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Le temps est suspendu lorsque Baptiste Addis, 17 ans, s’avance sur le pas de tir. Silence dans l’arène. Il suffit d’une flèche plus proche du centre de la cible que celles placées par les Turcs pour se qualifier en finale de l’épreuve du tir à l’arc par équipes, ce lundi 29 juillet. Le sifflement de la flèche décochée met les tribunes sous tension et soudain, c’est l’explosion de joie. L’image de la cible anime l’écran géant. C’est un 8 suffisant pour les Bleus, titrés aux championnats d’Europe en mai et assurés d’une médaille aux JO.
L’esplanade des Invalides, spot de carte postale avec ses points cardinaux touristiques – la tour Eiffel, le Grand Palais et le pont Alexandre-III –, s’est ensuite livrée à une bataille des tribunes en finale avec autant de supporteurs tricolores que sud-coréens. «On est sur un lieu iconique, un endroit magique, ça va être surprenant», prédisait Jean-Charles Valladont. Les Bleus l’ont particulièrement été ce lundi, malgré leur défaite (5-1) en finale face à la Corée du Sud, qui domine sans partage la discipline depuis plusieurs décennies.
Tribunes garnies comme jamais
Sur le pas de tir, trois archers de trois générations différentes sont passés pour décrocher l’argent olympique : le tout jeune Baptiste Addis (17 ans), pas encore bachelier mais désormais médaillé aux Jeux, l’étudiant ingénieur et numéro 1 français Thomas Chirault (26 ans) et l’expérimenté Jean-Charles Valladont (35 ans). Qualifiés d’office pour les quarts de finale grâce à la présence de deux d’entre eux dans le top 10 lors des tirs de classement, l’équipe de France n’a pas eu le temps de papillonner. Emmenés par Chirault, ils remportent leur duel face aux Italiens d’entrée (6-2), avant leur match au couteau face à la Turquie.
Dans les tribunes garnies de 8 000 spectateurs, du jamais-vu pour une épreuve de tir à l’arc, les «Allez les Bleus !» se perdent dans la ferveur sud-coréenne. Peu habitués à une telle ambiance sur les compétitions à l’année, les Bleus s’étaient mis dans les meilleures dispositions pour glaner une médaille. L’amateur de chasse et de pêche Jean-Charles Valladont, trois expériences olympiques et une médaille d’argent glanée à Rio en 2016, montait la garde sur les lieux : «Depuis qu’on sait que ce sera aux Invalides, on allait manger au restaurant aux alentours et marcher là-bas, on a aussi fait quelques rendez-vous presse sur les lieux et on s’imaginait tirer.»
A peine le temps de célébrer
Durant l’année, ils ont aussi aiguisé leurs flèches au bois de Vincennes, où ont été organisées des répliques du site de compétition, avec le son de la foule en délire et la voix du speaker Marc Chavet. «Le spectacle c’est pour les spectateurs, nous, on doit réussir à se concentrer sur la cible en toutes circonstances, même si des éléments perturbateurs peuvent venir percer notre bulle», indiquait Thomas Chirault.
Depuis l’arrivée de l’entraîneur sud-coréen Oh Seon-Tek en 2022, les Bleus se sont mis à la méthode du pays le plus médaillé de la discipline, en tirant désormais entre 400 à 600 flèches par jour à 70 m, contre environ 300 auparavant. Le renfort du stratège «M. Oh» n’a cependant pas suffi pour dominer les Lee Woo-seok, Kim Woo-jin et Kim Je-deok.
Malgré la défaite, les Bleus n’ont pas boudé leur médaille d’argent. Qu’ils auront à peine le temps de célébrer, puisqu’ils entament dès mardi leur compétition individuelle. Avec l’expérience du jour dans l’arène, ils se sont mis dans les meilleures dispositions.