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Paris 2024

JO 2024 : devant le Sacré-Cœur, un collectif dénonce un «nettoyage social» en cours à Paris

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Plusieurs dizaines de militants ont déployé vendredi 15 décembre des banderoles - «Ne pas laisser l’exclusion en héritage» notamment - devant le monument touristique pour dénoncer le «vernis» de l’opération olympique dans la capitale.
Opposée aux JO de Paris, l'association "Le Revers de la Médaille" a organisé une action vendredi sur les marches du Sacré-Coeur pour dénoncer ce qu'ils appellent le "nettoyage social" de la ville avant la compétition. (Thomas Samson/AFP)
publié le 15 décembre 2023 à 13h09

De la peinture aux couleurs olympiques, bleue, jaune, noire, rouge, verte, dégouline et recouvre les mots «solidarité» ou encore «sans-abrisme». Vendredi 15 décembre, des militants associatifs opposés aux Jeux olympiques à Paris ont mené une action coup de poing devant le monument parisien du Sacré-Cœur pour dénoncer le «nettoyage social» de l’Ile-de-France.

«Les JO, c’est un beau vernis qui cache la misère. C’est ça le nettoyage social, c’est faire disparaître la solidarité», a attaqué Paul Alauzy, coordinateur chez Médecins du Monde et porte-parole du collectif «Le revers de la médaille», qui regroupe plusieurs associations et ONG venant en aide aux personnes précaires vivant à la rue.

Peu avant le lever du soleil, à 8 heures, plusieurs dizaines de militants ont déployé des banderoles - «Ne pas laisser l’exclusion en héritage», notamment - devant le monument touristique et ont déroulé de longues bandes de papier sur les marches de la butte Montmartre.

Sur chacune, un mot : «squat», «bidonvilles», «campements» : tous les lieux de vie occupés par des migrants, des sans-abri ou encore des travailleuses du sexe et qui sont progressivement vidés par les autorités en vue des Jeux, s’inquiètent ces organisations.

«On veut alerter sur l’état du sans-abrisme aujourd’hui en Ile-de-France : cette nuit, il fera 3 degrés […] et il y aura des centaines d’enfants dans les rues de Paris, de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), des dizaines de milliers de personnes qui survivent dans des campements de misère, des squats, des bidonvilles», a expliqué M. Alauzy.

«Qu’est-ce qui va advenir de ces gens dans les semaines à venir et surtout dans six mois, quand à cet endroit il y aura la flamme olympique et que les caméras du monde entier ne s’intéresseront qu’au sport, à la grandeur de la France ?», a-t-il encore interrogé.

Fin octobre, le collectif avait projeté son slogan - «Le revers de la médaille» - sur le bâtiment du comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo) pour dénoncer le «nettoyage social» en Île-de-France en amont des JO.