Un profil qu’on n’attendant pas à Paris. Steven van de Velde a 29 ans, il est joueur de beach-volley, et il a été condamné en 2016 à quatre ans de prison pour le viol au Royaume-Uni d’une fille de 12 dont il avait fait la connaissance sur Facebook. Il devrait pourtant participer cet été aux Jeux olympiques de Paris, pour lesquels il vient de se qualifier. Lui et son binôme Matthew Immers pointent en effet à la onzième place du classement mondial établi par la Fédération internationale de volley-ball sur la période du 1er janvier au 9 juin, qui permet aux 17 premiers duos de valider leur ticket pour le tournoi olympique.
Pour Steven Van de Velde, la participation au plus prestigieux des événements sportifs au monde a tout l’air d’une réhabilitation grandeur nature. En 2016, le juge de la cour d’Aylesbury, dans la région de Londres, lui avait pourtant asséné : «Avant de venir dans ce pays, vous vous entraîniez comme un athlète olympique potentiel. Vos espoirs de représenter votre pays ne sont plus qu’un rêve brisé». Même sa propre avocate, citée par le quotidien britannique The Telegraph, avait déclaré que la décision de justice marquait la «fin de carrière» de son client.
Mauvais temps
En 2014, Steven Van de Velde, alors âgé de 19 ans, avait voyagé d’Amsterdam jusqu’en Angleterre dans le seul but de rencontrer la victime qu’il avait violée chez elle, profitant de l’absence de sa mère, avait obtenu de purger sa peine aux Pays-Bas. Il avait été libéré après seulement un an de détention.
«Je tiens à corriger toutes les absurdités qui ont été écrites à mon sujet lorsque j’étais enfermé. Je n’ai rien lu, volontairement, mais je comprends que c’était très mauvais, que j’ai été catalogué comme un monstre sexuel, comme un pédophile. Ce que je ne suis pas, vraiment pas», s’était-il alors défendu. Des propos qui lui avaient valu les critiques de la National Society for Protection of Cruelty to Children, une association britannique de défense des droits enfants, qui lui avait reproché son «absence de remords», à même de susciter la «détresse» de la victime.
Silence des autorités
Pour l’heure, la délégation néerlandaise n’a pas communiqué publiquement sur la situation de Steven Van de Velde. Mais il est clair que la présence d’un athlète condamné pour viol à un événement qui revendique parmi les «valeurs olympiques» «la compréhension mutuelle, l’esprit d’amitié et la solidarité» risque de susciter une vive polémique.
Sur le réseau social X (ex-Twitter), l’association féministe Ni Una Menos a d’ores et déjà interpellé la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, ainsi que le président du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques Tony Estanguet. Sans réponse, pour l’instant.