le ministre des Transports a rappelé son opposition au calendrier de fermeture de trois stations du métro : Tuileries (ligne 1) mais surtout Concorde (lignes 1, 8 et 12) et Champs-Elysées-Clémenceau (lignes 1 et 13). Les deux premières seront totalement inaccessibles dès le 17 juin, la troisième, à partir du 1er juillet, et les trois ne rouvriront que le 21 septembre. Patrice Vergriete a demandé à la préfecture de police un calendrier moins contraignant, qui devrait être entériné lors du prochain comité stratégique des mobilités des Jeux, le 12 juin. En attendant, la signalétique indiquant ces dates de fermeture a d’ores et déjà été collée dans les métros concernés.