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Pour le lanceur de marteau français Quentin Bigot, disputer des championnats d’Europe ou du monde, c’est kif-kif. «C’est toujours le même plateau [l’aire de lancer], toujours le même marteau et toujours les mêmes adversaires.» A savoir des golgoths venus d’Europe centrale et de l’Est, de Pologne surtout, pays où le marteau est roi, et dont les lanceuses et lanceurs n’ont rien à envier à la gloire des sprinteurs en Jamaïque.
Alors pendant qu’on y est, pourquoi ne pas comparer les Jeux olympiques et le meeting de Montreuil (Seine-Saint-Denis) ? Car jeudi 16 mai au soir au stade Jean-Delbert, c’est le gratin mondial qu’a affronté Quentin Bigot pour son retour à la compétition après avoir été opéré d’une hernie discale en janvier 2023 : les titans polonais étaient là – Wojciech Nowicki, champion olympique en titre, Pawel Fajdek, quintuple champion du monde –, et il ne manquait que le jeune Canadien Ethan Katzberg, qui a déboulé l’an dernier sur le devant de la scène pour rafler le titre mondial. «J’ai retrouvé les mêmes bonhommes que je voyais il y a deux ans, confirmait Bigot, rassuré, jeudi soir. Nowicki était content de me voir, il est venu me checker à la fin du concours et m’a dit : «Enfin te voilà de retour, la première pierre est posée pour toi.»
Cette première pierre ? Un jet à 75,42 m qui vaut au champion français une troisième place derrière Nowicki (79,54 m) et Fajdek (75,74 m). Pas tout près des minimas olympiques (78,20), loin de son record à 80,55 m, mais à des années-lumière d’inquiéter le Messin : «Je pense que je suis sur la meilleure saison de ma carrière, nous assurait-il en mars. Je sors d’un stage où j’ai battu énormément de records, des records qui dataient même de l’été avant les Jeux de Tokyo. C’est idéal.»
Archive 2019
Le Français réussit en effet une performance de bon augure pour un début de saison, conforme à celles qu’il avait réalisées à l’orée de ses meilleurs étés, quand il était devenu 5e aux JO de 2021 ou vice-champion du monde en 2019. Avec en plus la satisfaction d’avoir réussi à surmonter la difficulté physique et mentale liée à quasiment deux années d’absence. «Au moment de mon premier essai, j’étais stressé comme un cadet, se marrera-t-il une fois sorti du stade, en route pour le contrôle antidopage de vigueur. La dernière compétition que j’ai faite c’est Munich en 2022 et j’avais fini avec ma hernie discale, alors il fallait que je me débarrasse de tout ça. De l’angoisse, du mauvais stress….» C’est chose faite. Place aux minimas, qu’il se dit désormais prêt à dégommer «demain ou dans une semaine».
Des minimas olympiques dont Mélina Robert-Michon s’est pour sa part rapprochée au disque à Montreuil. Deuxième du concours remporté par la Portugaise Liliana Ca (63,67 m), la Française améliore sa meilleure marque de la saison avec 63,26. Pas de quoi satisfaire pour autant la Lyonnaise, toujours en lice pour être porte-drapeau de l’équipe de France olympique : «Je suis un peu frustrée parce que j’avais beaucoup d’envie et que j’espérais faire mieux, mais ce ne sera pas pour cette fois». Pas de stress pour autant, elle reste qualifiable au ranking.