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Libération
Reportage

JO de Paris 2024 : à Lille, mines béates et décibels records devant l’équipe américaine de basket

JO Paris 2024dossier
Des hordes de fans se sont pressées à Lille pour voir briller la sélection américaine et sa pluie de superstars dont LeBron James et Stephen Curry. L’une des équipes les plus attendues des Jeux olympiques.
Dans les tribunes du stade Pierre-Mauroy, à Villeneuve-d'Ascq, ce dimanche 28 juillet lors de la rencontre Etats-Unis-Serbie. (Thomas Coex/AFP)
publié le 28 juillet 2024 à 21h58

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Ils y pensaient depuis des jours. Des semaines, même. En réalité, depuis le moment où les organisateurs de Paris 2024 ont annoncé la programmation. Avec en point d’orgue cette joute étoilée, le dessert suprême en guise d’entrée. Les débuts olympiques des Etats-Unis et leur équipe de rêve version 2.0, trente-deux ans après la «Dream Team» de 1992, confrontée à une autre montagne, la Serbie du meilleur joueur NBA, Nikola Jokic.

Il fallait des grilles robustes, méticuleusement positionnées par des bénévoles au sourire crispé, pour retenir la nuée de fans qui poireautaient sous le soleil nordiste, prêts à bondir pour trouver leur place. Au milieu de cette cohue d’impatients, des aficionados chevronnés de NBA, forcément. Des novices complets, aussi, comme cette dame et son fils venus de la bourgade voisine, qui ont pris une place «comme ça» sans pouvoir citer un nom. Contrairement à ce petit porteur d’une tunique «Lebron James» capable de réciter tous les joueurs, en n’omettant que Bam Adebayo – ses voisins de cohue ne lui en tiennent pas rigueur. Venue de San Francisco, Audrey montre son mollet tatoué à l’effigie de Stephen Curry et de son équipe des Golden State Warriors. «Unreal», irréel, hurle-t-elle lorsqu’on évoque la perspective de voir une telle équipe performer.

Les Belges voisins sont nombreux à avoir profité de l’aubaine. Collée aux barreaux, Nela jure voir son premier match de basket. «Elle ne peut pas faire mieux», se marre son copain Bert. A côté, son frère Koen confesse attendre ce moment depuis vingt-deux ans. L’époque où il a fait connaissance avec LeBron James, encore lycéen. Il pointe du doigt les années «2003-2004» sur son maillot des Cleveland Cavaliers comme pour prouver son amour du «King». Koen anticipe le scénario du match : «Les Américains vont doubler [faire une prise à deux, ndlr] sur Jokic. Il n’y aura peut-être pas l’alchimie attendue parce qu’ils ne jouent pas ensemble, mais ce sera fun : ils vont gagner : 96-77.»

«Match d’une vie»

Score final : 110-84 pour les «US». Dehors, les yeux sont écarquillés, les mines béates. On se coupe la parole pour raconter sa meilleure action du match. Deux joueurs font l’unanimité dans les conversations : LeBron James, encore et toujours au niveau de l’enjeu. Quelques célébrations du Goliath de 39 ans ont fait grimper les décibels à des niveaux records, des gamins assujettis mimant la pose d’une couronne sur la tête de leurs voisins.

Et puis Kevin Durant, époustouflant. L’étoile qui a peut-être encore plus scintillé plus que les autres. «C’est une machine. En première mi-temps, il a fait un perfect», hallucine Dimitri, venu voir la prestation avec son frère Mathieu et son petit-neveu Gabriel. Tous les trois ont été éblouis par ses 21 points enfilés en huit minutes, à 8/8 au tir dont 5/5 à trois-points. Une performance tellement indécente que lorsque l’ailier des Suns a fini par en louper un, l’assemblée s’est faussement moquée, comme pour se rassurer qu’elle regardait bien un humain jouer. Maillot des Lakers porté fièrement, le petit-neveu Gabriel explique qu’il a vécu un «gros choc». «On a une chance extraordinaire, s’exclame Dimitri. C’est le match d’une vie.»