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JO 2024 : plus de laisser-passer dans Paris mais pas mal de questionnements sur les contrôles

JO Paris 2024dossier
Le préfet de police Laurent Nuñez a élargi les possibilités d’obtenir des laisser-passer dans les zones d’interdiction de circulation automobile. Mais au plus près des lieux de compétition, les personnes seront fouillées et criblées.
Le ministre français de l'Intérieur, Gerald Darmanin, écoute le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, s'adresser aux médias lors d'une conférence de presse sur la sécurisation du parcours de la flamme olympique, à Paris, le 22 janvier 2024. (Dimitar Dilkoff/AFP)
publié le 7 février 2024 à 10h42

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Médecins, garde d’enfants ou livreurs : il y aura finalement plus de dérogations de circulation que prévu à Paris pour les Jeux olympiques l’été prochain. Après l’énorme pataquès de novembre autour des QR codes et des périmètres de sécurité dans la capitale, le préfet de police Laurent Nuñez n’allait pas se priver d’annoncer ces compromis en personne mais une partie des mesures dévoilées posent question, notamment la fouille et le criblage systématiques à l’entrée de certains périmètres.

«On a ouvert le champ des possibles en matière de dérogation pour coller au plus près à la réalité de la vie, personnelle et professionnelle […] On a fait des bougés», s’est-il gargarisé mardi 6 février dans un entretien à l’AFP, mettant en avant sa volonté de trouver un «équilibre entre préserver une vie à peu près normale pour les gens et les impératifs de sécurité».

Pour autant, tout n’est pas coulé dans l’airain et la préfecture attend «le retour» de la mairie de Paris sur ce nouvel ensemble de mesures. «Ce n’est pas complètement validé […] mais grosso modo, on n’a pas eu de remarques», a précisé le préfet de police.

Concrètement, la préfecture a élargi les possibilités d’obtenir des laisser-passer dans les zones d’interdiction de circulation automobile cet été après une première série de concertations. Il sera notamment désormais possible d’entrer avec un véhicule dans un périmètre rouge (interdit à la circulation automobile) pour donner des soins indispensables, livrer des repas à des personnes vulnérables, faire un déménagement qui ne peut être reporté, des livraisons à des commerces ou assurer des maraudes sociales. Taxis et VTC pourront eux aussi venir y chercher ou déposer un riverain.

Fouille et «criblage» à tous les étages ?

Cependant, pour toutes ces dérogations, il faudra s’inscrire sur une plateforme en ligne et fournir les justificatifs nécessaires pour avoir le laisser-passer obligatoire. Ce n’est donc pas la fin des QR codes dont la présentation avait provoqué en novembre une polémique sur la mise sous cloche de la capitale et le caractère attentatoire aux libertés publiques.

«Les gens vont s’inscrire auparavant, produire un certain nombre de justificatifs et on leur délivrera une attestation. Nous, clairement, du côté des forces de l’ordre, nous plaidons pour les QR codes», explique Laurent Nuñez.

«Les cas d’urgence sont dispensés de demande d’attestation» par exemple un serrurier en cas de problème mais la livraison de colis ou de repas en véhicule ne sera pas autorisée : «la vie ne continue pas non plus comme avant», a insisté le préfet.

Quatre périmètres de sécurité ont été établis autour des sites de compétition lors des Jeux olympiques (26 juillet - 11 août) et paralympiques (28 août - 8 septembre). Un périmètre gris (lieux de compétition) est réservé aux spectateurs munis de billets et aux accrédités et un périmètre Silt (de protection antiterroriste) institué au plus près des lieux de compétition où les personnes seront fouillées et criblées sans que pour l’instant la base légale de ces opérations ne soit connue. Un décret «grands événements» est actuellement en préparation au gouvernement pour encadrer la sécurité olympique, notamment le relais de la flamme et les entrées et sorties des périmètres gris ou Silt.

Un autre périmètre, rouge, interdira la circulation automobile (sauf dérogations). Un périmètre bleu empêchera le transit aux véhicules motorisés mais restera accessible à ceux qui s’y rendent pour y travailler, rentrer chez eux ou aller dans un commerce. Les périmètres bleus et rouges sont des périmètres de circulation automobile. A pied, il n’y a pas d’interdiction.

Le bilan des concertations et les périmètres définitifs de circulation seront dévoilés fin février.