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Pas de miracle mais du spectacle. La France a lourdement chuté, comme attendu, en demi-finale du tournoi par équipes face à la Chine ce jeudi 8 août, quadruple tenante du titre et, osons le terme, imbattable. Le score, 3-0, dit la différence de niveau entre les nations 1 et 3 mondiales. Et pourtant il y a vraiment eu match, l’espace de quelques instants, que ce soit lors du double (finalement perdu 3-0 par les Français), la rencontre entre Félix Lebrun et le tout récent champion olympique Fan Zhendong, qui l’avait rousté en demi-finale, ou entre Alexis Lebrun et Wang Chuqin. Très épisodiquement. Il n’y a jamais eu d’incertitude sur l’issue de cette demi-finale mais les frères, en remportant notamment chacun un set, ont réussi à sortir les Chinois de leur zone de confort. Pas de quoi nourrir des regrets mais matière à constater que l’écart, encore abyssal, s’est réduit un petit peu entre la France et la Chine. Cette dernière remportera quasi certainement demain un cinquième titre olympique de rang contre la Suède. La France, elle, bataillera contre le Japon (4e rang mondial) pour une médaille de bronze, comme celle qu’a remportée Félix Lebrun en simple.
Lequel Félix, comme ses coéquipiers, estime avoir réalisé son meilleur match de la quinzaine : «On a eu des opportunités, mais à la fin ça fait un gros gap.» «L’ambiance était folle. On a tous produit un bon niveau de jeu. Contre la Chine c’est compliqué d’aller chercher la victoire, euphémise Alexis, mais la manière était là.»
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Simon Gauzy, le troisième homme aligné en double avec l’aîné des Lebrun, résume le très épais cahier des charges du ping français pour se rapprocher des Chinois : «Il y a du travail un peu partout, technique évidemment, physiquement ils sont impressionnants et mentalement ils ne craquent pas.» Forcément. S’extirper de l’impitoyable système de détection et de sélection du ping-pong chinois, où règne une concurrence féroce, ça vous pose son champion. «On est un petit moins fort sur tout», résume Gauzy. Pas de regrets non plus pour Nathanaël Molin, l’entraîneur des Français. «Cette équipe chinoise, c’est Roger [Federer], Rafa [Nadal] et Novak [Djokovic] réunis. L’objectif c’était de faire de chaque match un vrai duel, on a réussi.»
«Je suis satisfait de l’engagement des garçons et de l’intensité qu’ils ont mise, poursuit Molin. Par rapport à notre dernière rencontre contre eux, tout a été globalement mieux, notamment sur les entames de match, sur nos tactiques. Félix a vraiment poussé Fan Zhendong dans ses derniers retranchements. Je pense qu’ils ont engrangé de la confiance malgré la défaite. On a bien appris.» La différence d’expérience a également joué, ajoute le coach. Les Français ne sont pas encore totalement rompus à jouer à ces altitudes. «Rencontrer régulièrement les Chinois sur des confrontations de très haute importance, réfléchir sur la façon de les jouer, ça nous fait progresser», ramasse-t-il, optimiste. Une victoire du trio aurait incontestablement constitué l’exploit français de ces Jeux. Battre les Chinois, ils n’en ont peut-être jamais été aussi proches. Mais toujours très loin.