En 2024, le répit sera bref pour la terre battue parisienne. Malmenée comme tous les ans pendant trois semaines entre la fin mai et le début du mois de juin, l’ocre de Roland-Garros reprendra du service au cœur de l’été pour accueillir les Jeux olympiques, une première. Le Grand Chelem parisien qui s’ouvre dimanche est d’ailleurs le dernier tournoi durant lequel les joueurs peuvent marquer des points afin de composter leur ticket pour les Jeux et espérer disputer l’une des cinq épreuves au programme dans deux gros mois (simple homme et femme, double homme et femme, double mixte).
En simple, l’équation est simple : il suffit de faire partie des 56 meilleurs joueurs sur l’année écoulée, entre la fin des éditions 2023 et 2024 de Roland-Garros. Avec toutefois une petite complexité : chaque nation ne peut envoyer que quatre représentants chez les hommes et autant chez les femmes. Par exemple, l’Américain Sebastian Korda, 27e mondial vendredi après-midi, ne serait pas de l’aventure car quatre de ses compatriotes sont mieux classés que lui. Sa place reviendrait donc au 57e mondial, le Serbe Dusan Lajovic au moment où nous écrivions ces lignes, qui aurait ainsi le «simple» mérite de représenter une nation n’ayant pas déjà quatre qualifiés.
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Les Français ne devraient, a priori, pas souffrir de cette règle. Chez les hommes, seuls quatre sont pour l’instant dans le top 56 : Ugo Humbert, Adrian Mannarino, Arthur Fils et Gaël Monfils. Tous ont déjà marqué suffisamment de points pour ne pas avoir, normalement, à réaliser un exploit sur l’ocre parisien pour assurer sa place aux JO.
Seule surprise possible : Adrian Mannarino a déjà annoncé qu’il ne comptait pas participer à Roland-Garros, en raison de ses performances catastrophiques à répétition sur terre. Mais derrière, les autres Français sont loin : ils sont une dizaine à osciller entre la 70 et la 100e place. Il faudrait qu’un d’entre eux atteigne a minima les huitièmes de finale à Roland pour espérer une place directe aux Jeux. Ils pourraient aussi y accéder si, à l’image de Mannarino, plusieurs joueurs étrangers passaient leur tour, soit parce qu’ils ne souhaitent pas faire les Jeux, soit à cause d’une blessure.
Deux Françaises seulement ?
Chez les femmes, elles sont moins nombreuses encore à pouvoir faire les JO en simple : seules Caroline Garcia et Clara Burel sont pour l’instant dans le top 56. Derrière, Diane Parry (65e vendredi) et Océane Dodin (74e) peuvent encore décrocher un billet olympique, à condition d’obtenir de bons résultats Porte d’Auteuil. Enfin, comme toute règle a ses exceptions, la Fédération internationale de tennis bénéficie de deux invitations «réservées aux champions olympiques ou vainqueurs de Grand Chelem en simple n’ayant pu se qualifier».
En doubles, l’équation est plus complexe encore et même les joueurs sont contraints de sortir les calculatrices. Chez les femmes et chez les hommes, il y aura 32 binômes. Les dix meilleurs mondiaux en double sont qualifiés d’office et peuvent choisir un partenaire de leur pays. «Après quoi, les quotas seront répartis en fonction du classement combiné des partenaires», explique le site Olympics.com. Les Françaises devraient être représentées par Caroline Garcia et Kristina Mladenovic, qui ont gagné deux fois Roland-Garros en double ensemble. Chez les hommes, les résultats de ce tournoi parisien seront primordiaux pour départager deux duos, celui d’Edouard Roger-Vasselin et Nicolas Mahut, et celui de Fabien Reboul et Sadio Doumbia.
En mixte, enfin, 16 binômes se disputeront une médaille. Pour y participer, il faut déjà être qualifié aux Jeux, en simple ou en double. Caroline Garcia et Edouard Roger-Vasselin pourraient faire la paire, à condition que la Française accepte donc de s’engager sur trois tableaux en même temps.