Cachez ces pauvres que les JO ne sauraient voir. Mercredi 17 juillet au matin, les forces de l’ordre sont intervenues pour démanteler deux campements de migrants regroupant 150 personnes au niveau du pont de Flandre et 80 personnes vers le pont de Stains, le long du canal Saint-Denis, dans le nord parisien. Au niveau du pont de Flandre dans le XIXe arrondissement de Paris, un quartier populaire de la capitale, l’opération s’est déroulée avec le concours d’effectifs de la gendarmerie avant que des équipes de nettoyage n’enlèvent les tentes installées le long des quais du canal. Selon des témoins, l’évacuation s’est déroulée dans «le calme». «La préfecture leur a proposé une mise à l’abri en CAES (centre d’accueil et d’examen des situations) en Ile-de-France, il y a aussi eu la proposition de prendre un bus en direction de Besançon. La grande majorité a choisi la mise à l’abri», a détaillé Charlotte Kwantes, porte-parole de l’association d’aide aux migrants Utopia 56.
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Paul Alauzy est coordinateur Médecins du Monde et un des porte-parole du Revers de la médaille, qui alerte sur l’expulsion des populations précaires de Paris en amont de des Jeux olympiques 2024 de Paris. Selon ses estimations, sur les trois derniers jours, ce sont en tout «500 personnes ont été évacuées sur les secteurs du quai d’Austerlitz, les bords du canal de l’Ourcq et aussi du canal Saint-Denis». En début de semaine, des migrants ont été délogés des berges de l’Ourcq entre Paris et Pantin. Il dénonce un placement en CAES automatique. «Avant il fallait répondre à des conditions drastiques pour y accéder. Et là, tout le monde pouvait y accéder», témoigne-t-il. Il y voit «une logique de solutions temporaires dans la région parisienne pour être sûr de bien vider les rues», avant les JO.
Les associations dénoncent «le sprint final du nettoyage social» avant la cérémonie d’ouverture du 26 juillet. «Ils ont vraiment parachevé le grand nettoyage social juste avant le commencement des JO», a vilipendé Paul Alauzy. Adeline Savy, cheffe de cabinet du préfet de la région d’Ile-de-France (Prif), réfute toute accélération «car on travaille régulièrement sur ce sujet, avec des opérations qui ont eu lieu toutes les semaines depuis des mois sur des petits campements». Selon son décompte, «400 personnes ont été prises en charge», sur les deux derniers jours.