Lors de notre rencontre à l’été 2021, c’était encore une adolescente frustrée de 21 ans, bouillonnant dans sa cage dorée du Pôle France de Saint-Etienne, où elle avait débarqué à 12 ans depuis sa Martinique natale. Trois ans plus tard, c’est une nouvelle version de Mélanie de Jesus dos Santos qui s’impose à nous dans le grisouille Palais des sports de Lyon, où se déroule le championnat de France individuel de gymnastique. A la veille de l’ouverture des épreuves, – une étape cruciale pour décrocher son ticket olympique –, la quadruple championne d’Europe est apaisée. Son justaucorps blanc et ses cheveux plaqués brillent au milieu de tons plus enfantins. Son mètre 52 semble immense. L’insolence s’est muée en une sagesse rudement acquise après ses premiers Jeux à Tokyo préparés dans la douleur, entre une double blessure au genou désormais résorbée et le deuil de son beau-père.
Après sa décevante 11e place olympique au concours général et sa 6e place aux barres, pourtant son agrès de prédilection, elle a pris la décision d’un nouvel exil au printemps 2022. Direction le Texas, Houston, vous nous recevez. Dans le