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Pas de panique, on le reverra sauter, même dès le meeting de Charléty, dimanche 7 juillet. Mais il ne sera pas aux Jeux olympiques de Paris cet été. Ce dimanche 30 juin, aux championnats de France d’Angers – où Thibaut Collet s’est imposé avec un saut à 5,82m –, Renaud Lavillenie a échoué dans son ultime tentative de se qualifier, échouant par trois fois à 5,72m, après un saut pourtant très convaincant à 5,60m. Les minimas olympiques, fixés à 5,82 m, étaient décidément trop hauts pour le perchiste de 37 ans, opéré des ischio-jambiers en septembre et encore trop peu entraîné.
Son rêve d’une quatrième olympiade d’affilée s’arrête dans la capitale angevine avec un peu de frustration («c’est dur de terminer si près de l’objectif, la journée était intense, il y avait beaucoup d’enjeux, on a tous été en galère avec le vent, c’est frustrant quand on est condamné à l’exploit de tout jouer sur une compétition où on ne peut clairement pas s’exprimer complètement, en sautant avec des perches plus petites pour gérer le vent»), mais finalement sans regret («après mon opération, j’aurais pu ne pas être sur la piste aujourd’hui»). «Je n’ai plus rien à prouver, ma carrière est derrière moi, le plus gros du moins, disait-il déjà à Libé pendant sa préparation lors d’un stage de l’équipe de France. Paris, pour moi, ce n’est que du bonus. Si j’arrive à me qualifier, et je vais tout donner pour, j’aurai cette opportunité incroyable de vivre mes quatrièmes JO, et en plus à domicile. Si je n’y arrive pas, il reste que j’en aurai déjà trois dans le sac à dos, dont deux médailles.»
Et contrairement à Christophe Lemaitre, Teddy Tamgho, Eloyse Lesueur ou Benjamin Compaoré, qui ont fait leurs adieux à la compétition samedi sous les ovations du public d’Angers, venu en masse encourager les athlètes qui avaient brillé aux championnats d’Europe de Rome début juin et toujours en quête d’une qualification olympique, Lavillenie n’a pas dit son dernier mot. S’il a décidé de se faire opérer l’an dernier, c’est parfaitement conscient qu’il risquait de compromettre ses chances de qualification aux JO. Car celui qui déboulonna Bubka avec 6,16 m en 2014 l’assure : «Il faut se détacher des Jeux en se disant que ce n’est pas la priorité, la priorité c’est d’être en état pour sauter le plus longtemps possible.» Au moins tous les matins, sur le tapis dans son jardin, comme il aime à le rappeler.