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Libération
Episode 8

JO de Paris 2024 : à ne pas rater ce vendredi 9 août en athlétisme

JO Paris 2024dossier
Comme tous les matins, «Libé» vous propose son guide des épreuves à suivre absolument dans la journée sur la piste violette du Stade de France.
Lors de la 2e manche du 100m haies au Stade de France ce jeudi 8 août. (Fabrizio Bensch/REUTERS)
publié le 9 août 2024 à 6h06

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Toujours plus de finales au Stade de France, avec deux trios au sommet, à l’heptathlon et au 400 m haies, deux quatuors morts de faim, en relais 4x100m hommes et femmes, et une bataille rangée Ethiopie-Kenya avec Sifan Hassan au milieu, sur 10 000 m.

Dénouement à l’heptathlon

Le Stade de France se souvient de ce combat épique à l’heptathlon lors des championnats du monde 2003, entre l’ombrageuse Eunice Barber et l’exubérante Carolina Klüft, qui avait tourné en faveur de la toute jeune Suédoise – la Française originaire de Sierra Leone s’était rattrapée en remportant quelques jours plus tard le concours de saut en longueur, apportant son obole dorée à une délégation française déchaînée (8 médailles). Aujourd’hui, les Bleus plafonnent à zéro. Et le salut ne viendra certainement pas par l’heptathlète Auriana Lazraq-Khlass, vice-championne d’Europe, mais passée à côté lors de la première journée. Cela n’empêchera pas le Stade de France de vivre à nouveau une bataille homérique, entre les trois favorites annoncées : la double championne olympique en titre, la Belge Nafissatou Thiam, la championne du monde en titre, la Britannique Katarina Johnson-Thompson, et sa dauphine l’an dernier aux championnats du monde, l’Américaine Anna Hall. A trois épreuves de l’arrivée (longueur, javelot et 800 m), tout peut encore se passer. Thiam, pas habituée à être défiée, a plusieurs fois tremblé, notamment à la hauteur, sa discipline de prédilection. Saut en longueur 10h05, lancer de javelot 11h20, et 800 m 20h15.

Relais 4x100m : «On est libres dans nos têtes»

Le Stade de France ne peut pas l’avoir oublié, ce relais 4x100m de folie en 2003, quand Patricia Girard, Muriel Hurtis, Sylviane Félix et Christine Arron avaient soufflé la victoire aux Américaines, pour 5 centièmes. Assurément l’un des plus grands moments de son existence. Comme leurs aînées, les Françaises du 4x100 ne partent pas favorites de la finale olympique de ce vendredi. Mais, ainsi qu’on a pu le voir en série jeudi, elles sont en forme et les transmissions de témoin sont au point (contrairement aux Américaines, à deux doigts de la disqualification). Si l’équipe ne change pas, ça donnera : Orlann Olière au départ, 33 ans, trois enfants (dont des jumeaux en 2022), et un caractère bien trempé. Elle transmettra à Gemima Joseph, 22 ans, Guyanaise, championne de France du 100 m. Le second virage sera pour Hélène Parisot, révélation cette saison, où elle a remporté le bronze aux championnats d’Europe sur 200 m. A la finition, Chloé Galet, 22 ans, devra tenir tête à Sha’Carri Richardson. Alors c’est clair, quand on voit les relayeuses alignées par les Etats-Unis, entre la vice-championne olympique du 100 m, ou encore la championne olympique du 200 m, Gabrielle Thomas, les Bleues ne pèsent pas lourd. Mais c’était pareil en 2003. La France ne compte pas que sur la vitesse de ses sprinteuses, mais sur le travail de cohésion. «Ce qui compte, c’est la vitesse du témoin, rappelle Franck Né, référent du relais à la Fédération française d’athlétisme. Si le passage se déroule mal, le témoin ralentit.» Les Françaises, donc, «sont en confiance, elles ont réalisé des perfs qu’elles n’étaient pas conscientes de pouvoir réaliser», notamment aux championnats du monde de relais à Nassau, où elles ont fini deuxièmes. Les Bleus aussi avaient fini sur le podium aux Bahamas, troisièmes. On les retrouvera également en finale ce vendredi. Finales femmes et hommes, 19h30 et 19h45.

400 m haies : «Ce qu’on fait n’est pas normal, c’est extraordinaire.»

Le Stade de France a forcément gardé en tête l’image du Dominicain Felix Sanchez, légende de la discipline, en train d’éblouir de son aisance le 400 m haies de 2003. Il avait fini avec près d’une seconde d’avance sur le deuxième dont tout le monde a oublié le nom. La finale de ce soir sera nettement plus accrochée, entre les trois hommes les plus rapides du monde et de tous les temps sur la distance : le Norvégien Karsten Warholm (45″91), l’Américain Rai Benjamin (46″16) et le Brésilien Alison Dos Santos (46″29). Assurément l’une des courses les plus folles de ces Jeux olympiques et un remake de ce qui passe pour la plus belle course de l’histoire de l’athlé : leur finale à Tokyo en 2021, remportée par Warholm.

Lors du meeting de Monaco, mi-juillet, tous les trois s’étaient déjà affrontés, Warholm l’avait emporté et ils en avaient tous profité pour faire monter la sauce : «On est sur l’épreuve d’athlé qui a le plus haut niveau», assurait Karsten Warholm ; «ce qu’on vit mériterait d’être plus apprécié. Les fans et les médias ne se rendent pas compte de notre niveau» (Rai Benjamin) ; «Ce qu’on fait n’est pas normal, c’est extraordinaire.» (Dos Santos). A noter, la présence d’un invité surprise, bien décidé à dynamiter le trio : le Français Clément Duclos, que personne n’aurait imaginé à ce niveau il y a une semaine, et qui, à deux doigts de battre le record de France de Stéphane Diagana, a talonné Warholm en série et en demi-finales. Finale, 21h45.

10 000 m femmes : «Je sais que c’est une folie.»

Le Stade de France a déjà vécu un doublé éthiopien en 2003 et ne dirait pas non à un peu de changement. Beatrice Chebet sera-t-elle la femme de la situation ? Tandis que les Kényanes courent toujours après leur première médaille d’or olympique sur 10 000 mètres, la championne olympique du 5 000 m arrive en position de force sur 10 000 m, après avoir battu le record du monde fin mai. Trois Ethiopiennes face à trois Kényanes, donc, avec aussi un trublion dans l’affaire, Sifan Hassan, embarquée dans un défi de folie : tripler 5 000 m, 10 000 m et marathon. «Je sais que c’est une folie. Je suis très curieuse. Pourrais-je monter sur le podium ? Ou même juste terminer les courses ? J’essaie de me battre avec moi-même», disait la Néerlandaise après avoir arraché le bronze sur 5 000 m lundi. En tout cas, si l’ambiance du 10 000 mètres féminin est aussi folle que celui du 10 000 m masculin vendredi dernier, le Stade de France va à nouveau vivre un grand moment. Finale, 20h55.