De la peinture aux couleurs olympiques, bleue, jaune, noire, rouge, verte, dégouline et recouvre les mots «solidarité» ou encore «sans-abrisme». Vendredi 15 décembre, des militants associatifs opposés aux Jeux olympiques à Paris ont mené une action coup de poing devant le monument parisien du Sacré-Cœur pour dénoncer le «nettoyage social» de l’Ile-de-France.
«Les JO, c’est un beau vernis qui cache la misère. C’est ça le nettoyage social, c’est faire disparaître la solidarité», a attaqué Paul Alauzy, coordinateur chez Médecins du Monde et porte-parole du collectif «Le revers de la médaille», qui regroupe plusieurs associations et ONG venant en aide aux personnes précaires vivant à la rue.
Peu avant le lever du soleil, à 8 heures, plusieurs dizaines de militants ont déployé des banderoles - «Ne pas laisser l’exclusion en héritage», notamment - devant le monument touristique et ont déroulé de longues bandes de papier sur les marches de la butte Montmartre.
Sur chacune, un mot : «squat», «bidonvilles», «campements» : tous les lieux de vie occupés par des migrants, des sans-abri ou encore des travailleuses du sexe et qui sont progressivement vidés par les autorités en vue des Jeux, s’inquiètent ces organisations.
Ce matin, nous sommes devant le Sacré Coeur pour dénoncer le nettoyage social engagé en vue des Jeux Olympiques Paris 2024.
— Utopia 56 (@Utopia_56) December 15, 2023
Nous ne laisserons pas l’exclusion prendre le pas sur la solidarité ✊ pic.twitter.com/UXi3oBUrwk
«On veut alerter sur l’état du sans-abrisme aujourd’hui en Ile-de-France : cette nuit, il fera 3 degrés […] et il y aura des centaines d’enfants dans les rues de Paris, de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), des dizaines de milliers de personnes qui survivent dans des campements de misère, des squats, des bidonvilles», a expliqué M. Alauzy.
«Qu’est-ce qui va advenir de ces gens dans les semaines à venir et surtout dans six mois, quand à cet endroit il y aura la flamme olympique et que les caméras du monde entier ne s’intéresseront qu’au sport, à la grandeur de la France ?», a-t-il encore interrogé.
Fin octobre, le collectif avait projeté son slogan - «Le revers de la médaille» - sur le bâtiment du comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo) pour dénoncer le «nettoyage social» en Île-de-France en amont des JO.