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Après la jauge de la cérémonie d’ouverture, l’affiche officielle des Jeux ou la poussée de fièvre Aya Nakamura, voici la polémique de la semaine : le Comité olympique français (CNOSF) a-t-il décidé de se passer des athlètes français les plus connus pour le rôle de porte-drapeau de l’équipe de France l’été prochain ?
Pour la première fois, les quatre porte-drapeaux des équipes olympiques et paralympiques (un homme, une femme pour chaque délégation) seront élus par leurs pairs, ont annoncé mercredi 13 mars le président du CNOSF David Lappartient et Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique (CPSF).
Les fédérations pourront présenter chacune un candidat et une candidate, le vote se fera avec l’intégralité des athlètes de la délégation française. Le public ne pourra pas participer à ce vote. Pour pouvoir se présenter, il faudra avoir déjà participé aux JO, un critère excluant par exemple Kylian Mbappé (football), dont la participation aux Jeux semble de plus en plus incertaine, Victor Wembanyama (basket) ou encore Antoine Dupont (rugby à 7), qui n’ont encore jamais participé à des olympiades. Dans le but affiché de faire émerger de nouvelles têtes, les anciens porte-drapeaux, comme le judoka Teddy Riner qui l’a été aux JO de Rio en 2016, sont également exclus de la liste des candidats.
Il faudra également «incarner l’éthique et les valeurs olympiques», selon David Lappartient, excluant du coup des athlètes ayant été condamnés pour des affaires de dopage par exemple. Ce critère éthique, qui doit être précisé lundi par le comité olympique, promet un joli casse-tête : qu’en est-il des sportifs condamnés pour des faits totalement sans rapport avec le sport ? Ou de Nikola Karabatic condamné dans une affaire de paris sportifs ?
A peine dévoilées, ces conditions ont été critiquées par de nombreux Bleus, dont l’ancienne porte-drapeau aux JO de Tokyo (2021), la judoka Clarisse Agbegnenou. La double championne olympique, qui apparaît parmi les favoris plébiscités dans l’opinion pour occuper ce rôle, a justement profité de la publication d’un sondage la plaçant en tête pour occuper ce poste chez les femmes, pour ironiser sur son exclusion. «Il y a les Français et les chiffres qui expriment une certaine volonté et de l’autre côté des personnes œuvrent en backstage pour imposer des conditions discriminantes pour désigner les porte-drapeaux», écrit-elle sur son compte X. A l’inverse, une fois cette «to-do list» présentée, des sportifs n’ont pas perdu une minute pour (re)dire que le job les intéressait, de Florent Manaudou à la boxeuse Estelle Mossely. Verdict mi-juillet.