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Sous cloche ?

JO 2024 : le préfet d’Ile-de-France anticipe des «tensions préoccupantes» sur le réseau de transport

JO Paris 2024dossier
La préfecture francilienne s’attend un risque de saturation sur les métros et RER. Une polémique qui a par ailleurs enflé ce jeudi après une citation mal attribuée par «le Monde» indiquant l’étude d’un «confinement olympique».
Marc Guillaume, préfet de la région Ile-de-France, à Matignon, le 08 août. (Xose Bouzas /Hans Lucas. AFP)
publié le 7 décembre 2023 à 16h21

A un peu moins de huit mois des Jeux parisiens, le casse-tête de l’acheminement des spectateurs crispe les autorités. Malgré les promesses du gouvernement, selon qui Paris «sera prêt» à faire voyager les quelque 10 millions d’étrangers venus spécialement pour l’événement, les autorités redoutent une saturation du réseau parisien.

Dans une missive adressée au ministre des transports Clément Beaune, Marc Guillaume, le préfet d’Ile-de-France, évoque ainsi des «tensions préoccupantes», avec des «seuils de saturation qui seront régulièrement dépassés», alors que la région attend entre 500 000 et 1 million de spectateurs par jour durant la période selon la RATP et IDFM. De quoi inciter les autorités à plancher sur plusieurs pistes pour désengorger le réseau durant la quinzaine.

Dans la journée de ce jeudi, une citation de Marc Guillaume relayée dans le Monde indiquant que «le préfet de la région Ile-de-France n’écarte pas l’hypothèse de la mise en place d’un confinement olympique» a mis en émoi les réseaux sociaux. Il s’agit en réalité d’une phrase mal attribuée par le Monde : l’expression est utilisée de manière sarcastique par un journaliste du Canard enchaîné dans l’édition de mercredi, une expression que le Monde avait dans un premier temps attribuée par erreur au préfet et que le journal du soir a depuis fait disparaître de son article. La préfecture dément d’ailleurs fermement auprès de Libération : «Le terme est faux, l’idée est fausse», pas plus qu’il «n’y aura d’obligation de télétravail ou d’interdiction de se déplacer», précise-t-on encore.

Ce qui n’empêche pas la préfecture de prendre la situation au sérieux. «L’idée pour l’instant serait de parler à partir de janvier avec les acteurs du monde économique, pour leur expliquer minutieusement que tel jour à tel endroit, l’usage des transports en commun risque d’être compliqué, et donc de leur possibilité d’instaurer du télétravail à ces moments ou de demander à leurs salariés d’emprunter des itinéraires alternatifs, développe la préfecture d’Ile-de-France. L’idée n’est pas de mettre l’Ile-de-France sous cloche, mais peut être d’inciter davantage à la marche et au vélo sur cette période.»

«Grande difficulté»

Le ministre délégué aux transports, Clément Beaune a assuré par ailleurs auprès du Canard Enchaîné qu’un certain nombre «d’événements festifs qui étaient prévus par le comité» d’organisation des Jeux «seront réduits ou étalés» afin de ne pas provoquer une «surcharge du réseau de transport public».

Le Comité international olympique (CIO) a beau avoir été «rassuré» par les autorités françaises sur l’acheminement des 10 millions de spectateurs pendant la quinzaine olympique, la logistique reste «un défi» après les inquiétudes exprimées par la maire de Paris Anne Hidalgo fin novembre. Les autorités, à commencer par Valérie Pécresse et le ministre délégué aux Transports Clément Beaune, n’avaient pas mâché leurs mots pour critiquer la sortie de la maire de Paris.

Mais avec cinq lignes de métro et trois RER «en grande difficulté» au mois d’octobre, Ile-de-France Mobilités a tiré la sonnette d’alarme cette semaine. Valérie Pécresse, présidente d’IDFM, «rappelle à la RATP la nécessité de remonter la pente et de réussir à faire rouler l’ensemble des trains commandés», a indiqué fermement l’autorité organisatrice des transports. Jean Castex, PDG de la RATP, «s’était pourtant engagé à le faire dès cet été», souligne IDFM. Dans le métro, cinq lignes affichent une ponctualité inférieure à 85 % aux heures de pointe. Pas besoin de l’annonce d’un hypothétique «confinement olympique» pour inquiéter les Franciliens.